Certains se plaignent de la violence des mineurs. On se demande vraiment pourquoi : «Le 7 février dernier, à Arnouville-lès-Gonesse, un boulanger était frappé à coups de battes de base-ball par quatre adolescents de 14 et 15 ans après les avoir surpris en train de voler des bonbons.».
Depuis quarante ans, on a tout fait, absolument tout, pour que la violence des mineurs augmente.
A l'école, on a mis «les élèves au centre du système», on a «interdit d'interdire», parents et hiérarchie ligués ont sapé l'autorité des rares professeurs qui n'y avaient pas renoncé spontanément. On a flatté jusqu'à la bassesse l'enfant, roi puis tyran, de toutes les manières imaginables. Et, surtout, on a rendu l'école inutile, on l'a vidée de sa mission, en imposant des programmes et des méthodes contraires à toute idée d'enseignement.
Hors de l'école, on a entretenu de mille manières la notion que l'enfant, à la vie chaque jour menacée par d'omniprésents pervers, était un être intouchable et précieux dont le moindre caprice devrait être satisfait sous peine d'insupportable traumatisme. On est allé dans la sacralisation jusqu'à signer la charte internationale des droits de l'enfant alors que la commission ad hoc l'avait déconseillé, justement parce c'était excessif.
Le père, la loi et la norme ont été trainés dans la boue, avec la pudeur, la retenue et la discrétion. Du haut en bas de la société, on a exalté la jouissance immédiate. Et ça continue.
On a attaqué et détruit les conditions et les instruments de l'éducation, dont un des buts est justement de canaliser dans des formes acceptables la violence inhérente à l'homme. On a fait sauter toutes les barrières capables de retenir la violence.
Comme si ça ne suffisait pas, on a multiplié les images de violences, de plus en plus fortes, de plus en plus sauvages, avec des films, de la télévision, des jeux videos. Des fois que les bambins ne seraient pas naturellement assez sadiques, on les a forcés à regarder, toujours plus, toujours plus près.
En résumé, on a fait ce qu'il fallait pour persuader les enfants qu'ils ont droit à tout et que la violence est un recours légitime si on leur refuse quoi que ce soit.
Et après, il se trouve encore des gens pour déplorer la violence des mineurs, qu'ils ont favorisée, encouragée, applaudie.
Ah, les salauds !
Addendum du 14/03 : Aldo Naouri est de mon avis
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«Le 7 février dernier, à Arnouville-lès-Gonesse, un boulanger était frappé à coups de battes de base-ball par quatre adolescents de 14 et 15 ans après les avoir surpris en train de voler des bonbons.»
RépondreSupprimerPutain, ça, ça déconcerte ...
Vous avez oublié de préciser que la télévision a exalté la "culture" de la banlieue jusqu'à l'écoeurement : machisme, défiance, débrouille, incivilité, violence, trafic, resquille, etc.... en la présentant comme quelque chose de "cool".
RépondreSupprimerAujourd'hui les crétins qui nous servent de gouvernants en sont à parler de mettre des flics, des caméras, des portiques dans les lycées. C'est la reconnaissance implicite que la violence et l'incivilité sont implantées durablement dans la société et qu'on n'y peut pas grand chose. Le bateau prend l'eau de toutes part mais on va écoper à la petite cuillère et boucher les trous avec des bouts de chiffon. Et avec un peu de chance ça s'arrangera tout seul... :-(