Deux remarques :
> ils sapent leur propre autorité (si ils en ont encore !). En effet, comment enseigner à respecter l'autorité de l'instituteur quand celui-ci ne respecte pas celle du ministre ? (1)
> les raisons invoquées pour justifier ce refus sont ahurissantes et révèlent dans quel est état de déliquescence intellectuelle des instituteurs concernés.
Cela va du refus pur et simple de l'idée d'évaluation des élèves à une peur de l'évaluation des écoles. Mais depuis quand des fonctionnaires de service public (ils nous le répètent assez) n'auraient-ils aucun compte à rendre et seraient en droit de refuser les évaluations ? (Depuis que la gauche y règne, répondront les plus lucides).
Voilà où nous mènent soixante ans d'endoctrinement. Mais il n'est tout de même écrit nulle part que les instituteurs doivent se montrer des champions du monde en matière de connerie gauchiste (d'ailleurs, le titre leur est âprement disputé par les universitaires et les cheminots).
Espérons que ces «refuzniks» de l'intelligence sont peu nombreux.
(1) : on prendra en compte que des syndicats opposés aux tests ont publié ces tests, ce qui est clairement une faute professionnelle et une déloyauté -j'ose rappeler que les fonctionnaires, comme tous les employés, ont un devoir de loyauté envers leur employeur. Si ça ne leur plaît pas, ils peuvent changer d'employeur. Cette manière d'opposer la légitimité du syndicat à la légitimité du ministre est stupéfiante d'impudence. Par le passé, on a révoqué des fonctionnaires pour moins que ça. Mais comme l'EN est un Etat dans l'Etat, que les syndicats y sont tout puissants et que les politiciens pètent de trouille, le ministre se couchera.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Puisque vous avez lu Les Deux républiques françaises de Philippe Nemo : cette "résistance pédagogique", cette "désobéissance", comme elle est présentée par ses tenants, n'est qu'une conséquence logique de la prétention des syndicats d'enseignants à ne pas avoir de comptes à rendre ni à leur ministère de tutelle, ni aux contribuables français, mais au contraire d'"éclairer" le peuple sur la voie de la "Révolution".
RépondreSupprimerAinsi s'explique le fait que bien que refusant de faire le travail pour lequel les Français les paient, ces "désobéisseurs" s'offusquent des retenues de salaire qui touchent certains d'entre eux. L'expression d'"Etat dans l'Etat" n'est pas excessive.
"résistance pédagogique"
RépondreSupprimerSe proclamer résistant, c'est injurier ceux qui l'ont effectivement été. Un vrai résistant entrerait dans la clandestinité pour lutte, pas en continuant à toucher sa paie, conserver son statut de fonctionnaire et profiter des 4 mois de vancances payés et autres avantages par les cons-tribuables.
Cette prétention à "sauver" relève plus d'une église (*) dans l'Etat.
RépondreSupprimerCeci dit j'ai trouvé que le contrôle était assez bien fait et ma fille en CE1 (plutôt très bonne élève) les a trouvé "intéressants".
(*) au sein le plus sectaire
Les instits qui luttent en déclarant publiquement ne pas appliquer 1% des directives et en appliquer d'autres, qui donnent au moins autant de travail, méritent bien évidemment leurs salaires et, si on veut aller par là, plus que ceux qui appliquent tout mécaniquement.
RépondreSupprimerC'est bien pour cela, évidemment, qu'ils ne sont pas plus gravement sanctionnés. Le ministère reconnaît par là non l'imaginaire "tout-puissance des syndicats", mais le caractère bon à réformer de ses prétendues réformes.
Quant à vous, vous êtes tellement injustes et énormes qu'il suffira bientôt de vous lire pour savoir quoi penser de vous-mêmes.
@ François Delpla,
RépondreSupprimer"l'imaginaire "tout-puissance des syndicats""
Je trouve quant à moi que l'analyse de Franck Boizard, ou celle de Ph. Nemo, explique bien ce qu'on peut observer.
Vous ne constatez pas que Les syndicats ne permettent pas de réformes importantes (pourtant nécessaires) ? Que leur proposition sempiternelle est de mettre sur le coup d'un manque de moyens les problèmes de l'EN quand bien même on sait que là n'est pas le problème ?
Vous ne constatez pas comme les syndicats considère comme inadmissibles des choix démocratiques (par exemple le non-remplacement d'un départ en retraire sur 2 chez les fonctionnaires) ?
Pourriez-vous donc argumenter cette "imaginaire toute-puissance"?
vous devriez visiter plus souvent mon site http://www.delpla.org/article.php3?id_article=199 , vous auriez pu y apprendre ceci dès l'automne dernier :
RépondreSupprimerLa destruction créatrice ? « S’il suffisait seulement d’embaucher des enseignants pour avoir la meilleure éducation nationale, ça se saurait »...
La phrase, commise par un bourreau de la langue française dont on aura la charité de ne livrer que les initiales (un N suivi d’un S), dans une interview télévisée le 24 avril 2008, est reprise en choeur, lors de cette rentrée 2008, par le perroquet Darcos (alias Darcasse) et sa volière de recteurs.
S’il "suffisait seulement" d’en supprimer, cela ne se saurait-il pas bien davantage ?
mis en ligne le 9 septembre 2008
@ François Delpla,
RépondreSupprimerVotre réponse ne répond pas à la question : personne ici n'a jamais dit que supprimer des postes pouvait tout résoudre. Et vous savez très bien qu'il existe plein d'idées sur les choses à faire (idées évidemment inaudibles par les syndicats, mais cela n'empêche pas leur mise en œuvre, bien sûr).
Et sinon, à propos de l'"imaginaire" toute-puissance des syndicats, vous n'avez donc rien à dire ? Remarquez qu'après tout cela vaut une réponse.
Je résume les positions :
RépondreSupprimer> FD enseignants = courageux résistants face à la casse du système éducatif organisée par un méchant gouvernement
> FB enseignants = saboteurs du système éducatif ou complices des saboteurs,les syndicats. Après la casse à laquelle ils ont collaboré, ils se lamentent sur le lait renversé en accusant le manque d'argent.
Une indication pour juger de la validité des deux thèses en présence : G. Aschieri, syndicaliste, a sévi sous une dizaine gouvernements différents de toutes tendances.
media.education.gouv.fr/file/32/0/2320.pdf
RépondreSupprimerPlus 10 milliards en 5 ans, mais pour quelles améliorations ? C'est marrant de constater que les syndicats qui passent leur temps à seriner que l'éducation nationale n'est pas une marchandise sont les premiers à demander toujours plus de fric.
Sur "l'imaginaire puissance", il suffit de voir ce que Bayrou et Lang n'ont pas fait pour réformer le système et acheter ainsi la paix sociale et les voix des électeurs.
On pourrait parler aussi des grandes hypocrisies de l'EN :
- la défense des élèves : c'est vrai que le prof qui passe son temps à faire grève (j'ai fait toute ma scolarité dans le privé, je n'ai jamais conu UN seul jour de grève de mes profs), des stages bidons de formation, qui fait de la délégation syndicale pour toucher sa paie sans être emmerdé par les élèves - heures de délégation qui sont à l'origine du méga-bordel du recrutement de remplaçants, recrutement kafkayen qui plus est - se soucie énormément du sort de ses élèves
- le même souci des élèves quand il s'agit d'occuper un poste difficile. En théorie, les profs chevronnés sont affectés à ces postes. Comme il y a peu de volontaires, on y met les bleus qui sortent de l'IUFM : on m' parlé d'un cas de démission au bout d'une semaine, 5 ans d'études réduites à néant en quelques heures.
Pour moi, un des problèmes de l'EN, c'est celui du statut du professeur et l'impossibilité de licencier ceux qui sont finalement incompétents : il est absolument anormal de voir un prof arriver bourré en classe ou un agent d'entretien venir faire la police dans une salle de classe (le prof avait déjà eu une mise à pied mais refusait toujours de faire la police au motif que c'était aux élèves de se calmer et non à lui de le faire, ce qui était très sympa pour les collègues qui recevaient ensuite des élèves surexcités, et avec lesquels il avait régulièrement des accrochages - les collègues, pas les élèves). Mr Delpla, j'aurai donc deux questions à vous soumettre :
- seriez-vous d'accord pour les profs vraiment incompétents soient remerciés et remplacés par d'autres réellement motivés par leur métier ?
- seriez-vous d'accord pour que les profs soient évalués par les parents d'élèves comme c'est le cas en Allemagne ?
Gérard Aschieri, que j'ai connu personnellement il y a 30 ans, est un homme remarquable, et un militant qui a forgé une FSU indépendante sur les ruines d'une Fédération de l'Education nationale politiquement inféodée (Mitterrand l'avouait sans ambages).
RépondreSupprimerMais l'ambition de ce billet est moins de le réhabiliter que de tirer des leçons de cette façon de le diaboliser.
2009 devrait être pour les libéraux un séisme de même ampleur que 1989 pour ceux que vous appelez "gauchistes", or on les voit, ici notamment, dérouler plus que jamais leurs moulins à prières.
Je n'aurais rien répondu sur la "toute-puissance syndicale" donc je n'aurais rien à répondre !? encore un moyen de se rassurer à bon compte.
En fait il suffira, si on me lit de bonne foi, de mettre un point sur un i : le simple fait que les syndicats, face aux suppressions de postes, arrivent seulement à les freiner, donne bien la mesure de leur pouvoir, réel, vital, mais limité.
Quant à l'affirmation selon laquelle ces suppressions seraient l'expression même de la démocratie puisqu'on a élu avec une certaine marge un candidat qui avait pour programme de supprimer progressivement un fonctionnaire sur deux en tirant parti des départs en retraite, il suffit pour la ruiner de rappeler que ce même candidat, sollicité par une infime minorité de journalistes pas complètement occupés à taper sur Ségolène de préciser dans quels ministères il les projetait, avait nommément exclu l'éducation.
"2009 devrait être pour les libéraux un séisme de même ampleur que 1989 pour ceux que vous appelez "gauchistes""Ne me dites pas que c'est à cause de la crise, et que cette crise est celle du libéralisme. Ou alors, il va falloir me prouver en quoi les pays occidentaux, France en tête, sont libéraux. Donnez vos arguments.
RépondreSupprimerFrançois,
RépondreSupprimerVotre aveuglement sur le sujet de l'Education Nationale me désole.
Que dire ? Je ne sais pas trop, je ne vois pas ce qui pourrait vous ouvrir les yeux.
Je pourrais citer l'augmentation continue du budget et des effectifs de l'EN depuis vingt ans, ramenés au nombre d'élèves, qui prouve bien que l'EN n'est pas confrontée à un problème de budget (qu'en conséquence, la Nation en arrive à ne plus vouloir payer toujours plus pour des résultats toujours moindres est bien naturel), je pourrais vous montrer en exemple les écoles privées, je pourrais vous montrer une classe des années 50, je pourrais vous parler de ma scolarité dans les années 70, vous organiser une rencontre avec Rachel Boutonnet qui fait la chasse aux instituteurs de plus de 80 ans pour apprendre les trucs des bonnes méthodes, je pourrais vous envoyer mon amie prof de Français dans un collège qui se fait engueuler par l'inspecteur parce qu'elle fait de la grammaire («un enfant de quatre ans n'a pas besoin de grammaire pour apprendre à parler, alors pourquoi en faire à des collégiens ?» verbatim), je pourrais vous citer tous ces ministres qui se sont couchés pendant des décennies devant les syndicats enseignants, les Haby, les Lang, les Jospin, les Bayrou, etc .
Tout cela pour vous prouver que l'EN n'est pas confrontée à un problème de budget mais d'organisation et d'idéologie qui peut se résumer ainsi : les syndicats sont tout-puissants (je le maintiens) et ont réussi à imposer deux idées. Un, la mission de l'école n'est pas d'instruire mais de promouvoir l'égalité des chances ; deux, l'école est un sanctuaire, un Etat dans l'Etat, et l'EN n'a aucun compte à rendre, ni au gouvernement, ni aux parents (je l'ai entendu de mes oreilles).
Vous citez les réductions d'effectifs comme la preuve que les syndicats ne sont pas tout puissants.
J'inverse votre preuve: l'argent et les effectifs sont les seuls domaines dans lesquelles l'EN ne vit pas en complète indépendance. Pour tout le reste, l'organisation, les programmes, la pédagogie, l'EN n'en fait qu'à sa tête, c'est-à-dire à celle des syndicalistes, les circulaires ministérielles passent et sont appliquées à discrétion, au cas par cas, suivant l'envie de les appliquer des profs (exemple récent, l'évaluation de CE1).
Pour moi, le fait que toute la politique éducative des gouvernements qui se succèdent consiste à ajuster effectifs et budgets prouve bien que l'EN vit en complète indépendance sur tous les autres sujets.
Alors je rectifie ma proposition, les syndicats de l'EN ne sont pas tout-puissants, ils sont tout-puissants, sauf en ce qui concerne les budgets et les effectifs.
Pour ma part, je résoudrais le problème en privatisant l'école.
Comme j'admets que cette méthode peut paraître violente (bien qu'elle soit de fait en action : de plus en plus de parents tentent de fuir d'une manière ou d'une autre le monopole étatique de l'enseignement), une alternative consiste à faire des écoles des établissements publics indépendants (ou municipaux, pour les plus petites). Remarquez bien qu'il existe déjà des «grandes» écoles sous tutelle de l'EN qui vivent très bien leur vie dans une grande indépendance, d'organisation, de recrutement des enseignants et des élèves, et de pédagogie. Mutatis mutandis, il n'y a pas d'obstacles matériels à l'extension de ce système, il y a seulement un obstacle idéologique : l'EN doit rester monolithique pour que l'endoctrinement y soit partout le même.
L'autre sujet, à savoir que cette crise serait une crise du libéralisme, a été débattu sur ce blog, je n'y reviens pas.
"un militant qui a forgé une FSU indépendante"
RépondreSupprimerRéellement indépendante ou indépendante à la mode CGT/PCF ?
"l'école est un sanctuaire"
Une entreprise, un musée, un centre commercial mais aussi la famille, une association ou toute institution sont aussi des sanctuaires et l'école n'a pas à être une exception.
"l'EN n'a aucun compte à rendre, ni au gouvernement, ni aux parents (je l'ai entendu de mes oreilles)."
A près de 80 milliards de budget annuel, elle a encore plus de comptes à rendre justement que n'importe quel ministère, à commencer par les parents car ceux sont eux qui paient les profs, non l'Etat. "La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration" (Article 15 de la Constitution de 1789). De plus, il faudrait rappeler que celui qui paie commande.
"de plus en plus de parents tentent de fuir d'une manière ou d'une autre le monopole étatique de l'enseignement"
C'est techniqement difficile pour une raison toute simple, le privé sous contrat n'a pas le droit d'accueillir plus de 20 % des élèves. Il est évident que si des écoles privées pouvaient voir le jour, les classes du public se videraient à la vitesse de la lumière, ce qui commence à être le cas dans l'enseignement supérieur.
Il y a donc une très forte demande pour le privé qui est obligé de séléctionner.
"or on les voit, ici notamment, dérouler plus que jamais leurs moulins à prières."
Vous devriez mieux vous renseigner : les libéraux dénoncent aussi cette crise et depuis longtemps (les mécanismes des crises liées à l'expansion du crédit et de la masse monétaire ont été décrits déjà par F. Bastiat) qui n'est pas celle du libéralisme mais celle du manque de ce dernier.
M. Delpla,
RépondreSupprimer"un candidat qui avait pour programme de supprimer progressivement un fonctionnaire sur deux en tirant parti des départs en retraite, il suffit pour la ruiner de rappeler que ce même candidat, sollicité par une infime minorité de journalistes pas complètement occupés à taper sur Ségolène de préciser dans quels ministères il les projetait, avait nommément exclu l'éducation."
Qu'est-ce que c'est que cet argument faussement candide et naïf ? Les syndicats auraient été surpris par les suppressions de postes dans l'EN et ils se sont sentis trahis ? C'est une blague, je vis entouré d'eux : ils savaient très bien à quoi s'en tenir, le moins que l'on puisse dire et qu'ils s'y attendaient !
"Je n'aurais rien répondu sur la "toute-puissance syndicale" donc je n'aurais rien à répondre !? encore un moyen de se rassurer à bon compte."
Pourriez-vous , s'il vous plait, considérer que, parfois, certaines personnes posent des questions de bonne foi, non pas pour chercher à coincer l'interlocuteur, ou pour propager leurs propres certitudes. Il est des gens sans certitudes, qui cherchent à comprendre.
Or donc je vous posais cette question dans l'espoir réel d'avoir une contre-argumentation, et, m'adressant à un professeur, historien, donc appliqué pensais-je, le voilà qui répond hors-sujet, alors oui, j'ai cru que c'était parce que le professeur en question avait peu à dire. Et ne me prêtez pas je ne sais quelle suffisance qui me ferait me sentir "rassuré à bon compte".
***à la vitesse de la lumière, ce qui commence à être le cas dans***
RépondreSupprimerjoli ! si vitesse de la lumière il y a, le commencement devrait se distinguer mal de la fin.
imerd !
ce n'est pas de moi, ce sont les lettres qu'on me demande de taper pour prouver que je ne suis pas un robot.
après avoir bien remis les pendules à l'heure sur les instits qui ne feraient pas leur boulot alors qu'il le font mieux et plus consciencieusement que d'affreuses "réformes" ne le demandent, reste à parler des moyens et des postes.
Les syndicats s'y seraient attendus, aux suppressions ? heureusement ! d'ailleurs selon l'opinion dominante ici, ils sont tous horriblement "gauchistes" (pour les alphabètes venus d'ailleurs : cela veut dire tout simplement "à gauche"). Je parlais des 53% de gogos qui ont cru qu'il y avait trop d'Etat mais qu'on allait le dégraisser dans des secteurs pléthoriques sans augmenter les effectifs déjà excessifs des classes primaires et secondaires.
Quant aux enseignants, pourquoi pas syndicalistes, qui diraient que l'EN n'a de comptes à rendre ni aux parents ni à l'Etat, eh bien ce sont des imbéciles, que croyez-vous que j'allais dire d'autre ?
En tout cas, tous autant que vous êtes qui n'êtes pas Franck, mettez donc un peu Franck au défi de produire une citation d'Aschieri le disant !