En France : il y a deux sortes de socialistes : les socialistes honteux, on appelle cela la droite et les socialistes fiers, qu'on appelle la gauche.
Evidemment, chez tout socialiste, fier ou honteux, l'évocation des transports en commun provoque une érection. Les transports en commun, c'est l'apothéose du socialisme : tous entassés au même prix, dans le même véhicule (qui bien souvent pue), sur un trajet imposé.
Comme les élixirs des charlatans, c'est la solution de tous les problèmes. Un peu de pollution diurne ? Deux cachets de métro. Des problèmes de circulation ? Deux cuillères de tramway.
Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que notre président bien aimé, pas moins socialiste qu'un autre, éprouve une joie intense à nous exposer ses projets de dépenses somptuaires pour le «grand Paris», d'un si petit homme, à coup de transports en commun tous azimuths.
Tous ces beaux projets appuyés sur les savants calculs d'ingénieux ingénieurs oublient juste une chose.
Le moyen de transport préféré est toujours la voiture, tout simplement parce que c'est un domicile à roulettes qu'on emmène quand on veut où on veut. La voiture représente la liberté individuelle, raison fondamentale pour laquelle les socialistes la détestent (la pollution n'est qu'un prétexte grossièrement exagéré).
On ne choisit les transports en commun que par défaut, parce que c'est moins cher, éventuellement plus pratique aux heures de pointe.
Les transports en commun ne peuvent donc pas lutter sauf, et c'est là que le bât blesse, à rendre artificiellement l'utilisation de la voiture encore plus chère et moins pratique. Vous avez reconnu la politique de la municipalité parisienne dont l'unique obsession semble être «emmerder l'automobiliste jusqu'à la moëlle, jusqu'au tréfonds, lui faire avaler son permis de conduire».
Cependant, malgré l'endoctrinement qui élève le masochisme transport-en-communiste (on peut dire communiste tout court) au rang du dévouement à la patrie, il y a des limites, certes sans cesse repoussées par le bourrage de crâne, au-delà desquelles emmerder le peuple conducteur finit par gêner au point de susciter quelque grogne.
Autrement dit, les pulsions de punition de l'automobiliste risquent de rencontrer des résistances remettant en cause la rentabilité des transports en commun envisagés. D'autant plus, si comme je le crois (voir message précédent), la voiture devient, au moins partiellement un utilitaire à bas coût (1).
J'ai une proposition, dont j'admets qu'émanant d'un libéral, satanique forcément satanique, elle ne soit pas digne d'être écoutée, encore moins entendue :
_ au lieu d'investir dans des projets pharaoniques, si on commençait par rénover le réseau existant, notamment les rames dont l'état fait honte ?
Evidemment, cette proposition révèle mon subconscient nazi : car si l'on rénovait les rames, il serait cohérent de sévir contre les vandales qui dégradent, qui taguent et qui lacèrent, tout ce qui a un aspect un peu propre, neuf et net, idée répressive dont je reconnais qu'elle fait de moi un Hitler, en pire (2).
(1) : les fantasmes de hausse indéfinie du prix de l'essence n'ont aucune réalité, en dehors de la hausse indéfinie de la fiscalité pétrolière.
(2) : je vous rappelle que la seule population contre laquelle il est licite de sévir est celle des catholiques blancs hétérosexuels imposables (avec si possible un compte bancaire en Suisse) -population à laquelle j'échappe de peu, je ne vais à la messe que pour les mariages et les enterrements, ça ne doit pas compter beaucoup. Or, elle est assez peu représentée chez les tagueurs de RER.
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"Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que notre président bien aimé, pas moins socialiste qu'un autre, éprouve une joie intense à nous exposer ses projets de dépenses somptuaires pour le «grand Paris»"
RépondreSupprimerAutre explication à cette joie intense : C'est aussi un bon moyen pour faire bosser les sociétés des copains ... Il y a du fric a faire (le notre)
Les seuls arguments valables en faveur des transports en commun, c'est qu'ils sont censés être moins chers et plus rapides que l'automobile individuelle. Si ce n'est pas le cas, autant les oublier, car en ce qui concerne le confort et l'autonomie, c'est foutu d'avance.
RépondreSupprimerPour ce qui est du "Grand Paris" ou tout autre projet pharaonique n'oublions pas que chaque Président de la Vème avait l'ambition de se chatouiller l'ego en laissant quelque chose qui le rendrait égal à Richelieu, Louis XIV et les deux Napoléon. Ce n'est pas une petite crisette de rien du tout qui va changer cette belle tradition. "Crache, crache, impossible que t'en échappes ..."
"c'est qu'ils sont censés être moins chers et plus rapides que l'automobile individuelle."
RépondreSupprimerSi c'était effectivement le cas, pourquoi une majorité de gens prend-elle toujours sa voiture ?
Le risque de tout vouloir politiser, c'est qu'on finit par dire que le foot c'est socialiste (car sport collectif) et que le tennis ou le golf c'est libéral.
RépondreSupprimerOu bien que la voiture c'est libéral, et les transports en commun socialiste, comme dans le texte ci-dessus.
Au passage, pour une voiture aussi les trajets sont imposés (on ne peut pas traverser un immeuble comme un passe muraille, il y a des feux, des stops, des sens interdits, etc..), il existe en réalité peu de marques et de modèles différents (voitures de grande série), et les budgets auto sont assez proches pour la majorité des français.
La RATP, pour ne parler que du cas parisien, est le résultat de la fusion de deux entreprises privées (une gérant le métro, l'autre les bus), le tout étant nationalisé depuis 1944. Il s'agissait de concessionnaires pour la plupart.
Tout ça pour dire que la raison qui fait que vous avez écrit ce texte, c'est que vous n'aimez pas le transport en commun, vous n'aimez pas le socialise, donc vous essayez de démontrer que les transports en commun c'est socialites
@Théo.
RépondreSupprimerJe l'avais bien écrit - il y ausi le confort et l'autonomie. Mais tout depend, en plus il y a des inconditionnels (pour les deux options), c'est leur droit le plus strict. Personnellement, j'essaye de prevoir et je choisis en fonction de ce qui m'arrange le mieux. Si je dois chosir entre 20 minutes de métro et une heure et demie d'embouteillage, je n'hésite pas. De même - si j'ai en perspective plusieurs endroits à visiter, avec trois correspondances en bus/train entre chacune, la solution s'impose. Je m'excuse d'écrire des choses évidentes ...
Le problème est que l’état en France veut régler tout les problèmes alors qu’il ne fait qu’en créer. Le problème du transports dans les grandes agglomérations est rendu important par le « zonage urbanistique », ici l’on travaille là on dort. L’état prêtant décharger tout le monde de ses responsabilités ainsi le capitalisme paternaliste, tant décrié, se soucier de ses employés en dehors du travail, maintenant c’est l’état qui s’en charge avec le succès que l’on sait.
RépondreSupprimerSans oublier que l'on oublie un point essentiel concernant ce si génial moyen de transport : c'est qu'il est très largement financé par nos impôts - d'où le prix que d'aucuns jugent bas! Si l'on devait payer le prix réel (je crois avoir lu il y a un certain que l'utilisateur n'en payait que 40% environ - corrigez moi si je me trompe), il me semble que beaucoup renonceraient à l'utiliser... mais chut, il ne faut surtout pas vendre la mèche, ça pourrait faire jaser ;))
RépondreSupprimerCher Frank,
RépondreSupprimerje vous découvre par hazard, au détour d'une recherche sur notre nouvelle utopie d'un monde meilleur grâce à Caroline Cayeux.
Ce fut un moment bien agréable, comme je les aime.
Merci.
"c'est qu'il est très largement financé par nos impôts"
RépondreSupprimer...et des montagnes de dettes. J'ai trouvé en cherchant : 32 milliards pour la RATP, 41 pour la SNCF. A Toulouse, deux lignes de métro et déjà 1,4 milliards de dettes.
Sans oublier les sempiternelles grèves à répétitions. Grâce à la RATP, un candidat à un emploi qui dit à un futur employeur qu'il doit utiliser la ligne C du RER pour se rendre à son travail aura peu de chance de décrocher un contrat vu les coûts que les grèves ont sur l'activité économique.
Théo, les chiffres que vous balancez n'ont pas de singnification en soi, 4 milliards pour Total ou EDF, c'est rien du tout comme dette, 4 milliards pour un journal comme Libération c'est colossal.
RépondreSupprimer1 - Il faut comparer ces chiffres à ce que l'on appelle l'excédent brut d'exploitation, sans quoi on ne peut rien dire du tout
2 - une dette peut exister parce qu'un deficit annuel l'a creusée année après année (cas de l'Etat français) ou bien parce qu'un investissement pérenne, générateur de chiffre d'affaire, a été réalisé (c'est plutôt cela le cas de la RATP). Dans le premier cas on fait de la mauvaise dette, dans le second de la "bonne" dette.
La dette de la RATP représente 9 à 10 fois son chiffre d'affaires annuel. Connaissez-vous beaucoup d'entreprises privées qui peuvent se targuer d'un tel exploit ? Ajoutez à cela 2 millards de subventions, vous obtenez un gouffre que les cons-tribuables combleront y compris ceux qui ne prennent jamais le métro parisien.
RépondreSupprimerUne "bonne" dette n'existe tout simplement pas. En revanche il existe une bonne ou une mauvaise gestion (Tony Blair copyright). Une dette est forcément mauvaise puisque c'est un coût résultant d'un manque d'auto-financement. Mais dans le cas présent, ceux qui font de la dette s'en foutent de son niveau puisque ce sont les impôts qui les rembourseront, chiffre d'affaires ou non.
Ca me rappelle ma jeunesse étudiante : j'avais soutenu au père d'un camarade chenu par les ans que, non, les transports en commun parisiens n'étaient pas subventionnés par les Français de province.
RépondreSupprimerJ'en tire deux maximes :
> nul n'est exempt de dire des fadaises
> on ne perd rien à écouter les vieux
"on ne perd rien à écouter les vieux"
RépondreSupprimerMalheureusement, cette sagesse-là, elle ne s'acquiert qu'avec l'âge, juste au moment où personne ne veut plus nous écouter.
C'est vrai que la dette, c'est pas si grave puisque dans notre magnifique système actuel, ce sont les générations futures qui devront payer... tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, y a pas à dire ;))
RépondreSupprimerJe finis par avoir des doutes : le Mur de Berlin est-il vraiment tombé en 1989...
Les 32 milliards de dettes pour la RATP et 41 pour la SNCF sont des chiffres fantaisistes.
RépondreSupprimerPour la SNCF, il est fantaisiste car les dettes ne sont pas à elle mais à RFF (désolé d'amener une précision), et sont par ailleurs plus proches de 30 que de 40. Mais soit, vu qu'on est dans l'approximatif, on va passer l'éponge. Le problème de la SNCF ce n'est pas la dette sur les infrastructures, c'est bien pire, ce sont les dettes sociales, ce que l'on appele les régimes spéciaux (des cheminots notamment). Donc oui la situation de cette entreprise est préoccupante, mais ce que raconte Théo2toulouse est totalement faux. On a d'un côté un réseau sur lequel, tout de même, on touche des redevances, qui permettent de rembourser la dette. Et de l'autre, une dette sociale, qui coûte mais ne rapportera jamais, jamais, jamais rien. Et surtout ne fera qu'augmenter.
Et je passe en plus sur un autre des réels problèmes de la SNCF, c'est le Fret.
Ensuite, par charité chrétienne, je vais faire semblant de ne pas avoir lu le chiffre de 32 milliards concernant la dette de la RATP. Il est bien entendu totalement farfelu, même si la dette de cet opérateur est également préoccupante, et que les régimes spéciaux des traminots ont les mêmes conséquences que pour la SNCF.
Le souci, en plus, de ces deux opérateurs, est une rentabilité pratiquement nulle voire négative : ce qui, ad vitam aeternam, obligera à recourir à la dette dès qu'ils voudront bouger le petit doigt.
Si je résume :
- les chiffres de théo2toulouse sont sans sources, et faux par dessus le marché, une recherche élémentaire sur le site de l'IFRAP permet de trouver les bons
- les problèmes des opérateurs de transport terrestres sont certes la dette, mais surtout les régimes spéciaux, et les énormes foyers de pertes existants dans ces groupes.
- de même que pour le budget de l'Etat, finalement, ce n'est pas tant la dette qui est gênante, c'est le fait qu'année après année, et structurellement, elle ne fera qu'augmenter, encore et toujours.
Les mantras de droite que je lis dans ces commentaires n'ont rien de libérales, elles sont juste mal informées, très mal informées.
Pour les 41 milliards, la source c'est justement .. la SNCF et RFF (chiffre pour 2003. Ils mentent peut-être et que c'est finalement le double.
RépondreSupprimerPour la RATP, j'ai lu un peu vite mais c'est 35 milliards (régimes spéciaux compris) et c'est sur le site de JP. Chevalier. Vous aurez tout loisir d'aller y jeter un oeil ou deux.
40, 30, même 20 milliards. Et alors ? Qu'est-ce que ça change au final puisque c'est vous et moi qui allons payer la facture pour un service que moi je n'utilise pas puisque ceux qui font les dettes ne les paieront pas et se défausseront sur les contribuables pour leur faire éponger leurs conneries. Bel exemple de responsabilité n'est-ce pas ? Je n'ai jamais contracté un crédit de toute ma vie mais je dois payer celui de ceux qui n'assument pas les leurs. C'est ça la solidarité nationale ? Je vous concède qu'à 40 plutôt que 30 la pilule fera quand même plus mal au cul.
Ah, merci de confirmer que vous n'avez pas lu les sites qui vous ont inspiré.
RépondreSupprimerUne dette sur des régimes spéciaux de retraite (inscrite au passif uniquement) et une dette sur des infrastructures (inscrite au passif, evidemment, mais aussi à l'actif puisqu'elle a servir à construire un asset permettant des rétributions) demeurent totalement différentes.
Ne pas faire la différence entre un crédit à la consommation qui a servi à claquer de la thune dans des vacances aux Baléares, et un crédit immo qui permet de s'acheter un bien immobilier est une erreur financière majeure, mon jeune ami. Et ce, même si dans les deux cas cela se traduit par une mensualité à payer.
Entre avoir un Etat qui s'endette pour faire construire des trucs, aussi inutiles soient-ils, ou aussi coûteux soient-ils (Versailles, bibliothèque François Mitterand, TGV est, réacteur EPR, etc...) et un autre qui s'endette pour offrir à des parasites un train de vie confortable (régimes spéciaux), j'ai tendance, à mon libéralisme défendant, à choisir le premier Etat.
La SNCF ou la RATP, c'est 1 en dette d'infra, et 5 en dettes sociales. Le 1, à la limite, je prends, le 5, je considère que c'est une hérésie.
Je suis heureux de voir que finalement vous converger vers ma position. Ce sont ces 5 de dettes sociales qu'il faut, en priorité, dénoncer.
Non, ce qu'il faut dénoncer, ce ne sont pas ces dettes, mais le statut de ces entreprises qui n'ont de comptes à rendre à personne et qui se nourrissent sur la bête que ça lui plaise ou non. Vous savez très bien que dans un marché libre, la RATP et la SNCF auraient fait faillite depuis très longtemps si l'Etat ne leur filait pas des milliards chaque année pour les renflouer et maquiller leurs comptes et faire croire aux Français qu'elles sont rentables.
RépondreSupprimerDans un marché à peu près libre (même si on peut encore faire mieux), que je sache, France Télécom n'a pas fait faillite. Cette entreprise a même été la boite la plus endettée du monde, je dis bien du monde ENTIER.
RépondreSupprimerEt pourtant, c'est maintenant un des leaders européens, et joue clairement dans la cour des grands.
C'est ce qui se passe aussi avec EDF et GDF, pas encore sur un marché domestique privatisé mais c'est le cas à l'étranger : idem, ça marche pas trop mal je crois.
Ces deux dernières entreprises, plutôt que de recevoir de l'argent, versent des dividendes à l'Etat (la soulte d'EDF a permis de respecter les critères de Maastricht lors du passage à l'euro d'ailleurs).
Bref : ceux qui sont à blâmer, ce ne sont pas ceux qui reçoivent le fric, ce sont ceux qui le prennent aux français et le donnent à ces entreprises, à savoir les hommes politiques.
Les telecoms ne sont pas un modèle de marché libre : trois opérateurs ayant reçu un agrément de l'Etat pour y entrer seulement, FT recapitalisée par les contribuables même après sa privatisations alors que les concurrents peuvent aller se brosser pour toucher des sous, un Etat encore présent dans le capital de FT (26.7 %, excusez du peu), tout ça ça ressemble à un abus de position dominante avec la bénédiction des pouvoirs publics. C'est facile de socialiser les pertes et privatiser les profits quand on est une ancienne entreprise publique.
RépondreSupprimerA l'inverse, Enron a fait faillite à cause de manipulations comptables frauduleuses, l'entreprise a donc disparu et des milliers de salariés ont perdu leur emploi sans que l'Etat à ma connaissance ait bougé le petit doigt.
Comparer le cas Enron avec le cas France Telecom début des années 2000 est une hérésie.
RépondreSupprimerIl y a une différence entre être en difficulté à cause d'actifs payés au prix fort et être en difficulté parce que les dirigeants ont sciemment menti sur le chiffre d'affaire de l'entreprise.