Déjà, ce qui ne gâte rien, le style du document socialiste "Pour une nouvelle société urbaine" est admirable, mais cette parlure mériterait un mémoire analytique de vingt pages au moins pour en extraire toutes les gemmes.
Pour ce qui est du contenu, un seul exemple, celui de la section 23 (Permettre le brassage entre quartiers et entre communautés culturelles) : "Une ambition culturelle de qualité passe aussi par l’animation de l’espace public et la vie locale, qui doit être soutenue par des programmes pédagogiques et des ateliers permettant la diffusion de pratiques dans la population. Permettre l’expression de cultures diversifiées suppose de s’appuyer sur les centres d’animation communaux mais aussi sur le réseau des écoles qui représentent encore le meilleur moyens d’amener les enfants et ensuite les parents à découvrir des lieux de la ville sortant de leur ordinaire (spectacle de fin d’année dans le musée de la ville, etc.). Les relations entre Éducation nationale et projets de territoire seront donc renforcées, de même que le sport scolaire devra favoriser la généralisation de la pratique sportive pour tous."
On voit que l'ambition de nos politiques est, comme souvent, de transformer le pays en une vaste classe de CM2, ce qui est sympa mais un peu lourd. Et que je m'en vais te faire aimer l'art contemporain (j'avais délicieusement choqué par la subversive laitue fraîche posée sur un beau socle de marbre, il y a pas mal d'années, au Musée d'art moderne de la ville de Paris), et que tu vas te diversifier et te métisser culturellement en te faisant malaxer entre les mains puissantes des amis du peuple.
Bref, "une ville intense : dense, active, verte, aérée et apaisée". Vous avez remarqué, c'est une poésie subtilement structurée avec des retours de sonorités mitonnés par une commission socialiste survoltée :
Une Ville inTENSE DENSE actiVE, Verte A-ErEe Et A-PaisEe
Le document du PS sur la ville pose une énigme. Souvent, quand on met ensemble des gens de qualité, le résultat de leurs discussions est meilleur que si chacun avait cogité seul dans son coin. Mais, dans le domaine politique, la propension des comités Théodule est d'obtenir des effets inverses. Einstein aimait à citer cet adage latin : "Senatores boni viri, senatus autem bestia", librement : "Pris un à un, les sénateurs sont des types vraiment bien, mais réunis ensemble dans le Sénat, ça donne un ramassis d'abrutis". Pourquoi ? Quelle est la raison de ce désastre ? Les sociologues ont probablement réfléchi à la question.
Déjà, ce qui ne gâte rien, le style du document socialiste "Pour une nouvelle société urbaine" est admirable, mais cette parlure mériterait un mémoire analytique de vingt pages au moins pour en extraire toutes les gemmes.
RépondreSupprimerPour ce qui est du contenu, un seul exemple, celui de la section 23 (Permettre le brassage entre quartiers et entre communautés culturelles) :
"Une ambition culturelle de qualité passe aussi par l’animation de l’espace public et la vie locale, qui doit être soutenue par des programmes pédagogiques et des ateliers permettant la diffusion de pratiques dans la population. Permettre l’expression de cultures diversifiées suppose de s’appuyer sur les centres d’animation communaux mais aussi sur le réseau des écoles qui représentent encore le meilleur moyens d’amener les enfants et ensuite les parents à découvrir des lieux de la ville sortant de leur ordinaire (spectacle de fin d’année dans le musée de la ville, etc.). Les relations entre Éducation nationale et projets de territoire seront donc renforcées, de même que le sport scolaire devra favoriser la généralisation de la pratique sportive pour tous."
On voit que l'ambition de nos politiques est, comme souvent, de transformer le pays en une vaste classe de CM2, ce qui est sympa mais un peu lourd. Et que je m'en vais te faire aimer l'art contemporain (j'avais délicieusement choqué par la subversive laitue fraîche posée sur un beau socle de marbre, il y a pas mal d'années, au Musée d'art moderne de la ville de Paris), et que tu vas te diversifier et te métisser culturellement en te faisant malaxer entre les mains puissantes des amis du peuple.
Bref, "une ville intense : dense, active, verte, aérée et apaisée". Vous avez remarqué, c'est une poésie subtilement structurée avec des retours de sonorités mitonnés par une commission socialiste survoltée :
Une Ville inTENSE
DENSE
actiVE, Verte
A-ErEe Et A-PaisEe
Le document du PS sur la ville pose une énigme. Souvent, quand on met ensemble des gens de qualité, le résultat de leurs discussions est meilleur que si chacun avait cogité seul dans son coin. Mais, dans le domaine politique, la propension des comités Théodule est d'obtenir des effets inverses. Einstein aimait à citer cet adage latin : "Senatores boni viri, senatus autem bestia", librement : "Pris un à un, les sénateurs sont des types vraiment bien, mais réunis ensemble dans le Sénat, ça donne un ramassis d'abrutis". Pourquoi ? Quelle est la raison de ce désastre ? Les sociologues ont probablement réfléchi à la question.
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