mercredi, mars 07, 2012
Y a-t-il des débats hallal ?
Plusieurs personnes de mon entourage m'ont déclaré le débat sur le hallal à la fois indigne et sans importance, détournant des «vrais» problèmes. J'ai entendu un financier sur BFM dire la même chose.
Je respecte ces personnes mais je crois leur opinion dénuée de toute pertinence sur cette question :
> elles appartiennent soit à la bourgeoisie d'argent soit à la bourgeoisie intellectuelle. Un commentateur me rappelait récemment les propos de De Gaulle constatant en termes crus qu'elles n'ont pas le patriotisme chevillée au corps et qu'elles l'ont largement prouvé. Au pire, elles sauraient vivre dans un autre pays occidental.
> plus prosaïquement, l'islamisation de certains territoires perdus de la République ne les concerne pas : ces gens vivent dans les bons quartiers et leurs enfants vont dans les bonnes écoles. S'ils vont à Saint-Denis, ils n'ont pas un sentiment de dépossession, mais de pittoresque, car ce n'est pas chez eux (ça se discute : on en revient à la question du patriotisme) et qu'ils n'ont pas vocation à y vivre.
Bref, je comprends que l'islamisation de la France ne soit pas un vrai problème pour eux, mais je ne les crois pas les porteurs légitimes des intérêts de la France dans ce domaine. Poser la question de l'immigration à travers le hallal n'est pas très classe, mais si le peuplement d'un pays ne mérite pas débat, qu'est-ce qui mérite débat ?
Depuis trente ans, la politique de l'immigration repose sur des pétitions de principe, on a même érigé des barrières légales pour empêcher d'établir des faits, et on n'aurait le droit d'en discuter qu'à condition de répéter comme des perroquets que l'immigration est une chance pour la France, ce qui reste précisement à démontrer ? Autant nous imposer d'anonner 2+2=5, comme dans Orwell.
Ce fossé entre la France «d'en haut» et la France «d'en bas» sur l'immigration est un des menaces les plus pesantes sur l'avenir de notre pays car il empêche toute réaction contre ce qui est, n'en déplaise, une colonisation à rebours.
En un sens, ils ont peut-être raison : grâce à la censure du débat, l'immigration de peuplement a été si massive que la France n'est déjà plus tout à fait la France et qu'il ne faut peut-être plus débattre mais immigrer à notre tour.
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