Sire, point d'augmentations d'impôts
De plus, Turgot écrit bien mieux que nos politiciens. Ce n'est pas de la bouillie hollandaise.
Lire La disgrâce de Turgot, d'Edgar Faure. L'auteur fut un piètre politicien mais son expérience confère à son ouvrage un intérêt que ne pouvait lui donner aucun historien de métier. Et il est très plaisant à lire.
J'avais écrit un billet Necker ou Turgot ? :
Pendant qu'on y est, on rappellera la divergence entre Condorcet et Turgot : Condorcet, le théoricien, préconisait une réforme qui frappe comme la foudre, pour prendre de vitesse les oppositions, qu'elles n'aient pas le temps de s'organiser. Turgot, l'homme pratique, préféra le pas à pas.
Avec le recul, on sait que Condorcet avait raison : les réformes décisives, celles qui frappent les conservatismes au coeur de leur puissance, doivent être immédiates.
Surtout, Edgar Faure donne comme raison principale de l'échec de Turgot l'absence de voix du peuple, de représentation de l'intérêt général face aux intérêts particuliers coalisés. Le roi avait vocation à être cette voix. A cause de son éducation et de son caractère, et malgré une bonne volonté manifeste, Louis XVI ne le fut pas. Il paya cette faiblesse de sa vie.
On retrouve aujourd'hui, les mêmes tares :
> les politiciens sont tellement occupés à gagner les élections qu'ils arrivent au pouvoir dans un état d'impréparation qui partout ailleurs relèverait de la faute grave entrainant le licenciement sans indemnités. On l'a encore vu avec N. Sarkozy et F. Hollande. Donc, évidemment, impossible de frapper comme la foudre.
> dans notre démocratie non-représentative, en réalité une oligarchie politico-médiatique, la voix du peuple, telle qu'exprimée -par exemple- de façon posée et réfléchie dans un référendum, est complètement étouffée.
Il ne m'étonnerait pas que les mêmes causes entraînent les mêmes effets.
samedi, octobre 13, 2012
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