Je suis réservé. Il est toujours difficile d'analyser une situation opérationnelle où tout se joue en quelques secondes et quelques gestes.
L'agresseur a réagi de manière parfaite de son point de vue hyperviolent : il a frappé le premier, sans sommation et très violemment (on pensera qu'il n'a pas oublié de lever la sécurité de l'arme, ce que chacun interprétera à sa manière). Peut-être des hommes auraient-ils été tout aussi surpris et auraient réagi de la même façon que les victimes (je crains que Bob Marchenoir ne surestiment les hommes (1) en pensant qu'un gendarme masculin ne se serait pas enfui).
Mais il est vrai qu'il vaut mieux avoir le maximum de facteurs de son coté, et que, au physique, une femme n'est pas un homme, n'en déplaise aux féministes.
On peut aussi s'interroger sur la légitime défense : le tueur ayant commencé par prendre l'arme d'un gendarme, il n'était pas armé dans la première séquence, donc pas de tir pour cause de riposte proportionnée à l'attaque, puis, une fois qu'il était armé, il était trop tard.
En matière de légitime défense, la doctrine devrait être : mieux vaut une injustice qu'un désordre. Quoiqu'en disent les amis du désastre, nous vivons dans une société où le narcissisme pathologique a ouvert la voie à la violence extrême. Bien sûr, j'ai entendu une magistrate à C dans l'air expliquer qu'en cas d'attaque, il ne fallait surtout se défendre mais appeler la policie.
En revanche, une chose me paraît certaine. L'égalitarisme est une revendication intellectuelle qui repose sur des lubies idéologiques. Dans le drame, les hommes et les femmes ne sont pas traités à égalité, le naturel revient au galop : l'émotion est plus vive quand les victimes sont des femmes. C'est une des raisons de ne pas envoyer des femmes au combat : l'ennemi tuerait de préférence des femmes de manière à gagner un meilleur rendement médiatique (on l'a vu dans le cas des opérations américaines, par exemple).
Cependant, je suis parfaitement d'accord avec la conclusion de Bob : de toute façon, le meurtrier, bien connu des services de police, cette victime de la méchante société, sera libéré dans dix ans, grand maximum, pour bonne conduite. A quarante ans, on a toute la vie devant soi.
Tous avec moi : Dieu rit des hommes qui se plaignent de maux dont ils chérissent les causes.
Et on a une pensée pour ces gendarmes morts en service.
***************
(1) : on peut être formé et préparé à une situation de stress soudain et intense, mais il faudrait être bien présomptueux pour anticiper les réactions de chaque individu. Untel, qui est parfait à l'entrainement, se révélera lamentable en opérations et tel autre, très moyen à l'entrainement, se révèle un guerrier (Guynemer est en France l'exemple le plus célèbre).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire