Le deuxième volet du problème de la compétence du citoyen, c'est l'oppression majoritaire.
Après tout, qu'il y ait une majorité de crétins ne me gêne pas. Ce qui me dérange, c'est qu'ils essaient de m'imposer ce que je dois dire et faire et, si ils le pouvaient, penser.
Par exemple, je trouve les idées à la mode sur l'écologie, le conflit israelo-palestinien ou la «discrimination positive» stupides voire nocives et dangereuses. Peu importe que j'ai tort ou raison, mon souci est qu'il m'est de plus en plus difficile d'exprimer mes opinions publiquement.
Je peux encore sur mon blog (je ne me suis fait menacer de procès qu'une fois, quand j'ai écrit que la lutte contre l'homophobie ne devait pas être une priorité de l'éducation nationale. Une fois, c'est déjà trop), mais il m'est de plus en plus difficile de le faire dans une assemblée, de vive voix.
Une opinion hérétique n'est plus sujet de débat, c'est prétexte à expulsion du groupe.
Cette oppression par la majorité, que redoutait déjà Tocqueville, est en train de devenir une réalité par le biais d'un conformisme pesant, appuyé par un appareil légal de plus en plus restrictif.
Au cours de ces dernières années, le spectre de ce que l'on n'a pas le droit de dire s'est considérablement élargi. Que ce soit avec les meilleures intentions du monde (et encore, je n'en suis pas sûr) ne change rien au problème, c'est le principe même de ces restrictions qui devrait être banni.
J'en rencontre de plus en plus de ces zozos qui se croient libres et émancipés mais qui ne sont que des moutons dans le troupeau, bêlant les idées toute faites du jour et qui se vexent que je ne bêle pas avec eux. Savez vous qu'un mouton peut être féroce ?
Dans cette société fière de sa prétendue liberté, il ne fait pas bon être un homme libre.
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Comme ça peut être drôle : je souffre "exactement de la même douleur que vous" mais "pas pour la même maladie" ! Je vous assure qu'exprimer les idées inverses des vôtres n'est pas plus aisé et porte "exactement aux mêmes conséquences". Vous avez analysé très juste : il y a "une norme imposée", sans doute déjà très large mais le moment où on ne se situe plus dedans, on nous fait taire par la contrainte...même si ça ne tue ni n'empêche personne de dormir tranquille ! Alors, rassurez-vous, vous êtes peut-être un cas isolé mais pas....le seul !
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