Le sens de l'air, «airmanship» en anglais, est cette qualité du pilote qui sent la situation.
Cela peut commencer dès le sol. Le pilote qui dit «je n'y vais pas», alors que les conditions prévues sont volables. Mais une dégradation imprévue arrive. Le pilote serait bien incapable d'expliquer d'expliquer comment il a senti cet imprévu.
Ou le pilote qui sauve son avion avec un moteur qui tournent sur trois cylindres au lieu de six dans le mauvais temps en prenant à chaque étape la bonne décision.
Le sens de l'air est une qualité fugitive. On la sent quand on l'a en face de soi, mais on ne peut la mettre en équations. Elle dépend de l'expérience, mais il y a des pilotes expérimentés dont le sens de l'air est restreint.
Les pilotes de l'AF447 ont à l'évidence manqué de sens de l'air. Mais c'est justement ce qu'on leur apprend : il y a eu beaucoup d'accidents de pilotes qui se sont fiés à tort à leur sens de l'air. Donc on apprend aux pilotes de ligne modernes à se fier aux instruments et à appliquer les procédures (ce qu'un ordinateur ferait mieux).
C'est pourquoi le manque de sens de l'air des pilotes d'AF447 ne peut leur être entièrement imputé et que l'explication «erreur de pilotage» est une attitude de déni face à une problématique qui touche toute l'aviation commerciale.
samedi, mai 28, 2011
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