Tandis que se profile à l'horizon une réforme partielle des universités, je lis et j'entends des commentateurs, certes prisonniers de la gôche, qualifier la sélection à l'entrée de l'université de "tabou quasi-insurmontable".
Je ne vois vraiment pas en quoi : sélectionnés sur dossiers pour entrer en classes préparatoires, puis par concours pour entrer en écoles d'ingénieurs, mes camarades et moi avons toujours trouvé naturel que nous n'ayons pas tous les mêmes talents et les mêmes capacités en maths, en physique, en Anglais, en Français et que mesurer et utiliser ces différences de talents pour sélectionner à l'entrée d'écoles où nous ferions surtout des maths, de la physique, de l'Anglais et du Français était du pur bon sens.
Ce qui n'empêchait d'ailleurs pas qu'il y eut au sein d'une classe ou d'une promotion une hiérarchie des caractères qui ne recoupait pas la hiérarchie académique.
Et ainsi dans tous les domaines académiques : je ne comprends vraiment pas pourquoi je peux, sans entraves académiques, m'inscrire avec mon "bac"en faculté de droit, métier pour lequel je n'ai aucun appétit ni aucun talent.
Aurais-je même l'appétit, à quoi cela servirait-il si je n'ai pas les capacités ? A me faire perdre mon temps, mes illusions, et à gaspiller mon argent et celui de la collectivité ?
Alors je ne vois pas dans la sélection à l'entrée de l'université de tabou, mais une simple intelligence des choses de la vie.
Tout le reste est démagogie, mensonges et tromperie.
Remors : j'ai oublié de préciser une chose. Au fond, il y a, à mes yeux, dans ce combat pour l'interdiction de la sélection à l'entrée à l'université, la haine du savoir et de sa transmission qu'on retrouve sous d'autres formes dans le primaire et dans le secondaire. C'est compréhensible : ce combat est livré par les mêmes personnes.
vendredi, juin 01, 2007
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ce petit billet d'humeur édité sur un site informatique est excellent.
RépondreSupprimerhttp://www.matbe.com/blog/33/salauds-patrons/
Bonjour
RépondreSupprimer"Haine du savoir" contre haine de savoir ?
A la réflexion, je trouve notre époque particulièrement passionnante.
Le rouleau compresseur de la flatterie envers un élu dit nouveau m'ennuyait encore il y a peu. A présent, il commet tellement d'impairs dans sa précipitation qu'il devient intéressant de savoir comment il va négocier certains virages. Déjà les courtisans circonspects, comme Aphatie, prennent de sérieuses distances, c'est sans doute un bon baromètre.
On vient d'apprendre qu'il avait eu son bac (série "sciences économiques et sociales", alors dite B et aujourd'hui ES) à l'oral de rattrapage (soit avec entre 8 et 10 de moyenne). Choeur des vierges contre le prof retraité qui a révélé la chose sur un blog de Libé. Et rien bien sûr contre les dizaines de complaisants (peut s'écrire en deux mots) qui ont prétendu écrire sa bio en loupant cela, voire en lui attribuant une mention.
Cela m'a inspiré ceci sur le blog de Schneidermann :
"Je voudrais réagir à la réaction de l’anonyme précédent et à celles de lecteurs du blog qu’il donne en lien.
Je viens de feuilleter une des bios de Sarkozy parues ces derniers mois. Pas retenu l’auteur et peu importe, mais à propos du bac il dit simplement "élève moyen, il a son bac dans la série B en 1973" puis passe à ses études en fac.
Bref, ce serait à vérifier, mais le fait qu’il ait eu son bac à l’oral de rattrapage (càd en ayant obtenu de 8 à 10 sur 20 de moyenne aux épreuves normales) ne semble pas avoir été porté à la connaissance des lecteurs de ces nombreux livres de cirque-honstance. Ce collègue retraité répare donc une lacune. Le reproche que je lui ferai pour ma part est que ce soit aussi tardif.
Que ne l’a-t-il fait pendant la campagne, ne serait-ce que sous une forme interrogative qui aurait obligé les journalistes à creuser ou à se faire repérer en ne creusant pas ? Intéressant en effet ce petit faux pas de jeunesse d’un hyper-moraliste, et plus encore sa dissimulation.
Il semble qu’il faille rappeler que (comme le vote ou l’abstention d’icelui !) le baccalauréat n’est pas une affaire privée, et qu’il s’agit d’un diplôme d’Etat, dont les épreuves orales se passent devant quiconque veut bien y assister. Quant au secret des délibérations, il concerne les délibérations elles-mêmes, certes pas leur résultat !
Quant à précision de la mémoire de ce collègue, elle est certes remarquable mais nullement invraisemblable. Elle peut être aidée par des griffonnages pris pendant les délibérations, afin par exemple d’avoir un petit pense-bête sur les candidats qu’on va avoir à interroger. On s’étonne que Sarko, alors inconnu, ait laissé un souvenir impérissable à ce collègue, mais précisément, s’il était flemmard scolairement, il avait peut-être déjà, et même probablement, des talents pour en mettre plein la vue : il pourrait avoir suscité par ce contraste même l’attention que ses performances intellectuelles n’attiraient pas.
Il se pourrait même que ses examinateurs, s’ils étaient parmi les plus rabat-joie de leur corporation, aient raisonné ainsi : "Donnons vite son examen à cette graine de racaille, pour en débarrasser nos lycées en proie au pernicieux héritage de mai 68" !
Et pour conclure en un alexandrin classique (ce dernier ne l’étant pas) :
Mais ce n’est là bien sûr qu’une pure hypothèse."