Certains m'accusent de nostalgie excessive. Nostalgie ? J'assume : être dans le vent est une ambition de feuille morte (ce n'est pas de moi). Etre de son temps quand le temps est au naufrage ? Non merci.
Surtout, ils font semblant de ne pas comprendre parce que c'est trop pénible, trop terrifiant. Il ne s'agit pas de s'évader dans le rêve d'un quelconque âge d'or, il n'y en a jamais eu. Il s'agit de regarder les choses en face : notre civilisation se suicide.
Notre destin est écrit dans la démographie et dans l'effondrement de nos structures collectives, politiques, intellectuelles et morales. L'avenir, dans ses grandes lignes, n'a rien de secret : nous allons vers l'Afrique du Sud (ce merveilleux pays où il existe un kill a tourist day) avant de passer au califat.
Bon, si vous trouvez cela fantastique, grand bien vous fasse. Effectivement, il n'y a plus alors de quoi être nostalgique. De même, quand on est mort, il n'y a plus de quoi être nostalgique.
Mais si l'on refuse de s'abandonner, de lacher prise, on peut faire une place à la mélancolie.
Les Athéniens, au moment de Salamine, ne s'exaltaient pas dans un optimisme niais, eux aussi devaient bien avoir quelque nostalgie : Athènes envahie et pillée, les Athéniens en fuite. Ils s'apprêtaient juste à remporter une victoire comme il n'y en a pas dix dans l'histoire du monde.
Et les Espagnols de la Reconquista, plus proches de nous par leur situation, s'ils n'avaient pas pensé que «c'était mieux avant», auraient-ils combattu ?
vendredi, août 17, 2012
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