Comment "planter" à coup sûr une entreprise
[ 24/12/2008 - 14h02 ]
Pourquoi des entreprises réussissent là où d’autres échouent ?
Depuis son origine, l’intelligence économique tâche d’identifier les raisons et d’établir des référentiels utiles pour comprendre.
Voici proposés 16 commandements pour « planter » à coup sûr une entreprise
1. Penser d’abord à soi.
2. Raisonner pour économiser des impôts.
3. Pratiquer le népotisme ou sa variante, « la gouvernance des copains ».
4. Faire toute confiance aux experts.
5. Suivre à la lettre la Bourse et les conseils des analystes financiers.
6. Préférer le développement, même sans marge, pour obtenir plus tard une position forte
7. Développer le chiffre d’affaires et négliger la valeur ajoutée.
8. Raisonner en coût marginal.
9. Ne suivre les coûts salariaux qu’en BBS.
10. Fixer des bonus maximum.
11. Pratiquer des augmentations de salaires non individualisées.
12. Rechercher ou même accepter des subventions publiques.
13. Raisonner en BFR (Besoin de Fonds de Roulement).
14. Parler de « Partenaires sociaux ».
15. Négliger l’honnêteté intellectuelle et pratiquer la magouille (parfois appelée « creative accounting » ou en français « comptabilité flatteuse »).
16. Considérer la trésorerie comme une variable subalterne.
Voulez-vous le compléter ?
Gérard Philippot
Interrogations à 100%
[ 23/12/2008 - 12h40 ]
Dans un film comique des années 30, un personnage hésite à se rendre chez son dentiste, et décide de s’en remettre au sort : « Pile, j’y vais, face, j’y vais pas », « c’est pile, j’y vais pas quand même ». Morale de l’histoire : souvent quand quelqu’un ne veut pas faire quelque chose, il fait appel à une autorité tierce en espérant que celle-ci confortera sa position ; si l’inverse se produit il l’ignore et fait finalement ce qu’il avait décidé de faire dès l’origine.
Ainsi persistent ici ou là des situations qui ne s’expliquent que pour ces raisons. Malgré les données disponibles, malgré les faits, des responsables qui pourtant ont le savoir, n’en tiennent pas compte et acceptent des situations intenables soit par entêtement soit pour n’effrayer, ne culpabiliser, n’accuser, ne vexer, ne mécontenter personne.
La rigueur que requiert l’intelligence économique dans la prise en compte du réel et, dans sa communication aux décideurs, devrait pourtant s’imposer dans tous les cas.
Prenons l’exemple d’un sujet à l’ordre du jour depuis des années, dont l’importance sociale et financière est majeure : celui des affections de longue durée, graves et chroniques (ALD) remboursables à 100% par l’Assurance maladie. L’impact d’une décision à leur sujet peut se révéler considérable. Les gestionnaires-décideurs font appel régulièrement à des études qui fournissent chaque fois le même diagnostic, toujours ignoré. Par exemple : l’accroissement de la population métropolitaine en deux ans (2005 – 2006) a été de 706 000 personnes. Pendant ces deux mêmes années le nombre de personnes en ALD est passé de 6 millions à 7,7 millions soit 1,7 millions de personnes en plus. Aurait-on subitement tant vieilli pour expliquer une telle discordance ?
En 2001 déjà, la même distorsion était constatée : accroissement de la population de 400 000 ; nouvelles personnes mises en ALD : 900 000. Peut-être faut-il trouver là l’explication au paradoxe suivant : augmentation des dépenses en ALD, 41% ; accroissement de la population 1,9% (entre 2000 et 2003). Selon les derniers chiffres connus, 13,6% de notre population est officiellement en ALD à 100% ce qui ferait qu’en France plus d’un habitant sur 8 serait gravement malade …et pour la vie. En toute logique tous ces chiffres tendraient à démontrer que notre pays se meurt. Est-ce possible ?
Alors, faut-il réformer ou ne rien faire ? La Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) a proposé de reporter sur les mutuelles le remboursement des médicaments remboursés à 35% pour les patients ordinaires, mais à 100% pour les patients en ALD.
Première question concernant ces médicaments remboursés à 35% au lieu des 65% habituels : sont-ils moins remboursés que les autres parce que leur efficacité n’a pas été démontrée par la communauté scientifique ? Si tel est le cas, c’est de l’argent dépensé au mieux pour un effet placebo, au pire pour une absence totale d’action sur la maladie ciblée. La logique aurait voulu qu’on les déremboursât complètement. La CNAM a choisi de le faire progressivement : 35% puis 0% pour ne pas choquer un grand nombre de patients qui croient quasi religieusement à leur traitement.
Y-a-t-il d’autres causes ? Pourquoi cette décision a-t-elle entraîné une telle levée de boucliers ?
La réponse est à chercher évidemment auprès de ceux que cela concerne :
- chez le patient qui n’y a pas droit mais qui fait pression sur son médecin pour le mettre « à 100% »…. même lorsqu’il a une mutuelle qui pourrait payer le ticket modérateur,
- chez le médecin : chaque dossier ALD est en effet gratifié, depuis 2000/2001, d’une prime au médecin de 40 euros par an par la CNAM (300 millions par an…). Il est difficile de ne pas faire un rapport avec la montée vertigineuse du nombre de patients en ALD,
- chez les mutuelles : un patient à 100% ne leur coûte plus les 35% du ticket modérateur mais il continue à verser sa cotisation. C’est une belle rente,
- chez tous les « démagogues » pour qui toucher au moindre remboursement est une atteinte intolérable à la nécessaire « gratuité » de la médecine.
Reprenant la scène du début, les décideurs en charge de ces dossiers ont jusqu’ici fait comme le comédien, « pile, je réforme, face, je ne bouge pas », c’est « pile, je ne bouge pas quand même ».
Il serait néanmoins judicieux et instructif de mettre à jour et de faire savoir les raisons pour lesquelles des solutions qui apparemment s’imposent d’elles-mêmes ne sont jamais retenues.
Guy Abitbol
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Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerSur la création d'entreprise: dommage que cette liste soit remplie de jargon, suivant les bonnes habitudes françaises. Que veut dire "ne suivre les coûts salariaux qu’en BBS"?
RépondreSupprimerEt puis l'auteur aurait gagné à expliciter certaines de ses opinions. Pourquoi écrit-il que "raisonner en BFR (besoin de fonds de roulement)" serait une erreur, alors que, précisément, les conseillers en création d'entreprise passent leur temps à répéter que négliger le besoin en fonds de roulement est à l'origine de nombreux dépôts de bilan d'entreprises débutantes?
Sur le remboursement des maladies à 100%: je suis surpris (euh... pas tant que ça, en fait) que l'auteur n'explore pas un facteur vraisemblable, sur lequel pèse l'omerta pour des raisons évidentes, l'immigration.
Celle-ci est, en France, africaine pour une large part. Le SIDA est une maladie africaine. Et les très généreuses lois françaises sur l'immigration prévoient une large immunité pour les porteurs de maladies graves, à rebours du bon sens qui voudrait, au contraire, qu'un pays interdise aux malades l'entrée sur son territoire (comme le font les Etats-Unis).
J'ajoute que l'immigration nous apporte également une augmentation de la fréquence des maladies mentales (comme peut le supposer n'importe quel observateur de bon sens qui a des yeux pour voir; mais le bon sens est fasciste, c'est bien connu).
L'intense consanguinité pratiquée au Pakistan fait que les immigrés pakistanais en Angleterre contribuent de façon tout à fait disproportionnée à l'incidence globale des pathologies mentales dans ce pays. C'est désormais un fait avéré.
En France, la part de l'immigration maghrébine est très importante. Le taux de mariages consanguins est très important au Maghreb; infiniment plus important que parmi les Français de souche.
Mystérieusement, personne ne s'est avisé, en France, de rechercher si par hasard, les mêmes causes produiraient les mêmes effets.
C'est comme le nuage de Tchernobyl: la logique et le bon sens s'arrêtent aux frontières. Ils sont remplacés par l'idéologie.