lundi, mai 09, 2016

Un maire musulman à Londres ? Qu'en pense notre ami Robert Marchenoir ?

Voici l'excellent compte-rendu de Bob, chez Ivan Rioufol :

Difficile d'échapper au fait que Sadiq Khan, le travailliste qui vient d'être élu maire de Londres, est un musulman né au Pakistan. De la variété modérée, officiellement, malgré quelques fréquentations douteuses par le passé. Il a même voté en faveur du mariage homosexuel.
La presse britannique, comme la française, n'a pas manqué de marteler que son adversaire malheureux, Zac Goldsmith, est non seulement conservateur, mais millionnaire.
Ces Pakistanais, qui célèbrent dans leur pays l'élection de leur compatriote, sont légèrement plus... explicites :
Leur banderole "félicite chaleureusement Sadiq Khan, le premier maire musulman de Londres, qui a battu Zac Goldsmith, le millionnaire juif."
Ils s'en tapent, les potes pakistanais de Sadiq Khan, au bled, qu'il soit travailliste et son adversaire, conservateur. Ce qui a vraiment de l'importance, c'est que le vainqueur soit musulman, et le vaincu, juif.
L'intéressé s'est payé le luxe, il n'y a pas quelques jours, de fustiger son propre parti pour son antisémitisme ; manifestement, certains coreligionnaires du nouveau maire s'obstinent à "interpréter l'islam tout de travers"...
L'attitude arrogante de Khan à son intronisation ne laisse aucun doute : regardez les vidéos de la cérémonie.
Il a commencé son allocution en disant, d'un air vaguement menaçant : "Je m'appelle Sadiq Khan et je suis le maire de Londres".
Le message est d'autant plus clair que la cérémonie a lieu à l'intérieur d'une cathédrale, où il est conduit par un dignitaire anglican : c'est une prise de pouvoir de l'islam sur la ville.
Juste avant de prendre la parole, il est accueilli par une "baronne" noire d'origine jamaïcaine, Doreen Delceita Lawrence de Clarendon, dont le seul mérite est d'avoir vu son fils tué dans une agression présentée comme raciste. Suite à quoi elle a été nommée pair du royaume, et siège à la chambre des Lords où elle est chargée... des questions raciales et de la diversité.
Voici à quoi ressemble une "baronne" anglaise de nos jours (à gauche, la "baronne Lawrence de Clarendon" ; à droite, la femme de Sadiq Khan) :
Regardez le rictus arrogant de Sadiq Khan, posant un long moment dans la cathédrale après avoir signé le livre d'or. Derrière lui, en plein dans la ligne de mire des photographes, dans une mise en scène savamment calculée : à gauche, une femme voilée, peut-être d'origine britannique ; à droite, la "baronne" noire. Visiblement, rien ne s'oppose au port du voile islamique dans une cathédrale ; mais personne n'a expliqué à madame la baronne qu'une femme n'était pas censée entrer les bras nus dans une église.
La chorale d'enfants, dans l'église, est intégralement noire et marron, complètement Judenrein -- je veux dire sans un seul Blanc (voir la vidéo du Daily Mail, à 2 mn 27 s).
Sur cette photo, Sadiq Khan, l'homme qui fait des grimaces aux enfants lorsqu'il rentre dans une cathédrale pour son intronisation en tant que maire de Londres (et qui ne juge pas utile de mettre une cravate à une telle cérémonie, à l'instar des théocrates iraniens qui considèrent cet accessoire vestimentaire comme un symbole de l'Occident haï) :
Ici, il prend possession symboliquement de l'hôtel de ville, accompagné, non d'un quelconque groupe de dignitaires politiques ou de hauts fonctionnaires, mais... de sa femme et de ses enfants. C'est la famille du sultan qui s'installe dans les lieux.
Pour moi, il n'y a aucun doute que Sadiq Khan est un cheval de Troie musulman en Grande-Bretagne. On lui prédit d'ores et déjà un avenir de premier ministre.
Les médias anglais s'accordent à le trouver manipulateur et assoiffé de pouvoir. Ses prises de positions contre l'antisémitisme et pour le mariage homosexuel sont des coups de génie. C'est la taqiya parfaite.
Voilà en quoi consistent "l'anti-racisme" et la "laïcité" : il s'agit de porter au pouvoir des gens obsédés par les questions raciales et par le statut de l'islam dans la cité. Des gens dont l'appartenance communautaire dictera les décisions.
Heureusement que "les races n'existent pas", et que Martin Luther King rêvait au jour où "les hommes seraient jugés selon leurs seuls mérites"...
La discussion a été poursuivie chez Philippe Bilger :

À Karachi, samedi, Khurram Zaki, un journaliste qui lutte contre l'extrémisme, écrit sur Facebook que le nouveau maire de Londres n'est pas pakistanais, mais britannique, et qu'il ne doit en aucune manière sa réussite au Pakistan ou à l'Islam, mais à son travail et au système démocratique. Son élection prouve à tous ceux qui trouvent ce système injuste et discriminatoire que ce sont des menteurs et des paresseux, dit-il. Et il ajoute : "Inutile de rêver ce n'est pas au Pakistan que l'on verrait un député ahmadi, indouhiste ou chrétien". "Je célèbre, écrit-il, la grandeur de la démocratie occidentale laïque".

Quelques heures plus tard, il se fait descendre dans la rue par des tueurs à moto. La personne qui était à ses côtés est blessée dans la fusillade.

http://www.independent.co.uk/news/uk/gunmen-kill-pakistani-activist-hours-after-he-praised-london-for-electing-first-muslim-mayor-a7018926.html


Lucile | 09 mai 2016 à 17:48

Ce serait comique si ce n'était pas tragique.

Cependant, même les propos de ce musulman anti-musulman sont faux, aussi bien disposé soit-il à notre égard :

"Sadiq Khan n'est pas pakistanais. Il est britannique. Le Pakistan and l'islam n'ont joué aucun rôle dans son ascension foudroyante."

C'est sans doute pour cela que ses premiers mots, en tant que maire, furent :

"Je m'appelle Sadiq Khan et je suis maire de Londres."

Si ce n'est pas une façon de souligner sa qualité de musulman et de Pakistanais, qu'est-ce donc ?
Si cela n'est pas une menace voilée, comment faut-il le comprendre, autrement que : "Maintenant c'est moi qui commande, et je dirigerai au nom de l'islam ?"

Remarquons aussi l'incroyable nombrilisme qu'il y a à commencer un discours d'intronisation à une fonction élective par ces mots : je m'appelle... je suis... Nombrilisme qu'il a confirmé en racontant, tout de suite après, qu'il avait grandi dans une HLM tout près de là, etc.

Un député conservateur a twitté, ironiquement : quel métier faisait votre père, déjà ? En effet, le mantra "Sadiq-Khan-fils-d'un-conducteur-d'autobus-pakistanais" fut central dans sa campagne. Si les Britanniques ne l'ont pas entendu mille fois, ils ne l'ont jamais entendu.

N'importe quel élu normal, blanc, chrétien, libéral, aurait commencé son discours d'investiture en parlant... des autres ; de ceux qui l'ont élu ; des Londoniens, de Londres... En les remerciant. En s'engageant à être digne de leur confiance.

C'est l'essence même de la démocratie. Aucun élu, quel que soit son bord politique, ne déroge à cette tradition.

Sauf... le musulman et pakistanais Sadiq Khan, pour qui c'est d'abord une victoire personnelle, et ensuite la victoire de son clan, de sa tribu.

C'est la politique tribale dans toute sa splendeur, telle qu'elle existe en Afrique ou ailleurs, dans les pays arriérés. Je gagne l'élection, ça veut dire que le pouvoir et l'argent vont aux membres de mon clan. Et tout le monde, dans ces pays, trouve ça normal.

De plus, Sadiq Khan est travailliste, et cela n'est pas sans conséquences. Le parti travailliste britannique est désormais un parti d'extrême gauche dirigé par un marxiste enragé, Jeremy Corbyn. Et même si Sadiq Khan s'est d'ores et déjà positionné comme son rival, cela semble davantage lié à ses ambitions au poste de Premier ministre qu'à une opposition idéologique.

Les idées, d'ailleurs, il en a fort peu. Son programme se borne à promettre de rendre le logement plus abordable, de baisser le prix des transports en commun, de planter des arbres... et c'est tout, je crois.


Un musulman pakistanais assoiffé de pouvoir et membre d'un parti islamo-gauchiste à la tête de Londres, vous la sentez bien, là, la "formidable avancée démocratique" ?

Sadiq Khan possède une tare supplémentaire : il est petit. Les hommes de pouvoir de petite taille (Sarkozy, Hollande...) sont les plus mesquins. Ils ont une revanche à prendre. Le ressentiment dû au physique est de nature à décupler le ressentiment intrinsèque à l'islam, l'un des ressorts les plus puissants qui animent les musulmans.




Et Causeur s'y met :

Sadiq Khan, l’opportuniste

Comment le nouveau maire de Londres a fait feu de tout bois

Luc Rosenzweig
Luc Rosenzweig
est journaliste.
Publié le 10 mai 2016 / Monde

(Photo : SIPA.REX40416770_000008)
Dans nos gazettes bien-pensantes habituelles, Le Monde, Libération, sur les ondes de Radio France, on ne cache pas sa joie : « Alleluïa ! Londres, la plus grande métropole européenne vient d’élire un maire musulman ! Gloire à Sadiq Khan, fils de chauffeur de bus pakistanais qui vient de mettre la pâtée au rejeton de milliardaire juif Goldsmith dans la plus hype des villes-monde d’Occident ! »

Le storytelling se déploie en XXL racontant la saga d’un petit « paki » escaladant à la force de son intellect et de son talent l’échelle sociale britannique, musulman pratiquant, certes, mais si modéré et propre sur lui qu’on lui donnerait le bon Dieu anglican sans confession. Au Monde, l’éditorialiste de service profite même de l’occasion pour mettre la honte à la classe politique française : « En France, quelques places sont réservées, au gouvernement, aux éléments les plus prometteurs des milieux issus de l’immigration. Mais les places éligibles dans les listes des partis, au moment du scrutin, restent généralement inaccessibles. C’est une erreur stratégique, que nous payons cher ». Ben voyons !

Comme si, par exemple, Madame Rachida Dati avait dû ramer comme une malade pendant des années sur les marchés du 7ème arrondissement de Paris pour se faire élire maire du plus bourge des arrondissements de la capitale !

La réalité est toute autre. Sadiq Khan est un pur produit du communautarisme territorial modèle britannique. Celui qui passe par le Parti travailliste et un système électoral (scrutin majoritaire à un tour) qui assigne à résidence politique les candidats issus de l’immigration aux circonscriptions où le poids démographique de leurs coreligionnaires issus de leur ethnie détermine le résultat de l’élection.
Sadiq Khan, avocat spécialisé dans la défense des droits de l’homme, en fait défenseur des extrémistes musulmans de tous poils œuvrant dans le Londonistan de naguère, conseiller juridique du Muslim Council of Britain, a longtemps fricoté avec les islamistes radicaux avant de prendre ses distances (apparentes) avec eux une fois son objectif atteint : la conquête en 2004, de la circonscription électorale de Tooting, au sud de Londres.

J’ai, pour des raisons familiales, fréquenté Tooting, où l’un de mes enfants expat’, mais pas trader, avait planté sa tente avec sa famille car c’était un des rares endroits de Londres encore abordable pour son budget de l’époque. Hormis les petites maisons en briques rappelant le passé de banlieue ouvrière du quartier, on se serait cru à Lahore ou à Karachi, tant le spectacle de la rue, des commerces révélait la ghettoïsation d’un secteur d’où les « natives » piliers de pubs rouquins ou mémères en bigoudis avaient déguerpi depuis belle lurette. De fil en aiguille, Tooting est devenu un fief réservé à un élu pakistanais, adoubé par les mosquées locales. Sadiq Khan, qui faisait l’éloge public de Youssef Al-Qaradawi, le prédicateur extrémiste et antisémite de Al Jazeera, dûment tamponné « halal », par les autorités religieuses du secteur, l’emporta haut la main à sa première tentative d’entrée à la chambre des Communes.

En revanche, il avait quelque souci à se faire pour sa réélection en 2010, puisqu’il était comptable, devant ses mandants, des prises de positions de son patron, Tony Blair, dans la guerre d’Irak, comme fidèle allié de Georges W. Bush, et de sa politique de lutte antiterroriste. Il avait bien, au lendemain des attentats de Londres de 2005, pris ses distances avec Blair, en imputant au soutien de Downing Street à la campagne israélienne contre le Hezbollah libanais la propension des djhadistes britanniques à assassiner leurs concitoyens, mais l’élection s’annonçait tout de même périlleuse. Son principal concurrent était en effet un autre anglo-pakistanais, Nasser Butt, candidat du Parti libéral-démocrate, qui pouvait, lui, se targuer que sa formation politique avait voté contre l’engagement britannique dans la guerre d’Irak, une position largement partagée par les électeurs de Tooting… Seulement voilà : Nasser Butt était membre de la secte musulmane des Ahmadistes, une obédience quiétiste fondée en 1889 dans l’Inde coloniale, prônant la tolérance et le djihad par la plume et non pas par l’épée, dont les quelques dix millions de fidèles sont répartis à travers le monde, majoritairement en Inde et au Pakistan. Persécutés après l’indépendance par les majorités sunnites, beaucoup d’entre eux émigrent, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et au Canada. L’Organisation de la conférence islamique les excommunie, et les interdit de pèlerinage à La Mecque. Monsieur Sadiq Khan, le grand libéral aujourd’hui porté au pinacle, a joué à fond, en 2010, la carte religieuse pour être réélu, traitant son concurrent d’hérétique indigne de recevoir les suffrages des vrais croyants. Et ça marche.

Son ascension au sein du Labour, dans le sillage de Jeremy Corbyn, lui ouvre d’autres perspectives : fini Tooting et les odeurs de curry, à lui Londres, la City, les fastes du Lord Maire et pourquoi pas, demain, Downing Street, une fois dégagé le vieux gaucho de la tête du Parti travailliste ? Le discours change, on vote pour le mariage gay, on caresse les juifs dans le sens du poil (virage à 180° sur le boycott des produits israéliens), et vogue la galère. Tous les gogos de la planète bobo européenne lui font une standing ovation, les chaisières de la gauche morale se pâment. Seul, un vieux ronchon dans mon genre se remémore la ritournelle de Jacques Lanzmann, magnifiquement interprétée par Jacques Dutronc, « L’opportuniste » :
« Je n’ai pas peur des profiteurs
Ni même des agitateurs
Je fais confiance aux électeurs
Et j’en profite pour faire mon beurre
Il y en a qui conteste
Qui revendique et qui proteste
Moi je ne fais qu’un seul geste
Je retourne ma veste
Je retourne ma veste
Toujours du bon côté »

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Vous remarquerez, fidèles lecteurs, à quel point les événements sont fidèles à l'anticipation de Houllebecq dans Soumission.


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