jeudi, juin 04, 2015

Le Politiquement Correct a eu la peau de la démocratie

Les facs américaines minées par le «politiquementcorrect»

"Stay Quiet and You'll Be Okay"

La démocratie suppose la confrontation d’opinions incompatibles (si toutes les opinions sont compatibles, il n’y a plus de choix à faire, donc plus besoin de démocratie).

Cette confrontation d’opinions incompatibles nécessite qu’on puisse les exprimer publiquement sans contrainte ni menace.

Or, chaque opinion ayant un vrai contenu, qui n’est pas seulement de l’eau tiède, est susceptible de heurter une minorité. L’expression d’opinions choquantes pour telle ou telle minorité est donc essentielle à la démocratie.

Précisément , le Politiquement Correct vise à empêcher l’expression de tout ce qui peut choquer certaines minorités, désormais hors d’atteinte de toute critique au nom de leurs prétendue hypersensibilité (les musulmans, les noirs, les féministes, les homosexuels, les juifs etc. à l’exception notable de l’homme blanc chrétien). Autrement dit, le Politiquement Correct vise à empêcher l’expression de toute opinion autre que la critique de l’homme blanc occidental et la louange de tous les autres. L’immigration, l’islam, les droits des minorités diverses et avariées, l’assistanat même sont devenus incontestables puisqu’il est désormais interdit, quelquefois par la loi, souvent par la pression sociale bien-pensante, d’ouvrir la bouche, sans menace ni contrainte, pour les contester. Philippe Nemo considère cela comme une incroyable régression puisque nous en sommes revenus aux temps d’avant Abélard, quand on faisait des mots des actes criminels.

Il suffit de remonter le raisonnement en tête de ce billet pour comprendre que le Politiquement Correct a tué la démocratie, puisque le nombre de sujets tabous fait que n’est plus laissé au choix des électeurs que la couleur du papier peint.

C’est un hasard significatif que Politiquement Correct ait les mêmes initiales que Parti Communiste.

Bien sûr, les optimistes se réjouissent de certains reculs du Politiquement Correct, mais c’est une illusion : il cherche toujours jusqu’où il peut aller trop loin, il tâtonne puis s‘accroche à la technique du cliquet. Il avance de quatre pas, recul d’un pas quand ça gueule trop, mais au final il a avancé de trois pas, devenus irréversibles et gravés dans le marbre. Il est bon de moquer chaque pas du Politiquement Correct, d’en dévoiler le ridicule, mais ce qui est réellement essentiel, et beaucoup plus difficile, c’est d’en contester le principe même : je peux dire ce que je veux (hors l’insulte ad hominem) et tant pis si ça vous choque, si vous trouvez cela idiot ou insultant. Vous n’avez pas à vous réclamer de la loi, à exiger ma mort sociale ou à me traiter de fou, vous avez à me contredire.

La démocratie est à ce prix, assumer les conflits, et nous ne voulons pas le payer. Nous aimons la servitude, pourvu que nous ayons le confort. Quand, à force de servitude, le confort disparaîtra, il nous restera la servitude dans l'inconfort. Belle réussite !



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