Chesterton défend la famille (traditionnelle, cela va de soi, sinon ce n'est pas une famille mais un erstaz).
Comme souvent avec Chesterton, cette défense joue sur le paradoxe, mais elle est limpide.
Tout ce que lui reprochent les attaquants de la famille, étouffante, étriquée, arbitraire, est vrai. Mais c'est pour ces défauts qu'il fait l'aimer, c'est ce qui est en fait le prix.
Imaginez vous parachuté par la cheminée d'une maison prise au hasard et être obligé d'y vivre sans échappatoire pendant de nombreuses années. Rendez vous compte du trésor de qualités humaines qu'il vous faudrait développer pour vous y adapter et y vivre. Hé bien, c'est ce qui arrive à un nouveau-né.
Au passage, Chesterton en profite pour égratigner les touristes : pour lui, il est bien plus aventureux d'essayer de s'entendre avec son voisin ou avec sa belle-mère qu'on n'a pas choisi qu'avec les Zoulous qu'on a choisi d'aller voir.
La famille est l'école de l'humanité réelle. Ne pas aimer la famille (traditionnelle, je le répète), c'est ne pas aimer l'humanité dans sa réalité.
Ca tombe juste, non ? Tous les destructeurs actuels de la famille (les Hollande, Vallaud, Taubira, ...) sont de grands humanistes, du genre qui aime l'Humanité en général in abstracto et déteste chaque homme en particulier in concreto.
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