Je trouve la chronique de Zemmour très juste :
Eric Zemmour : «Mais laissons donc l'Italie conserver les crucifix dans ses écoles !»
J'aime beaucoup cette citation de Chesterton que Finkielkraut remet à la mode : «La tradition, c'est la démocratie des morts». La société est faite de ce dépôt traditionnelle non rationaliste.
Puisque nous sommes dans les citations, voici une de Lévi-Strauss :
«On a mis dans la tête des gens que la société relevait de la pensée abstraite alors qu’elle est faite d’habitudes, d’usages, et qu’en broyant ceux-ci sous les meules de la raison, on pulvérise des genres de vie fondés sur une longue tradition, on réduit les individus à l’état d’atomes interchangeables et anonymes.»
Pourquoi faut-il laisser les crucifix dans les écoles italiennes et interdire les burqas dans les rues françaises ? Parce qu'ici, il y a des choses qui se font et d'autres qui ne se font pas. Ailleurs, c'est différent. Mais ici et ailleurs ne sont pas interchangeables.
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Encore vu hier une burqua (ou un niquab) porté ostensiblement dans un centre commercial de province. Je ne crois cependant pas que la solution législative telle qu'elle voulue par notre parlement-croupion soit la bonne solution. Peut-être suis-je naïf mais je crois beaucoup plus à une prise de conscience individuelle débouchant sur une prise de conscience collective. Il faudra d'abord éradiquer le cancer qui ronge notre système éducatif. Ceci dit, comme je suis d'accord avec votre phrase de conclusion.
RépondreSupprimerVous sachant intéressé par l'Aviation, cet article sur l'interminable et pitoyable saga de l'A400M montre une fois de plus que business et politique ne font pas bon ménage: http://www.lepoint.fr/warbus-la-saga-improbable-de-l-a400m-22-06-2010-469073_19.php. L'incurie et l'incompétence de nos dirigeants n'a décidément pas de limites.
Et un commentaire censuré pour cause de vulgarité et de fautes d'aurtografe (M. Thomas «le sociologue» a les nerfs qui lâchent).
RépondreSupprimerSalut poulet !je savais que tu ne manquerais pas de relever les fautes d'aurtografe ! Merci pour la censure pour vulgarité !(?) Frottons, en bons libéraux, nos cervelles à celles d'autrui ! C'est toujours un plaisir !
RépondreSupprimerMais, bref tu avoueras que c'est assez drôle que quelqu'un qui dénonce la "censure" des anti-réchauffistes censure quelqu'un qui te dit, parce que c'est le cas, que, soit tu n'as pas lu Lévi-Strauss que tu cites, soit tu ne l'as pas compris.
RépondreSupprimerDans mon élan civilisateur, j'avais espéré que tu sois capable de répondre de manière argumenté et logique.
J'ai censuré votre message à cause d'un ton excessivement familier, agressif et méprisant.
RépondreSupprimerVous devriez plutôt m'en remercier car ce message n'était pas tellement à votre honneur, du moins aux yeux de gens de qualité (le tutoiement vous place déjà en situation d'infériorité).
Vous semblez de ceux qui confondent la liberté et la licence, le débat et le pugilat.
Pour le fond, vous êtes téméraire de conclure de mon usage d'une citation de Lévi-Strauss que je ne l'ai pas lu.
Pour étayer votre affirmation péremptoire, il faudrait que vous m'expliquiez en quoi la citation choisie est en contradiction avec le reste de son oeuvre.
Je vous souhaite bien du courage sur ce point.
Cher monsieur Boizard, (puisqu'il me semble que vous préférez que je parle de cette manière)
RépondreSupprimerje me permets de réagir à vos propos.
Je vous signale dans un premier temps que celui qui se permet régulièrement dans ses propos d'être agressif et méprisant s'expose à se voir traité de la même manière. Si jamais vous avez pu voir du mépris et de l'agressivité dans mes propos, sachez que j'estime que les vôtres les dépassent aisément sur ces points.
Quand à votre affirmation selon laquelle je serais « téméraire de conclure de [votre] usage d'une citation de Lévi-Strauss » que vous ne l'auriez pas lu, je vous rappelle que je n'avais pas dit que l'usage en question montrait que vous ne l'aviez pas lu : j'ai bien dit que, soit vous ne l'avez pas lu, soit vous ne l'avez compris étant donné l'interprétation que vous en faites. Mon affirmation n'est donc en aucun cas « péremptoire ».
Je trouve également assez comique que vous affirmiez que je confond « liberté et licence », « débat et pugilat » : je vous rappelle que j'ai déjà posté un certain nombre de commentaires très argumentés. Vous n'avez alors daigné que moquer mes propos (en aucun cas de manière argumenté) ou les ignorer. Je conviens que mes propos se soient durcis par la suite. Vous comprendrez que je trouve assez cocasse que vous me demandiez d'argumenter sur mes affirmations à propos de Lévi-Strauss (feignant de croire que je n'argumente jamais mes propos et je préfère l'insulte) alors même que vous n'avez jamais répondu à mes argumentaires. Ceci étant, si vous voulez que j'argumente là-dessus, n'hésitez pas.
Car, je persiste sur ce point, dès mon premier commentaire, vous n'avez en aucun moment argumenté sur mes propos, ce que, à l'inverse j'ai fait. Et si vous le contestez, n'hésitez pas à retrouver mes commentaires pour le voir. Qui donc entre nous est « méprisant » envers l'autre ? Qui, dans ce cas, confond débat et pugilat ?
Ne nous cachons pas que nous n'avons pas les mêmes opinions. Nous avons cependant en commun de revendiquer aimer le débat avec ceux qui ne pensent pas comme nous. Ne vous étonnez pas que je moque vos propos si vous même commencez par moquer les propos « des » sociologues, non pas parce qu'ils seraient ridicules, mais parce que vous leur faites dire ce qu'ils ne disent pas.
Ceci étant, s'il est encore possible que nous débattions, sachez que j'y suis ouvert.
cordialement
Deux hypothèses :
RépondreSupprimer1) Ma citation trahit la pensée de Lévi Strauss
2) Ma citation ne trahit pas Lévi Strauss mais je l'emploie dans un contexte qui en détourne le sens.
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1) C'est vite réglé. Si Lévi-Strauss s'est beaucoup servi d'abstractions et même de mathématiques, cela ne signifie en rien qu'on peut réduire l'homme à un être abstrait et rationnel, déstructuré (ou à structure unique, ce qui revient au même, du point de vue de cette citation).
Il a répété ce propos sous diverses formes, dans des ouvrages, des entretiens et des articles, si souvent qu'il paraît étrange de supposer que ça soit une trahison de sa pensée.
2) Je me sers de cette citation pour justifier le conservatisme.
Lévi-Strauss justifiait son refus des femmes à l'Académie Française par le fait que c'était une tradition et qu'il importait de conserver les traditions et les rites.
Ca vaut bien le crucifix dans les écoles italiennes, non ?
Bien sûr, la citation est bien de Lévi-Strauss, et elle n'est pas en soit tronquée au point que celui qui la lit comprend le contraire de ce que CLS voulait dire. Donc, soyons clairs, la citation est bien suffisante pour comprendre ce point de l'argumentation de l'auteur.
RépondreSupprimerEn revanche, sur le second point, je voudrai d'abord revenir sur la position de CLS sur les femmes à l'Académie française : précisons d'abord qu'il s'agit de sa position personnelle, et si elle est bien sûr en partie le fruit de sa position d'anthropologue, il ne s'agit pas en soit d'une position qu'il prend en tant qu'anthropologue. J'ajouterai qu'il n'est pas non plus illégitime que vous preniez appui sur des travaux d'anthropologues pour justifier vos positions. Mais, en revanche, il m'apparaît que dans un tel cas il faudrait prendre en compte la totalité du raisonnement de CLS sur la question, et pas une partie : certes, prendre la partie suffit à faire dire à CLS ce qu'il a réellement dit. Elle oublie cependant au passage d'autres parties qui donnent un éclairage radicalement différent sur vos propos.
C'est à dire que, premièrement, même si CLS a bien affirmé qu'il y avait des « cultures » (pour aller vite) différentes, il n'a jamais dit qu'elles n'évoluaient pas, encore moins qu'elles n'évoluaient pas en fonction de ses interactions avec les autres cultures. Vous n'ignorez pas non plus qu'il est illusoire de vouloir définir de manière catégorique une culture : par exemple, qui est légitime pour définir ce qui fait la culture française ? L'un vous prendra tel élément, disant que c'est dans la culture, l'autre un autre, incompatible, prenant le même argument. Et admettons qu'on puisse se mettre d'accord sur un élément. Imaginons que nous soyons d'accords pour définir la « laïcité » comme faisant partie de la culture française : quelle interprétation lui donner ? Selon les époques et les rapports de force, la laïcité a pu signifier la haine de la religion (contre la République), le refus qu'une religion s'impose à une autre ou le refus qu'elle s'exprime en dehors des foyers et des lieux de cultes.
Par provocation de dirai que, s'il fallait définir l'origine culturelle de la burqa, elle serait (en partie) française. La provocation ne doit pas vous échapper : il va sans dire que ce n'est pas tout à fait vrai. Cependant, il faut se questionner : s'il s'agit d'un élément issu d'une autre culture apporté par ceux qui en seraient issus, comment se fait-il qu'on ne trouve aucune trace du port de la burqa au Maghreb ? Autrement dit, dire que le port de la burqa est une tradition amenée par les immigrés et aussi faux que de dire que le port de la casquette le serait. D'où la question à laquelle il est pour moi très important de répondre : si le problème de l'immigration est culturel (je ne vous dis pas que les différences de cultures n'apportent pas des difficultés) alors pourquoi ceux qui posent problème s'identifient à une culture fantasmée qui n'est en aucun cas celle de leurs ancêtres ?
Bref, je digresse, mais tout ça pour dire que se contenter de citer cette citation de CLS pour en arriver à la conclusion qui est la vôtre me paraît un peu léger, en omettant d'autres aspects de sa pensée bien moins compatibles avec votre raisonnement.
Il me paraîtrait plus honnête, si vous prenez appui sur une de ces citations, de bien préciser de tels choses, sans quoi vous donnez l'impression de vous en servir comme éléments symboliquement légitime à l'appui de votre thèse …
Je suis d'accord avec vous, à une nuance près qui fait que je suis en total désaccord :-)
RépondreSupprimerLes cultures évoluent. Je pense par exemple que l'islamisme est un mode d'adaptation (néfaste,certes) de l'islam à la modernité.
Cependant, je raisonne à l'échelle politique, qui est celle d'une ou deux générations.
Et, à cette échelle temporelle, la seule évolution que peut connaître une culture, c'est la disparition (à moins que vous ayez des contre-exemples).
Comme j'aime bien les citations, voici une qui annonce l'avenir que je crains : «Civilization is not inherited; it has to be learned and earned by each generation anew; if the transmission should be interrupted for one century, civilization would die, and we should be savages again.
RépondreSupprimer--Will and Ariel Durant»