mardi, octobre 26, 2010

La médecine militaire victime des mythes bien-pensants

A propos des médecins militaires en opérations (blog Secret Défense) :

« Nous observons une raréfaction du nombre des médecins disponibles, conséquence de la féminisation du service. La pression se fait sentir d’autant plus sur les médecins hommes. Maintenant, si pour remplir sa mission de médecin militaire, je dois exposer ma vie et être tué, il faut l’accepter par avance. Sans être une tête brûlée, cela fait partie du contrat à honorer.

[...]

Le problème le plus massif découle de la féminisation du SSA. Ceux d’entre nous qui partent en OMLT (Operational Monitoring Liaison Team) sont susceptibles d’être intégrés à l’armée afghane et les femmes en sont exclues. D’autre part, dans les missions de GTIA (groupement tactique interarmes), assez physiques, les femmes sont peu nombreuses. On ne sollicite donc, principalement, que le vivier masculin. Et ce sont toujours les mêmes qui s’y collent. Cela crée un problème, sur lequel nous avions alerté la direction centrale il y a dix ans, en demandant l’instauration de quotas, ou d’épreuves de sélection physique au concours. Maintenant, c’est trop tard, nous avons le nez dedans. »


Encore un mythe de la bien-pensance qui tombe : la féminisation n'est pas bonne toujours et partout (bien que notre gourde de ministre de l'économie vienne encore de nous expliquer que les femmes exercent le pouvoir d'une façon différente-ie meilleure- des hommes).

7 commentaires:

  1. Ça ne touche pas seulement la médecine militaire. Dans le civil, on forme autant - voire plus - de médecins, pharmaciens, dentistes femmes qu'hommes.

    Conséquences directes:

    - diminution mécanique du nombre de médecins diplômés en exercice: femmes diplômées n'exerçant jamais ou exerçant à mi-temps, dont la charge de travail ne peut pas être compensée par d'autres médecins car... numerus clausus! diminution des médecins de garde en ville et à l'hôpital, raréfaction des visites à domicile.
    Comme dans la médecine de guerre, médecins du SAMU presque exclusivement masculins: absence de routine, horaires contraignants, peur des agressions (!).

    - Il faut le dire: diminution de la qualité des soins! quand tous les hommes se battaient à l'internat de médecine ou pharmacie pour être le meilleur et devenir chirurgien, psychiatre, cardiologue, gynéco-obstétricien, urgentiste ou biologiste pour pharma, ceux qui échouaient étaient largement assez compétents pour des spécialités plus simples.
    Les médecins femmes s'orientant le plus souvent directement vers la médecine générale ou l'officine pour pharma, il y a moins de compétition pour les spécialités compliquées: diminution à la fois du niveau requis pour exercer une spécialité compliquée et pour exercer une spécialité simple.

    - diminution globale de la capacité décisionnaire: perte de temps monstrueuse en consultations et décisions collégiales alors qu'on pourrait s'attendre à un minimum d'esprit d'initiative venant de diplômées scientifiques à Bac+8 à Bac+13 pour les médecins femmes, Bac+6 à Bac+9 pour les pharmaciens femmes.
    S'accompagne d'une individualisation des bons résultats couplée à un partage/dilution des responsabilités en cas de problème, avec l'accord tacite des Ordres.

    - Etc. Je peux en parler pendant des jours.

    Mais est-ce bien spécifique aux professions médicales ?

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  2. Je pense que, d'une manière générale, la féminisation et la dévalorisation d'une profession marchent du même pas.

    Chaque fois que je l'écris, il se trouve quelqu'un pour m'incendier. Ca ne signifie évidemment pas que c'est faux.

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  3. Idem pour la profession vétérinaire, qui souffre d'un déficit cruel de ruraux au profit d'une pléthore de canins (ou plutôt de canines), du fait d'une féminisation galopante (75 % de femmes dans les écoles aujourd'hui + numerus clausus).
    Qui parle de dévalorisation ?

    Anonyme par nécessité déontologique

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  4. Avec la féminisation, on perd des choses bien mesurables, comme la disponibilité, contre des avantages illusoires (les femmes sont censées être «plus à l'écoute». Chaque fois que j'entends cet argument, je me tape sur les cuisses de rire : ceux qui l'utilisent ne doivent pas connaître les mêmes femmes que moi).

    Le travail des femmes est un avantage à court et moyen terme : plus de richesses et niveau d'éducation supérieur (le niveau d'éducation des enfants est statistiquement corrélé à celui de la mère).

    Cependant, à long terme, je me demande si c'est une si bonne idée : on ne fait plus d'enfants. C'est une question de nataliste réactionnaire qu'il est interdit de poser.

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  5. Obsédé Textueloctobre 27, 2010

    Epicier vénéneux:-"diminution globale de la capacité décisionnaire" ....

    C'est vrai mais celà peut s'expliquer, entre autres, comme la conséquence de la judiciarisation dont est victime cette profession.
    Maintenant le patient porte plainte au moindre bobo et la plus abjecte mauvaise foi n'est jamais loin.
    - Combien de familles n'hésitent pas à tenter de glaner du pognon sur le cadavre de leur enfant accidenté de la route sans avoir pu être sauvé par l'équipe médicale ?


    Autre facteur de baisse généralisée: maintenant les jeunes médecins ne peuvent plus choisir leur spécialité. Il leur est imposé par un classement national, véritable plan soviétique.
    Chacun comprendra que cette perspective répugne à un éventuel candidat de 1ère année qui, doué, nourrissait un rêve....et se dirigera vers autre chose de plus franc.

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  6. Epicier vénéneux:-"diminution globale de la capacité décisionnaire" ....

    C'est vrai mais celà peut s'expliquer, entre autres, comme la conséquence de la judiciarisation dont est victime cette profession.


    Ce sont les assurances des médecins et des établissements de santé qui prennent en charge tous les frais et condamnations.

    De plus, je ne parlais pas spécifiquement des médecins. Les pharmaciens femmes qui travaillent avec moi ne savent pas évaluer le risque devant une ordonnance; elles n'y sont pas entrainées car elles appliquent systématiquement une sorte de principe de précaution. Attention, je ne remets pas en cause leur savoir encyclopédique, qui est - il faut l'avouer - souvent supérieur à celui des hommes. Le problème est que, pour la plupart, elles ne savent pas se resservir de ces connaissances.

    Face à un patient qui voit un généraliste et trois spécialistes différents qui ne communiquent pas entre eux, il y a forcément des interactions plus ou moins graves entre les traitements; face à ces interactions, il y a des décisions à prendre - prendre un risque pour certaines en ayant conscience et connaissance de l'historique du patient, ne pas prendre de risque pour d'autres et modifier le traitement en accord avec les médecins concernés.

    C'est cette évaluation du risque et sa prise qui manquent cruellement, car elles pénalisent tout le monde et en premier lieu le patient.

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  7. De même en milieu hospitalier comme en médecine de ville, trop d'infirmières et pas assez d'infirmiers. Pourquoi?...

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