jeudi, décembre 31, 2009

Sarkozy et le poison écologiste

Yves Thréard sur son blog :

Sarkozy et le poison écologiste


Par Yves Thréard le 30 décembre 2009 18h27 | Lien permanent | Commentaires (33)

L'annulation de la taxe carbone par le Conseil constitutionnel est présentée comme une nouvelle catastrophe par nombre de médias qui, dès qu'il s'agit d'écologie, sombrent dans un panurgisme inquiétant. Tous avaient également décrété, comme un seul homme, que le sommet de Copenhague avait été un échec. Comme si mettre d'accord plus de 190 nations ayant des intérêts divergents sur des résolutions détaillées et chiffrées était possible !

Je ne reviendrai pas sur les motifs invoqués par le Conseil constitutionnel. Selon la lecture de sa décision, on peut y trouver des intentions politiques, pour mettre ainsi des bâtons dans les roues du chef de l'Etat ; ou de vrais arguments juridiques montrant que certaines règles fondamentales de droit (principe de proportionnalité entre l'objectif d'une loi et les moyens mis en oeuvre ; égalité des Français devant l'impôt) ne sont pas respectées. Sans doute y a-t-il d'ailleurs un peu des deux ici.

Non, le plus dérangeant, c'est le matraquage politico-médiatique permanent pour faire de l'écologie une question de vie ou de mort, la priorité des priorités politiques. Et dire qu'en France, on en est arrivé là par la faute de quelques bateleurs, prophètes du malheur planétaire. On a perdu la tête. Voir les candidats à la présidentielle de 2007 se prosterner devant Nicolas Hulot était consternant.

Le gourou en chef de l'écologisme a tellement séduit ou convaincu Nicolas Sarkozy qu'il l'a comme hypnotisé. Depuis, les OGM sont mis au rencart et des "taxes carbone en veux-tu en voilà" tombent du ciel. Ecologiquement, rien de cela n'est justifié ; économiquement, tout cela est tragique ; internationalement, tout cela fait bien rire les autres pays.

Et si, comme le montre l'histoire du climat, l'activité humaine n'était pas responsable du réchauffement climatique ? Les seuls voix qui osent le dire sont vite rabrouées, promises à l'échafaud. Donc, tout le monde marche du même pas dans une imposture devenue vérité officielle. Un lavage de cerveau dictatorial.

Que les premiers politiques ayant fait de l'écologie leur fonds de commerce (Cohn-Bendit, Voynet, Mamère...) soient intransigeants sur leurs bases, je veux bien. Mais que les autres acceptent de se faire inoculer le poison pour quelques voix de plus - peut-être beaucoup d'ailleurs -, c'est regrettable.

Il n'est pas question d'être contre l'écologie - qui peut l'être ! - mais contre son usage abusif. Ainsi plutôt qu'une écologie pénalisante, négative, à l'image de la taxe carbone, il serait préférable de mettre le paquet, d'investir massivement dans une écologie créatrice, positive. Le retard pris par les gouvernements, par exemple, pour encourager les constructeurs à développer des voitures électriques fiables et peu chères est coupable.

Nicolas Sarkozy a affirmé que la taxe carbone serait pour lui ce que la peine de mort fut pour Mitterrand : il irait jusqu'au bout, même si la résistance est forte. Soit ! Espérons que la comparaison ne lui soit pas fatale un jour.

1 commentaire:

  1. Tout ce cinéma me laisse pantois, je dois l'avouer... cependant comme pour tout conte de fées, cela va avoir une fin car ces considérations écologiques, si généreuses puissent-elles être, sont le fait de pays repus et riches... mais vu la vitesse à laquelle ce pays s'appauvrit et les menaces non voilées que font peser sur lui sa dette ingérable, je crains un retour de bâton fort déplaisant!
    2010 sera-t-elle l'année de tous les dangers?

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