lundi, octobre 26, 2009

Du droit-de-lhommisme bisounours

Le procès du droit-de-lhommisme a déjà été fait et par beaucoup plus talentueux que moi : réduire le délicat tissu de la société à quelques principes abstraits jetés sur le papier par des idéologues enfiévrés (1) est ridicule dans l'esprit et peut s'avérer criminel dans l'application.

Cependant, pour paraphraser Clemenceau, l'histoire de France est un tout et il faut bien assumer cette part là aussi. La révolution réserva quelques beaux moments.

Toujours est-il que le droit-de-lhommisme pouvait être contesté.

Mais c'était un moindre mal. Le doit-de-lhommisme était déjà une réduction de la société à quelques principes, mais voilà qu'il s'avère encore trop complexe pour la consommation des masses de 2009.

On a donc inventé le droit-de-lhommisme bisounours, mieux adapté à la profonde bêtise de nos contemporains demi-savants.

Plus de principes, c'est trop compliqué. On réduit les principes à quelques réflexes manichéens :

> expulser des étrangers c'est mal (sauf si néo-nazis). D'ailleurs, les frontières c'est mal.

> accueillir des étrangers c'est bien (sauf si néo-nazis).

> renvoyer quelqu'un à ses responsabilités, c'est mal.

> assister sans conditions c'est bien.

> faire la guerre c'est mal.

> faire la paix c'est bien.

Ces réflexes sont complètement apolitiques : aucun examen des circonstances et des hommes. Qui on accueille ? Qui on expulse ? Pourquoi faire la guerre ? Pourquoi faire la paix ? Comment aider ? Etc.

Le droit-de-lhommisme bisounours est très moderne, très maternaliste : rien dans la raison, que dalle dans la réflexion, tout dans le sentiment et dans l'empathie.

On n'imagine pas les révolutionnaires, que j'ai pourtant en piètre estime, tomber dans une telle niaiserie.

C'est le danger de l'ultra-démocratie (autre appellation du fascisme mou ?). Quand on veut être compréhensible par tout le monde, il n'y a qu'un moyen : se mettre au niveau du plus con. Et Dieu sait si ce niveau est bas.

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(1) : la révolution française fut, quoi qu'on en dise, le triomphe de la canaille. Danton, Marat, Robespierre et leurs acolytes étaient des personnages bien peu recommandables. Quant aux révolutionnaires un peu moins cons, ils ont été rapidement éliminés.

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