lundi, novembre 30, 2009

N'allez pas au nouveau Thoumieux

Le Thoumieux était un restaurant traditionnel familial des Invalides avec un excellent cassoulet et un chat, Mihassou. C'était un restaurant corrézien où les vieux du quartier se retrouvaient le dimanche soir. Le tout était très attachant.

Jean-François Piège, ancien du restaurant Les Amabassadeurs, du Crillon, et Thierry Costes l'ont repris. Il en ont fait un machin branché très vulgaire (des serveuses filiformes en mini-jupe,un décor tarte à la crème,une cuisine vaniteuse).

Une telle faute de goût n'étonne pas de Costes, par contre, de Jean-François Piège, qui a un grand talent, c'est navrant.

Ses collègues macaronés au Michelin reprochaient déjà à Piège aux Ambassadeurs son goût du spectaculaire gratuit. Quand on voit ce qu'il a fait du Thoumieux, on ne peut que constater que ce n'était pas mal vu. Cependant, au Crillon, il était encadré, ce qui donnait un mélange de classicisme et d'originalité tout à fait plaisant.

Il semble que, libéré et pourvu d'un associé dont le bon goût n'est pas la qualité première, Piège n'ait pas su maîtriser son coté obscur.

Il ne nous reste plus qu'à espérer qu'il se reprenne. Il est encore jeune, talentueux, tout espoir n'est pas perdu.

En tous les cas, n'allez pas au Thoumieux.

8 commentaires:

  1. Si tu veux que ça se sache encore plus, n'hésite pas à envoyer ta colère sur www.jesuisencolere.com

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  2. Merci d'en parler.
    Que de bons souvenirs dans ce resto sympa et sans prétention. Un vrai restaurant parisien, au sens le plus simple. Bon marché et vivant. Il y en avait quelques uns comme lui qui étaient la mémoire d'un Paris ville habitée plutôt que traversée ou représentée...
    La Coupole avant la grosse artillerie, la Closerie, la Brasserie de l'Ecole Militaire, Chez Chartier et tant d'autres moins connus. Peu restent aujourd'hui avec cette désinvolture et simplicité, de vrais lieux de partage et de convivialité.

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  3. L'honnêteté m'oblige à dire que les critiques ont adoré.

    Il est donc possible que je me trompe. Il y a encore deux autres possibilités :

    > les critiques gastronomiques actuels ont des goûts de merde. Ca ne m'étonnerait pas outre mesure d'une époque qui est une faute de goût permanente. Il se peut très bien qu'ils aient une optique de cons, à savoir que l'éradication de l'ancien, lire «ringard», pour du nouveau, lire «avancé, ouvert», est forcément digne de louanges (1).

    > les critiques ont du goût, mais les people y sont allés et ont aimé (2) et il est malvenu d'aller à contre courant de ces nouveaux dieux.

    J'ai écouté Emmanuel Rubin, de BFM, le seul à qui je fais confiance parce qu'il nous a conseillé de très bons restaurants (dont les Ambassadeurs !). Il en dit plutôt du bien mais note «une trace de parisianisme». Ce n'est pas peu dire !

    J'aimais bien Piège, je regrette qu'il court après la mode, c'est le meilleur moyen d'être très rapidement démodé.

    Je pense à ce pauvre JF Revel, qui détestait l'esbroufe gastronomique. Qu'on remplace un bon cassoulet par des pirouettes pour publicitaires branchés l'aurait mis dans un de ces états de rage dont il était coutumier.

    ******************
    (1) : mon point de vue est radicalement inverse : quand on se permet de remplacer quelque chose qui marche, on a tout à prouver. Ca doit être mon coté ingénieur :-)

    (2) : je me pose la question de savoir si les critiques ont des goûts de merde, je ne me pose pas cette question pour les people, j'en suis sûr -quelqu'un qui vit de la séduction qu'il exerce sur la populace ne peut être que vulgaire.

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  4. Je voudrais vous signaler le cas du Balzar, rue des écoles, qui, racheté par les frères blancs, avait été défendu de toute innovation de mauvais goût par des pétitions de clients :

    http://www.brasseriebalzar.com/

    Je vois qu'il appartient désormais au groupe Flo. Nous n'y sommes plus allés depuis que nous avons quitté le quartier.

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  5. Quand on écoute Rubin, il a une manière de faire passer en douceur ses reproches, et il n'a pas été très généreux avec ce "relooking".
    Je partage tout à fait ton avis sur le faux progressisme qui confond la création de distance qui préside aux "nouveaux espaces" propre à la mise en scene de la cuisine et des clients (c'est à mon sens obscène au sens premier), avec la création d'un espace commun où la vie se partage à l'aulne des mets et brevages que l'hôte des lieux mets à notre disposition.
    La vie se meurt là aussi, car sans âme il n'est rien.

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  6. Moi bruno verjus je suis critique et ne partage pas du tout l avis de mes confrères
    mais j aurai du dire comme tout le monde que c est formidable car jf piège est venu me menacer verbalement la semaine dernière alors que je dédicaçais mon nouveau livre a la lbrairie gourmande a paris
    a lire sur www.foodintelligence.blogspot.com
    puis rechercher thoumieux ou piège

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  7. Le monde est petit : j'ai habité à coté de la Librairie gourmande du temps où elle était dans le 5ème.

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  8. Tout cela est subjectif, mais tout de même basé sur quelques éléments objectifs :

    > des serveuses, serveuses comme moi je suis tambour-major aux gardes suisses du vatican (ce racolage nous a été particulièrement pénible, comme si nous avions besoin d'être racolés pour apprécier la cuisine)

    > du calamar sauvage façon carbonara, tellement sauvage que je ne l'ai jamais vu

    > des langoustines molles

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