Les pays d'Europe du sud en difficulté sont en train de subir une mutation libérale spontanée à grande vitesse et, pour le coup, sauvage.
Le mécanisme est le suivant : je suis licencié le vendredi. Le lundi, je touche les allocs chomage et je reviens bosser au noir pour mon patron. Plus de cotisations sociales, plus de protection sociale, plus d'impôt, flexibilité du travail maximale. Et mon patron, pour ne pas se faire repérer, se fait aussi payer en liquide. Et le système se diffuse. Et l'Etat crève. Et le trou est bouché par les gogos du nord au nom de la religion du sauvetage de l'Euro.
Ce système est illégal, donc très risqué, à la merci de la moindre dénonciation. C'est une solution désespérée ; le désespoir provenant de l'euthanasie de l'économie libre par le social-clientélisme. C'est une réaction de la société contre l'oppression étatiste et le racket fiscal.
Bien sûr, le bon système consisterait à diminuer les dépenses publiques et les impôts ; mais puisque cette voie collective est coupée par les socio-clientélistes au pouvoir, c'est le sauve-qui-peut individuel. C'est une solution terrible, mais dans des situations terribles, c'est tout ce qui reste.
Voilà à quoi aboutit le socialisme : à force d'être spoliateur, l'impôt perd sa légitimité et c'est la notion même de collectivité qui se dissout. Tout au moins, de collectivité dirigée légitimement par l'Etat. Car cette fraude généralisée finit par créer des solidarités anti-étatiques et une contre-société.
Les socialistes sont fondamentalement des oppresseurs : tout à leur complexe de supériorité de classe prétendue éclairée, ils croient qu'ils peuvent imposer par la force leur société idéale. Ils roulent des mécaniques, font la leçon, mais ignorent une notion élémentaire, connue depuis la nuit des temps : pour que les lois soient obéies, la force est indispensable, mais elle ne suffit pas. Il faut aussi le consentement : que ceux qui subissent les rigueurs de la loi soient en bonne part convaincus que cette loi est juste. Et le consentement est d'autant plus nécessaire que la loi est sévère.
Autrement dit, plus on augmente les impôts, plus ils doivent paraître justes. Or, c'est la plupart du temps l'inverse qui se produit.
Alors, importer les idées du sud ? Les Français sont plus serviles, ils se plient mieux à l'oppression fiscale que nos voisins. Mais tout de même, ils finiront par y venir sous la pression de la nécessité, hélas.
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