samedi, mai 01, 2010

Le livre dont votre enfant est le héros

Je viens de recevoir une publicité : «Offrez à votre enfant le livre dont il est le héros».

Je ne sais pas pourquoi mais c'est toujours la bêtise la plus simple qui me frappe le plus.

Le livre dont votre enfant est le héros ne sert qu'à flatter le narcissisme des enfants. Comme si ils en avaient besoin ! On leur rend déjà un culte bien assez néfaste.

Et quelle étroitesse d'esprit. Quelle pauvreté. On dirait que toute la «littérature jeunesse» tourne autour de ce dogme stupide : les livres doivent être «proches du quotidien des enfants». Toujours ce crime des imbéciles que de croire qu'il faut refermer les enfants sur eux-mêmes, qu'il faut les enfoncer dans la fusion maternante, dans l'egocentrisme stérile.

Bande de nazes !

Il n'y a que des gens qui détestent la littérature et qui haïssent la culture pour écrire de telles fadaises. Ils n'ont jamais rêvé d'être coureur des bois avec le dernier des Mohicans, d'être bandit avec Colomba, d'être gitan au Moyen-Age avec Quasimodo. Ils n'ont pas survolé le monde avec Robur le Conquérant ni parcouru les steppes au service du Tsar avec Michel Strogoff.

Au contraire, il faut sortir les enfants d'eux-mêmes, les bousculer, les provoquer à la réflexion, à la curiosité. Un enfant développe ses capacités et ses talents en apprenant, pas en se regardant dans un miroir.

Il y a infiniment plus de richesse à se projeter dans le personnage de tel ou tel héros plutôt qu'à être directement le héros.

Vu la méséducation que nous donnons obstinément à nos enfants depuis deux générations, ça ne m'étonne pas que nous devenions cons comme des balais, au point de ne plus savoir distinguer une bonne sœur d'une emburquisée.

Décidément, CPEF.

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(1) : la bêtise commence à ce barbarisme de cuistre : pourquoi ne dit-on plus la «littérature enfantine» ?

1 commentaire:

  1. Mille fois vrai ! N'avons-nous que des rêves et des ambitions maternantes à offrir à nos enfants ? Elevons-nous des petits moutons ? Il ferait mieux de lire le "Jeu du Roi" de Jean Raspail !

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