Ce livre, presqu'une monographie, traite de la diplomatie française entre 1932 et 1939. Le titre dit assez quel jugement porte l'auteur.
Cette lecture est passionnante, je vous la conseille, car Duroselle écrit bien et ne se laisse pas aller à la facilité de la sagesse rétrospective. Il prend toujours soin de signaler les opinions divergentes qui auraient permis une autre décision ou, au contraire, la quasi-unanimité qui rend la décision, même funeste, inévitable.
Il rentre dans le détail des mécanismes gouvernementaux, nous permettant ainsi de comprendre comment une mécanique politique complexe peut étouffer le bon sens. Comment une collectivité peut prendre une décision absurde alors que chacun des individus qui la compose est de bonne foi.
Trois points ressortent fortement :
> l'épuisement de la France
> la grande médiocrité de la morale et du caractère du personnel politique de l'époque. Il y des échos très contemporains (voir l'extrait ci-dessous).
> le rôle moteur de la Grande-Bretagne dans l'avénement de la seconde guerre mondiale. Au nom d'un équilibre continental dépassé, elle a étouffé dans l'oeuf le peu de velléités françaises de s'opposer au militarisme allemand quand il était encore temps. A cette lumière, on comprend mieux l'anglophobie de certains dirigeants français de 1940. De Gaulle lui-même a du forcer son anglophobie. Rien n'est simple.
Tout cela aboutit au paradoxe mortel d'une double politique de sécurité : une politique militaire, qui est de se retrancher derrière la ligne Maginot, une politique diplomatique d'alliances tous azimuths, qui nous garantit que nous devrons un jour passer à l'offensive.
Quelques extraits :
Extrait Duroselle
mercredi, juin 19, 2013
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