«Lorsqu'un charlatan et un scientifique débattent à la télévision, c'est le charlatan qui gagne», ce n'est pas seulement un bon mot de l'ancien ministre Luc Ferry, c'est une vérité de notre monde moderne.
On peut définir la science comme l'apprivoisement du doute et de la complexité par une méthode rationnelle.
Or, rien ne passe plus mal à la télévision que le doute, le rationalité et la complexité. Ce qui marche dans les émissions de télévision, c'est l'affirmation, le sentiment et la simplicité ; pour une raison évidente : les spectateurs sont des veaux et les veaux sont barbés par tout ce qui demande de réfléchir, ils «zappent» dès qu'ils entrevoient le bout d'une oreille d'effort intellectuel.
Peu importe que, dans la vraie vie, vous soyez Albert Einstein ou Brigitte Bardot, vautré dans votre canapé devant le cyclope, vous avez toutes les chances, entre l'allumage de l'écran hypnotiseur et son extinction, de vous transformer en veau.
Alors, la complexité, le doute, la rationalité ... C'est d'un fatiguant, mais d'un fatiguant ...
Le scientifique qui entame un combat contre le charlartan dans ces conditions est un inconscient. Quand en plus s'y ajoute l'élément de religiosité millénariste flagellante propre à l'écologisme, le combat est carrément perdu d'avance.
A ce point de la réflexion, je me demande si Claude Allègre ne fait pas une erreur stratégique en acceptant de débattre, directement ou indirectement, avec Nicolas Hulot. Il le légitime dans un combat médiatique perdu d'avance. L'idéal serait de laisser le temps, à mesure que la bêtise des idées hulotiennes apparaîtra, faire son oeuvre.
Je suis partisan du mépris : exposer l'état de la science face aux lubies réchauffistes, sans attaquer nommément aux charlatans (le style «Mort aux cons» suscitant l'inévitable et désespérant «Vaste programme !»).
Malheureusement, il y a urgence : cet illuminé d'Hulot pourrait bien finir par persuader le gouvernement de prendre des décisions néfastes, c'est déjà en route.
Mais est-ce bien la peine de combattre la bêtise ? Y a-t-il une bonne action politique à en espérer ?
Un ami entrepreneur, fataliste, m'invitait à considérer que les impôts que nous payions disparaissaient dans un grand trou noir et qu'il était vain de se poser la question de leur bon ou de leur mauvais usage, de leur légitimité ou de leur illégitimité, que les lois et les règlements étaient des boulets mis à nos pieds par la fatalité et qu'il était également vain d'en discuter.
Bien entendu, ce fatalisme est l'expression d'un immense mépris de la politique et de ceux qui la font, car cela revient à estimer qu'il ne peut advenir de ces gens-là que des malheurs pour le peuple et qu'il faut s'y résigner.
Et alors ? N'est-ce pas mérité ? Je suis convaincu que si les politiciens, lors des trente-cinq dernières années, s'étaient simplement abstenus, sombrant dans une molle paresse, ne votant aucune loi, ne signant aucun décret, le pays se porterait mieux.
C'est pareil pour l'écologisme : que le gouvernement ne fasse plus rien, plus aucune loi, plus aucun décret, rien, et ça sera déjà beau.
lundi, octobre 05, 2009
Hulot-Allègre : «Lorsqu'un charlatan et un scientifique débattent à la télévision, c'est le charlatan qui gagne»
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2012 Sarkozy réelu avec un taux de participation de 40%.
RépondreSupprimerPour les prochaines régionales : 30% de participation.
Attention, le réchauffisme c 'est complexe. Même Sarkozy s'y perd entre le CO2 et le trou la couche d'ozone.
RépondreSupprimerC'est davantage l'appel aux sentiments qui fonctionne ici et principalement au sentiment de culpabilité. Sans compter qu'un saltimbanque bénéficiera d'un à priori favorable, d'emblée.
Mais le coté frustre et rasoir d'Allègre le dessert moins que son discours de mécréant. Même si certains savent qu'on les mène en bateau, tous préfèrent y croire, pour croire à quelque chose. Celui qui dit la vérité...
«si certains savent qu'on les mène en bateau, tous préfèrent y croire, pour croire à quelque chose.»
RépondreSupprimerVous dites vrai : l'écologisme, comme les conversions à l'islam, vient remplir un vide religieux. Malgré tous les bourrages de crâne, les hommes ont encore soif de sacré, mais un sacré minable, à la portée de l'abruti citoyen électeur.
Le plus navrant dans cette histoire, c'est le gouvernement. Les écolos sont cons, ils sont dans leur rôle, mais pourquoi le gouvernement leur sert-il la soupe ?
RépondreSupprimerBonjour Franck,
RépondreSupprimerPour répondre à votre question : tout simplement parce qu'ils le sont tout autant et n'ont absolument aucune idée de ce qu'ils devraient faire... J'aurais également tendance à penser qu'ils sont installés dans une sorte de confort "intellectuel et moral" très sécurisant car ils n'ont à faire face à aucune réelle opposition...
Le plus navrant reste cet enlisement dans un totalitarisme mou de la non pensée et de l'auto-satisfaction!
« Les écolos sont cons, ils sont dans leur rôle, mais pourquoi le gouvernement leur sert-il la soupe ? »
RépondreSupprimerIl y a également une explication fiscale à cela : l'État est aux abois, et l'écologisme lui permet de taxer pour la bonne cause. Quand bien même nos gouvernants auraient des velléités d'intelligence, l'occasion est trop belle de faire raquer ce cochon de contribuable...
Une remarque sur les tendances actuelles, aujourd’hui on se considère meilleur que nos ancêtres sur tous les plans, morale en particulier. Les mesures écologiques viennent flatter cette idée, nous sommes la génération qui fait quelques chose pour la planète. Autre jeu de miroir avec le passé, la deuxième guerre mondiale, le réchauffement climatique c’est la bête immonde et contrairement à hier nous allons la combattre avant qu’elle se développe, on emploie ainsi le mot de révisionnisme pour désigner les septiques. C’est donc une posture morale confortable, être ceux qui ne se compromettent pas avec le mal contrairement aux collabos de la deuxième guerre. Pour conclure cette attitude est le fruit du narcissisme de notre société lui-même lié au passage à une société aux valeurs féminines.
RépondreSupprimerNos ancêtres du Moyen-Age et de la Renaissance se décrivaient comme des nains juchés sur les épaules de géants.
RépondreSupprimerLes modernes, depuis les Lumières, se pensent comme des géants montés sur les épaules de nains, situation passablement périlleuse et ridicule.
vous avez raison : c'est le père qui fixe des bornes au narcissisme. En notre époque de maternalisme triomphant, le narcissisme ne trouve aucun obstacle à son développement et grimpe allègrement (comme dit Nicolas Hulot) vers des sommets d'indécence et de grotesque.
De plus, l'écologisme est renforcée par une évolution sociologique : l'urbanisation. L'écologisme, c'est un truc de citadins. La gentille nature bisounours, les mignons écureuils (plein de puces) et mignons lapins, c'est une conneries de zygotos qui n'y connaissent rien. C'est à peu près aussi réel que le folklore qu'on montre aux touristes en leur faisant croire que c'est le vrai pays (écologistes, touristes, l'état d'esprit est le même, ils n'habitent pas, ils passent, vaniteux).
D'autres personnes, et non des moindres, sont aussi "légèrement" exaspérées par M. Hulot:
RépondreSupprimerhttp://www.philippebilger.com/blog/2009/10/hulot-tu-nous-fatigues-.html
D'accord avec Tibérius quant au narcissisme nauséeux de notre société. Il n'est qu'à écouter quelques journaleux sur nos médias comme celui qui, sur France Intox, demandait après l'attribution des JO 2016 au Brésil, s'il ne fallait pas voir là une victoire diplomatique de NS face à la déconfiture d'Obama! Si, si, il a osé poser cette question.Même son interlocuteur, homme politique si je me souviens bien, en est resté comme deux ronds de flanc.