Extrait d'une tribune du Monde (rassurez vous, elle ne sera pas évoquée au congrès du PS) :
Ce qui peut provoquer la prochaine crise globale, c'est le risque que les Etats, soucieux de "relancer la machine", fassent déraper leur dette. Aujourd'hui, les liquidités affolées se réfugient dans les emprunts d'Etat. Cela ne durera pas toujours ; ne les laissons pas créer une nouvelle bulle sur les emprunts d'Etat, après les quatre précédentes ! La crise bancaire doit au contraire servir de signal d'alerte. A cette occasion, on s'aperçoit que les Etats sont petits par rapport aux masses de capitaux en circulation. Le total de bilan de chaque grande banque représente à peu près une fois le PIB de son Etat d'origine. L'Islande a fait faillite. L'Irlande a garanti tous les passifs bancaires pour deux fois son PIB. Le jour où une agence de notation décidera de dégrader la notation de la dette d'un Etat du G10, celui-ci ne pourra plus lever de la dette pour financer son déficit. Il devra vendre ses actifs à la casse et licencier ses fonctionnaires.
Déjà au lendemain des crises bancaires, on commence à voir à l'intérieur même de l'Union, une différentiation des "spreads"(différences entre les taux) entre Etats, et même un marché des CDS souverains, c'est-à-dire un marché de l'assurance contre les faillites d'Etat. Les Etats aussi font faillite... Cela ne gêne pas la droite conservatrice : "Starve the beast ", affamez la bête, disaient les reaganiens. La gauche progressiste plaide pour la capacité de l'Etat à réguler l'économie et à assurer les solidarités. Protéger l'Etat et réformer l'économie, c'est se mettre du côté de la régulation et aussi du côté de la rigueur, c'est-à-dire de la justice.
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Les Gracques est le nom collectif choisi par un groupe d'anciens collaborateurs du président de la République François Mitterrand et des gouvernements de Michel Rocard, Pierre Bérégovoy et Lionel Jospin.
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Au sortir de cette crise, en tout cas sur le volet financier, nous aurons des banques monstrueuses (JP Morgan, CityGroup, Goldman, BNPP,Santander, etc, etc).
RépondreSupprimerLors de la prochaine crise, cela sera beaucoup plus violent.
Une meilleure régulation ? Fantasme de technocrate.
Une seule règle : limiter la taille des banques. Plein de banques, des petites, avec de la concurrence. Faillite de l'un d'entre elles ? pas grave. Les autres amortissent.
Toutes les autres régulations ne servent à rien.
Subsidiarité, déconcentration, concurrence. Ca me rappelle quelque chose.
«limiter la taille des banques»
RépondreSupprimerVous devriez lire Pascal Salin : il explique que la taille gigantesque des banques est justement due à la prise en considération d'une intervention étatique.
Les banques sont volontairement devenues «too big to fail». Une petite banque, l'Etat peut la laisser couler, pas une grande.
Grandir, pour un banquier, c'est prendre l'assurance qu'il sera sauvé de ses erreurs par l'Etat (analyse totalement validée par les événements actuels).
Qui ne rechercherait ardemment une telle assurance ?
Je me demande dans quelle mesure laisser les banques couler n'aurait pas été préférable. On me traitera de fou, d'irresponsable, d'idéologue.
Et pourtant, au delà de ces imprécations, je ne suis pas très convaincu que les mesures prises sont les meilleures possibles, je pense qu'au contraire, elles préparent une crise encore plus grande.
Jacques Garello a bien raison d'écrire que c'est avant tout une crise morale, une crise de la responsabilité.
En effet, il existait une solution respectueuse des responsabilités de chacun : la conversion des dettes en capital.
Je suis d'accord pour la conversion des dettes en capital. J'ai été très (euphémisme) surpris des réactions nationalisatrices de nos différents états. S'ils commencent à adosser des CDS à de l'obligataire ouh...L'Islande n'a peut être fait qu'ouvrir la voie...
RépondreSupprimerJ'ai lu la tribune dans le monde. J'en revenais pas! Des socialistes qui ne glorifient pas l'endettement comme étant la voie royale vers le développement. C'est peut être une ruse, pour faire croire qu'ils ont changé...
Au delà de ça, les Gracques sont un courant minoritaire au sein du PS.
Je suis d'accord pour la conversion des dettes en capital. J'ai été très (euphémisme) surpris des réactions nationalisatrices de nos différents états. S'ils commencent à adosser des CDS à de l'obligataire ouh...L'Islande n'a peut être fait qu'ouvrir la voie...
RépondreSupprimerJ'ai lu la tribune dans le monde. J'en revenais pas! Des socialistes qui ne glorifient pas l'endettement comme étant la voie royale vers le développement. C'est peut être une ruse, pour faire croire qu'ils ont changé...
Au delà de ça, les Gracques sont un courant minoritaire au sein du PS.
La grande taille d'une banque permet aussi surtout de faire du chantage à l'emploi en échange de grosses subventions pour éviter à des milliers de salariés d'aller pointer à l'ANPE. Pourtant, tous les jours des centaines de personnes perdent leur emploi, mais tout le monde s'en fout, ça ne se voit pas.
RépondreSupprimerLors d'un cours d'économie menée par un inspecteur des finances - si, si -, ce dernier s'est fait hué par la salle en indiquant que le risque majeur de l'économie française avait un nom : la dette publique !
RépondreSupprimerIl rappelait les chiffres de la croissance de cette dernière et surtout, ce qui est le noeud de l'affaire, qu'elle n'avait pas servi à faire des investissements, mais bien à payer les dépenses courantes.
La bronca fut à son comble lorsqu'il demanda s'il était normal qu'une génération paye sa retraite et sa santé à crédit, sur le dos des suivantes.
Au passage, pour ceux que cela intéresse, je vous conseille de lire sur ce sujet la thèse d'Alexandre Siné, l'Ordre Budgétaire disponible en livre aux éditions économica.
Ce pavé décrit par le menu et avant le rapport Pebereau pourquoi il va venir un moment où il sera impossible "de faire rentrer la couette dans la valise budgétaire".
A titre de demande, ma seule question pour l'instant sans réponse est : comment se prémunir et sauvegarder son épargne lorsque l'état de son pays fait banqueroute ?
Si quelqu'un a une idée.
«comment se prémunir et sauvegarder son épargne lorsque l'état de son pays fait banqueroute ?
RépondreSupprimerSi quelqu'un a une idée.»
Lire Le jour où la France a fait faillite.
> avoir ses comptes dans une banque étrangère, moins engagée que les banques françaises vis-à-vis de l'Etat (HSBC par exemple).
> placer son argent excédentaire sur un compte à l'étranger.
> conserver du liquide.
L'honnêteté m'oblige à dire qu je n'ai rien fait de tout cela. Mais j'y songe de plus en plus sérieusement : en 2009, devrait entrer en vigueur une loi qui permet de transférer plus facilement son compte courant.
Mais comment? Vous ne savez pas? La France ne risque rien puisqu'il y a l'épargne des français... selon notre super président du pouvoir d'achat et son super conseiller jacobin...
RépondreSupprimerPlus sérieusement, je me permets de vous conseiller la lecture d'un petit texte de M. Rabeman - j'ai bien ri, je dois l'avouer :
Fred Rabeman
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerencore un texte intéressant et tout à fait en phase avec le problème de la dette:
RépondreSupprimerinstitut hayek