mardi, avril 24, 2012

Le vin et le mythe du terroir


Le terroir vinicole m'a toujours paru surestimé : il n'est pas logique qu'une parcelle donne un vin grandiose et que, à d'infimes variations près, une parcelle située à quelques kilomètres soit censée donner un vin moyen. La vénération du terroir est en réalité une manière subreptice de figer des positions acquises, même quand les raisons de cette hiérarchie ont disparu. C'est la dictature des marques avant l'heure.

Rétablissons l'ordre des choses : il n'y a de richesses que d'hommes.

D'abord le client : il est bien connu que les vins étaient des piquettes là où la Dordogne n'était pas navigable et devenaient bons à partir de l'endroit où l'on pouvait naviguer jusqu'à Bordeaux, tout simplement parce qu'il y avait un intérêt commercial à faire de la qualité, la diffusion devenant possible. Cette différence n'a plus de raison d'être, sauf que le repérage par terroirs la fige.

Ensuite, le vigneron : avec les techniques modernes, on peut faire beaucoup de choses. Il devient possible de rattarper beaucoup de défauts, mais le vigneron peut aussi exprimer son talent et sa compétence.

Le problème pour le client est que le terroir n'est pas un critère sûr : sur le même terroir, il peut y avoir de bons et de mauvais vignerons. On en revient au critère d'avant les AOC : faire confiance au négociant et à sa sélection.

Il ya des chances qu'un Bourgogne Bouchard ou tasteviné soit bon.

Evidemment, cette discussion n'est pas très hallal.

Le terroir est-il de droite ?

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