Enzo Ferrari était l'anti-manager : pas un des modernes gourous du management ne le supporterait cinq minutes.
Il avait autant de génie pour amener sa société au bord du gouffre que pour la redresser ensuite.
Il régnait la plupart du temps au sein de la Scuderia une ambiance exécrable, digne des Borgia. Seules les victoires, quand il y en avait, allégeaient un peu l'atmosphère.
Parmi les mille anecdotes : l'épouse de M. Ferrari, fils d'ouvrier, était une aristocrate. Elle se mêlait un peu trop de la vie de la Scuderia. Des ingénieurs firent une pétition sur le thème «elle ou nous». Il les laissa partir et ... ils ne rencontrèrent pas autant de succès séparés qu'ils avaient eu chez Ferrari.
Enzo Ferrari avait coutume de dire : «Je trouve le ressort qui fait marcher un homme et j'appuie dessus à fond». Monter sciemment les hommes les uns contre les autres ne le gênait absolument pas.
Seule la victoire était belle.
On connaît l'histoire de l'accident de Lauda au Nurburgring : Lauda n'était même pas arrivé à l'hôpital, entre la vie et la mort, que Ferrari lui avait déjà trouvé un remplaçant. Ce que Lauda ne lui pardonna jamais.
Il prit quelques décisions bien désastreuses, qu'il eut ensuite le plus grand mal à rattraper.
On peut se demander si cet anti-management, peut-être adapté à l'artisanat, vaut pour une société moderne.
La réponse est aussi dans l'histoire de Ferrari : sans la reprise en main des «wonder boys» de FIAT, Luca di Montezemelo et Mauro Forghieri, la Scuderia des années 70 aurait sans doute coulé.
mercredi, avril 09, 2014
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