jeudi, mars 25, 2010

Le fond de l'affaire Zemmour

La phrase reprochée à Eric Zemmour est la suivante :

«Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes... C'est un fait.»

On entend deux objections :

> le lien de causalité est inversé : c'est parce qu'ils sont plus contrôlés que les noirs et les arabes finissent plus dans les prisons. C'est une histoire de poule et d'oeuf. Mais, sauf à avoir un préjugé contre les policiers, on comprend mal pourquoi ils seraient racistes, au point de donner un biais statistique de cette importance.

> l'affirmation d'Eric Zemmour n'est pas contestée en soi, c'est la pertinence du critère racial qui est mise en cause et on reproche à Eric Zemmour de ne pas avoir apporté cette nuance en évoquant d'autres facteurs.

Tout cela est bel et bon, il y a aussi, à n'en pas douter, des raisons socio-économiques à la surdélinquance des noirs et des arabes.

Mais poussons le raisonnement plus loin : depuis quand la pauvreté conduit-elle mécaniquement à la délinquance et depuis quand les immigrés sont-ils forcément condamnés à végéter dans la pauvreté ? N'ont-ils pas, comme tout homme, un cerveau, un coeur et des mains pour essayer de s'en sortir dans la légalité ?

Donc, la pauvreté n'est pas une excuse à la délinquance.

Alors pourquoi une sur-délinquance qui, pour autant qu'on puisse le deviner en l'absence de statistiques ethniques, touche moins les autres immigrants ?

Vous connaissez ma réponse : elle est dans le malheureux couple hôte-immigrant.

Les noirs et les arabes sont plus difficiles à intégrer parce que leur culture, leur religion, leur mœurs et leur physique, les éloignent des Français de souche, qui par le fait même qu'ils sont de souche, constituent la référence et nous, les hôtes, avons commis une lâcheté, sous prétexte de «respect des cultures», en considérant que ces immigrants ne valaient pas la peine qu'on se batte pour les arracher à leurs origines et pour leur donner nos origines symboliques, le fameux «nos ancêtres les Gaulois».

Nous obtenons alors ces populations ni d'ici ni d'ailleurs, qui ne respectent pas le pays où elles vivent, qui n'a pas su leur donner une nouvelle patrie, mais qui n'en ont pas d'autre. On comprend alors la surdélinquance et que celle-ci a bien une composante raciale (ou culturelle, si vous préférez : la culture et la race étant transmises par les parents, il m'est difficile de dissocier les deux).

Les responsabilités sont partagées, cela n'exonère personne des siennes, et surtout pas les immigrés, que, quoi qu'on en dise, personne n'a obligé à venir. C'est une vérité de toujours et de partout que les immigrés ont plus de devoirs que les hôtes. On peut éventuellement s'en plaindre, mais c'est ainsi, c'est la nature des choses.

3 commentaires:

  1. Maitre Eolas fait une analyse sur son blog :

    http://www.maitre-eolas.fr/post/2010/03/25/On-ne-voit-que-ce-qu-on-regarde

    Mais sa conclusion en ruine toute l'argumentation :

    «La France n’a pas échoué à intégrer les populations qu’elle a fait venir d’Afrique ces cinquante dernières années. Elle n’a même pas essayé. C’est cela que la couleur des prévenus nous rappelle à chaque audience. C’est que pas un seul d’entre eux, bien que né en France, n’a pensé une seule seconde qu’il avait une chance de devenir lui aussi médecin, avocat, juge, journaliste au Figaro ou avocat général.

    La honte est sur nous et pas sur eux.»

    Bien entendu, encore un lamentable cas de franco-masochisme.

    Comme je le dis dans mon message , nous ne sommes pas tout blancs (sic) en matière d'intégration. Certes. Mais les torts sont très largement partagés avec les immigrés.

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  2. "on comprend mal pourquoi ils seraient racistes"

    C'est curieux, les flics sont majoritairement de gauche aux élections professionnlles.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Élections_professionnelles_dans_la_police_nationale

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  3. Permet-moi, cher Franck, de revenir sur tes propos en argumentant sur ceux qui sont contestables.

    « le lien de causalité est inversé : c'est parce qu'ils sont plus contrôlés que les noirs et les arabes finissent plus dans les prisons. [...] Mais, sauf à avoir un préjugé contre les policiers, on comprend mal pourquoi ils seraient racistes, au point de donner un biais statistique de cette importance. » Comme pour tout phénomène social méfions-nous des explications monocausales. Non, bien sûr les attitudes policières n'explique pas toute la différence (quelle est-elle d'ailleurs ? Tes propos semble laisser entendre que tu les sais). En outre, l'étude de Lévy et Jobard montre qu'elles peuvent quand-même expliquer une certaine différence : selon les sites, les nors étaient contrôlés de 3,3 à 11,5 fois plus souvent que les blancs. Chez les maghrébins cette différence pouvait aller jusqu'au 14,8.

    « Tout cela est bel et bon, il y a aussi, à n'en pas douter, des raisons socio-économiques à la surdélinquance des noirs et des arabes. Mais poussons le raisonnement plus loin : depuis quand la pauvreté conduit-elle mécaniquement à la délinquance » Qui a dit que cela était mécanique ? En tous cas, le lien est avéré. En outre, si tu veux l'explication (complexe) des mécanismes je te renvois aux ouvrages de Philippe Robert.

    « depuis quand les immigrés sont-ils forcément condamnés à végéter dans la pauvreté ? » Là encore, lis les travaux écrits là-dessus. C'est un fait connu par les travaux sur la question la pauvreté s' « hérite », ceci n'étant pas propre aux étrangers. Ne me dis pas que c'est la faute à l' « assistanat » : tous les travaux montrent que cette reproduction sociale était bien plus forte aux XIXème quand il n'y avait pas l'Etat-social qu'on connaît aujourd'hui.

    « Donc, la pauvreté n'est pas une excuse à la délinquance. » Qui a parlé d' « excuse » ? le fait de constater un phénomène, d'essayer de l'expliquer ne revient pas à légitimer le phénomène. Je n'excuse pas ceux qui m'ont cambriolé. Force seulement est de constater que les expériences de vie de la plupart des cambrioleurs favorisent ces pratiques, et sauf à être d'une malhonnêteté crasse, que je n'ai pas été dans cette situation qui favorise cette déviance. Nos situations respectives « expliquent » nos comportements différents (et donc n' « excusent » pas leurs comportements)

    « Alors pourquoi une sur-délinquance qui, pour autant qu'on puisse le deviner en l'absence de statistiques ethniques, touche moins les autres immigrants ?
    Les noirs et les arabes sont plus difficiles à intégrer parce que leur culture, leur religion, leur mœurs et leur physique, les éloignent des Français de souche ». premièrement, qu'est-ce qui te dit que les autres immigrants n'étaient pas touchés par cette sur-délinquance ? Regarde les travaux d'historiens (cf.Noiriel) : les belges et les italiens étaient stigmatisés comme des population dangereuses et « inassimilables » (Ca te rappelle quelque chose ?). Les asiatiques seraient moins délinquants ? Et qu'est-ce que leur « culture » aurait de si compatible que la « culture » des « arabes et des « noirs » n'aurait pas ?

    « la culture et la race étant transmises par les parents ». Dans ce cas, si c'est la famille qui transmet la culture, pourquoi les Français d'origine maghrébine dont les parents sont algériens ont une culture plus proche de la culture française que de la culture algérienne ?

    Bref, mais visiblement nous n'avons pas le même registre argumentatif. Je regrette un peu que tu dénigres la socio comme non scientifiques en lui reprochant ce qui fait justement sa scientificité.

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