Ce matin, sur BFM, avec son habituel sens de la formule, Marc de Scitivaux a déclaré qu'il y avait dans la mondialisation un salaud. Que l'Allemagne s'en était aperçu mais pas la France. Ce salaud, c'est le client.
Le client qui achète quand il a envie, et qui n'achète pas quand il n'a pas envie. Le client qui papillonne. Le client qui fait pression sur les prix.
Conformément à ce qu'ont toujours prédit les économistes libéraux, dont le fameux Bastiat inconnu des ignares du Monde, la libéralisation profite au client.
Mais comme la France n'accepte pas la mondialisation, elle ne l'a toujours pas comprise.
Ce qui fait, suivant l'adage, que la France vend ce qu'elle fabrique tandis que l'Allemagne fabrique ce qui se vend.
En France, tout à notre étatisme, nous croyons encore aux gros contrats entre Etats, à coup de grandes claques dans le dos et de petites magouilles, nous sommes toujours persuadés que la politique prend encore le pas sur l'économie. Mais ça ne fonctionne plus, même pour des avions de combat ou des centrales nucléaires.
Certes, la politique compte encore, mais moins qu'avant (et la position politique de la France est moins forte). C'est bien d'être copain avec le cheik Ben Bidule mais ça ne suffit plus. Le cheik Ben Bidule est désormais entouré de commissions d'experts payés pour faire jouer la concurrence. Et nous avons un métro de retard, surtout nos gouvernants, qui sont à la ramasse.
Les contrats à la papa comme du temps des Barbouzes, c'est fini.
L'obsession de nos gouvernants et de nos législateurs, chaque fois qu'ils votent une loi et promulguent un décret, devrait être «Est-ce que cela attire les entrepreneurs et les capitaux ? est-ce que cela nous aide à innover et à vendre ?» Nul doute que cette obsession assumée avec constance pendant quelques années nous mènerait loin.
Hélas, hélas, nous en sommes très éloignés.
L'obsession de nos gouvernants est toute différente quand ils prennent des décisions : «Est-ce que cela nous permet d'entretenir notre clientèle électorale ? Est-ce que cela retarde encore un peu le moment où nous réduirons la voilure de l'Etat-providence ?»
Pauvre France.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Le véritable libéralisme économique n'existe nulle part, toutes les entités économiquement importantes ont été, à un moment, soutenues par un pouvoir politique ou l'intervention de l'Etat (lois, infrastructures).
RépondreSupprimerVous savez qu'il ne peut y avoir de souverainisme politique sans un minimum de patriotisme économique, vous ne pouvez donc pas abandonner l'un sans abandonner l'autre. Lâcher les deux c'est précisément ce que nous proposent les grands dirigeants actuels, en encadrant une économie mondialisée par un gouvernement mondial. Vous ne pouvez pas être politiquement nationaliste et économiquement mondialiste, le véritable libéral n'a pas de patrie.
On notera la teneur incroyablement anti-libérale du discours inaugural de Marine Le Pen : l'Etat, l'Etat, l'Etat partout. Un Etat fort. C'est l'Etat qui crée la nation. L' "arme" fiscale. Les services publics. On apprendra aux énarques à chanter la Marseillaise...
RépondreSupprimerPas une seule fois le mot dette n'est prononcé dans ce discours (sauf en ce qui concerne la dette qu'elle doit à son père...).
On nage en plein gaullo-communisme. Et encore : de Gaulle était nettement plus libéral que ça...
C'est Trente Glorieuses reloaded, avec la lutte contre l'islamisme en plus. Les quelques mesures libérales qui figuraient au programme 2007 du FN ont disparu (chèque-éducation, etc).
Comme je le disais ici il y a peu : en France, même l'extrême-droite est de gauche !
http://www.frontnational.com/?p=6295
Robert, c'est de la politique à la sauce française.
RépondreSupprimerSi Marine Le Pen veut être élue elle doit aller chercher les Français là où ils se trouvent....après 70 ans de socialisme.
Madelin a fait comme vous dites à une certaine Présidentielle.
Et il a fait 3% des électeurs dont je fus.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJe ne crois pas, Obsédé. Je crois que c'est ce qu'elle pense. Sarkozy a au moins donné quelques sons de trompe nettement libéraux pendant sa campagne (et il a été élu).
RépondreSupprimerPar ailleurs, indépendamment du fond, la forme du discours confirme qu'elle ne connaît rien à l'économie, et encore moins à la politique étrangère.
Alors, elle peut attraper des voix, mais pour en faire quoi ? Regardez-moi ça :
"Grâce à ses institutions, son armée, son école, son université, ses entreprises, son patrimoine culturel, sa ruralité et ses paysans, ses services publics, son système de protection sociale, l’Etat est devenu la colonne vertébrale de la France que nous aimons, de la France que le monde a admiré."
Donc : les entreprises, c'est l'Etat, la culture, c'est l'Etat, la campagne, c'est l'Etat, les paysans, c'est l'Etat ! Elle est beaucoup plus communiste que Martine Aubry !
"L’Etat doit retrouver son rôle régulateur en matière économique et se réapproprier le contrôle de certains secteurs stratégiques comme l’énergie, les transports et si nécessaire, les banques insensibles aux injonctions d’éthique."
C'est Mitterrand reloaded : on nationalise ! C'est du Chavez !
"Le besoin de transparence, d’équité, de simplification et d’efficacité nous amèneront à proposer aux Français une révolution fiscale."
Ah bon ? Laquelle ? On va augmenter les impôts ? Ou les baisser ? Que va-t-on imposer ? A quel taux ?
"Grâce à l’arme fiscale, nous impulserons des dynamiques positives en faveur de l’épargne et de l’investissement, en faveur de la consommation relocalisée et de l’exportation, en faveur de la valeur travail et de la réindustrialisation, en faveur de l’innovation et de la création d’entreprises."
Qu'est-ce que ça veut dire ? Strictement rien ! C'est toujours le même vieux fantasme du pilotage de la société grâce à l'impôt, qu'on nous sert à droite comme à gauche sans interruption depuis des décennies -- et encore, avec moins de talent.
Donc l'impôt va à la fois favoriser la consommation et l'épargne (c'est pourtant contradictoire), à la fois le travail et l'investissement (contradictoire également), un petit coup d'innovation par là-dessus, ça peut pas faire de mal...
Donc, si je comprends bien, on va baisser tous les impôts partout, afin "d'inciter" ? Mais alors, comment va-t-on faire pour renationaliser et renforcer l'Etat ? Ce qui signifie des dépenses accrues ? Restreindre l'immigration n'y suffira évidemment pas !
"Parallèlement, seront mises en œuvre des dynamiques dissuasives contre la spéculation, la prédation économique ou la dévastation sociale."
Ca veut dire quoi, ça en français ? Dans le genre je fais du bruit avec la bouche pour vous enfumer, Sarkozy est nettement meilleur !
La gauche est tout aussi nulle en matière d'économie, mais au moins, elle a la référence marxiste implicite pour convaincre qu'elle sait marcher sur l'eau.
RépondreSupprimerLe FN ne peut évidemment pas se réclamer du marxisme. Donc, quand il fait du marxisme, ça se voit beaucoup plus qu'il est à poil !
En fait, Marine le Pen fait du Sarkozy : c'est l'ouverture à gauche !
C'est ce genre de discours qui fait que je ne peux pas m'enthousiasmer pour Marine Le Pen.
RépondreSupprimerMais je ne fais pas trop de bile : de toute façon, la réalité de la dette ramènera ces conneries à leur juste place, la poubelle. Malheureusement, une fois encore, les politiciens auront fait fausse route et seront obligés de se renier.
Tout juste Robert, c'est un réchauffé du CNR sans les cocos.
RépondreSupprimerFB "la réalité de la dette" on est déjà dedans et on y restera tant que la BCE et les gouvernements rouleront pour la finance apatride.
C'est d'ailleurs une réalité toute relative, Goldman Sachs, Moody's, Fitch, combien de divisions?
«n y restera tant que la BCE et les gouvernements rouleront pour la finance apatride. »
RépondreSupprimerLa finance apatride n'a rien à voir avec nos problèmes.
POUR S'ENDETTER, IL FAUT TROUVER DES CREANCIERS ET, UNE FOIS QU'ON LES A TROUVES, ON EN EST DEPENDANT.
C'est si compliqué à comprendre ?
Les créanciers étrangers infléchiront votre politique économique pour favoriser des intérêts étrangers et gonfleront la dette par le biais des taux d'intérêts, si, de surcroit, vous ne maîtrisez pas votre monnaie, vous êtes condamné à subir, ce n'est pas difficile à comprendre non plus.
RépondreSupprimerRobert.
RépondreSupprimerEt vous accordez encore du crédit aux déclarations des politiciens ?
De grâce nous ne sommes pas en Suisse ! Oubliez vous que, tous les cinq ans, les Français ont pris pour habitude de se débarrasser de leur vote et de donner un chèque en blanc au plus beau chant du rossignol du moment ?
Après ce sont les faits qui pèseront.
Alors Marine ou pas...
De toute façon quel autre choix avons nous ?
"L'agence de notation Fitch Ratings a annoncé vendredi qu'elle envisageait d'abaisser la note de la Tunisie (actuellement fixée à "BBB")"
RépondreSupprimerAugmentation des taux d'intérêts, baissse des investissements, le FMI sur le rable, Fitch anticipe la tonte à venir. Plan de rigueur en perspective dans un pays où une partie de la population n'a pas les moyens d'acheter un kilo de sucre. Pourrons toujours se gratter pour rembourser.
OT :
RépondreSupprimer"Vous accordez encore du crédit aux déclarations des politiciens ?"
Oui, comme j'accorde du crédit aux vôtres.
Après, on peut toujours imaginer que tout le monde ment tout le temps, mais alors que faites-vous sur ce blog ? Si vous ne croyez à rien de ce que disent les gens, autant vous taire et rentrer dans un terrier tout de suite.
D'aileurs, vous dites :
"Alors Marine ou pas...
De toute façon quel autre choix avons nous ?"
Mais votre poisson rouge, cher ami. Votre hamster. Hitler. Jésus. Harry Potter. Ou personne.
Si vous dites préférer Marine le Pen, c'est bien en fonction de ce qu'elle dit, non ?
"Le FN ne peut évidemment pas se réclamer du marxisme."
RépondreSupprimerMais si, mais si. Il y avait pas mal d'anciens communistes recyclés PPF à sa fondation en 1972.
Sans oublier que le FN est le premier parti ouvrier de France depuis l'effondrement du PCF dont un gros paquet de voix se sont reportées sur le FN.
Robert
RépondreSupprimerJe suis dévoilé ! Je ne sais comment vous avez eu l'info car je ne fais qu'un usage très privé de mon hamster depuis que je lui ai appris a grimper au mat de cocagne.
Je vous le garanti, bien enduit de savon je passe de bons moments !
Blague à part vous dites:
"-Si vous dites préférer Marine le Pen, c'est bien en fonction de ce qu'elle dit, non ?"
Sans trop d'illusions. Mais si pouvait flanquer une bonne rouste électorale aux escrocs du système UMPS voilà qui nous changerait un peu le paysage.
De plus si elle arrive à transformer le FN à l'image de l'UDC suisse le pays y gagnerait.
Quant à la compétence, un homme d'Etat se révèle à la fonction ou pas.
Toujours.
Dans l'hypothèse de sa percée elle ne sera pas seule ne nous faisons pas de souci.
Les offres de services ne traderont pas à fleurir...
Obsédé Textuel : j'ai lu, en effet, que Marine le Pen avait été très impressionnée par l'UDC et comptait s'en inspirer.
RépondreSupprimerMais qu'a-t-elle compris, exactement, à l'UDC et aux raisons de la réussite du modèle suisse ? A-t-elle saisi que la philosophie politique suisse, comme l'UDC, sont basés sur le libéralisme -- ce qui n'exclut pas le patriotisme et la sélectivité vis-à-vis de l'immigration ?
Ca m'étonnerait, à en juger par son discours.
De plus, en France, le réglage par défaut est l'anti-libéralisme. Pour lutter contre la masse énorme des lobbys anti-libéraux qui sont incrustés à tous les échelons de la société, il faut avoir une âme de résistant sur ce plan.
Commencer son boulot par une énorme tartine anti-libérale augure assez mal d'une révolte future ou d'un sabotage de l'anti-libéralisme en sous-main.
Cela étant, j'ai tendance à penser que la lutte contre l'immigration et l'islamisation est encore plus importante que la lutte contre le stato-gauchisme.
On peut toujours discuter du meilleur régime politique à adopter : si la nation n'existe plus parce qu'elle a été envahie et que le peuple a changé, il n'y aura plus grand'chose à discuter.
Le client qui papillonne. Un membre de ma famille ne cesse de s'étonner devant moi que le prix du pain varie de boulanger à boulanger dans la même ville. "Vous y comprenez quelque chose ?" me dit-il. Je lui conseille de vivre dans un pays du genre de l'Union soviétique, pour bien comprendre. Mais il se fâche. Il n'a pas envie de papillonner.
RépondreSupprimer