En lisant les européistes, on s'aperçoit qu'ils n'ont toujours rien appris et rien compris :
1) la thèse qui continue à prévaloir, c'est que le Brexit est la victoire de l'émotion sur la raison. Toujours incapables de respecter leurs opposants et de considérer qu'ils aient pu avoir de vraies raisons, posées, réfléchies, de voter le Brexit.
2) les arguments qui reviennent le plus souvent sont économiques, comme s'il n'y avait que le matériel dans la vie. Or les leavers l'ont répété sur tous les tons : la question que pose le Brexit est une question de souveraineté, pas une question économique. « Le parlement et les juges britanniques sont-ils toujours souverains ? ».
3) On nous répète cette imbécilité « Le Brexit, c'est le nationalisme et le nationalisme c'est la guerre. L'UE c'est la paix ». Ce slogan à la Big Brother est doublement faux et, en plus, il se méprend sur l'avenir du Brexit. Les Anglais vont se tourner vers le Commonwealth. Et l'UE, l'Europe allemande, merkellienne, ce n'est pas la guerre, mais c'est déjà la détestation. Demandez aux Grecs ce qu'ils pensent des Allemands.
Vous allez me dire qu'il n'y a rien de surprenant, les européistes sont des idéologues : si les faits les contredisent, ce sont les faits qui ont tort.
Mais cela signifie que nous ne sommes pas sortis de l'auberge, qu'avec ces gens-là, il n'y a aucun moyen de s'en sortir paisiblement, entre adultes, qu'ils s'accrocheront par tous les moyens. Que l'agonie bienvenue de l'UE sera longue, violente et douloureuse.
Eric Verhaeghe a fait une compilation :
Nous, les cons qui aimons le Brexit : une anthologie
Nota : deux prétendus libéraux, Gaspard Koenig et Aurélien Véron, ont fait des articles catastrophés, tellement extrêmes qu'ils en sont ridicules, sur le Brexit. Drôle de libéralisme qui considère comme une catastrophe le fait qu'un peuple se détache d'une machine bureaucratique.
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Quel serait le signe d'une prise de conscience des élites du signal d'alarme que constitue le Brexit ? François Hollande a évoqué ce vendredi la nécessité d'un sursaut européen, le besoin d'une gouvernance plus démocratique de la zone euro et d'une harmonisation fiscale et sociale entre pays membres. Un tel discours est-il suffisant ?
Chantal Delsol : Paroles, Paroles… Les discours creux, jamais suivis d’effets concrets, sont justement l’une des raisons qui engendrent les mouvements populistes. Je pense que les élites, comme vous les appelez, n’ont encore rien compris à ce qui se passait et sont encore pour l’instant dans le déni et le mépris de ces populations qui osent les mettre en cause. Il est vrai que la situation est très complexe. Nous vivons une crise de la démocratie comme nous n’en avons jamais connu. La démocratie a connu des crises (par exemple dans les années 30), mais comme aussitôt on la remplaçait par des dictatures, on n’avait pas le temps d’aller plus loin. Aujourd’hui nous avons compris qu’instaurer des dictatures n’est pas du tout une solution, alors nous devons laisser la crise démocratique se développer et c’est terrible. C’est la première fois que cela arrive. Nous n’avons pas encore compris ces mécanismes, et il est bien difficile d’y répondre.
Roland Hureaux : Il n'y aura, soyez-en certain, aucune prise de conscience d'aucune sorte telle que celle que vous évoquez. L'Union européenne, telle qu'elle est, n'est pas réformable.
Si elle avait dû être réformée dans le sens d'une plus grande démocratie, cela aurait été fait depuis longtemps. Apres chaque échec de la pensée dominante on a dit "Nom de nom, on ne peut pas continuer comme cela, il faut faire quelque chose", et on n'a rien fait.
Cela avait été comme cela après l'élection présidentielle de 2002 qui avait vu Le Pen au second tour, puis après le référendum français de 2005, qui avait vu 55 % des français refuser le traité constitutionnel.
Il y a à cela des raisons juridiques : les traités européens sont plus que des cadres constitutionnels, ils imposent déjà la plupart des politiques, par exemple la politique de la concurrence ou la libre circulation des hommes: on ne peut pas revenir dessus.
Il y a surtout des raisons idéologiques : on n'a rien fait parce que les idéologues sont incapables de sortir de leur logique totalement autiste. Ils ne connaissent que la marche avant : chaque fois qu'ils essuient un échec, ce qui veut dire qu'ils se heurtent au réel, ils ne savent proposer que de poursuivre la marche en avant. Plus d'union pour répondre au rejet de l'union.
C'est ce que vous faites en évoquant une plus grande harmonisation sociale ou fiscale - c'est à dire, soyons clair, la privation des Etats du pouvoir de légiférer en matière sociale et fiscale. Figurez-vous que les Anglais n'ont pas voté le Brexit parce que l'Union européenne n'aurait pas eu assez de pouvoirs en matière sociale ou fiscale ! Du temps de la défunte Union soviétique, on n'avait pas d'autre réponse aux difficultés de l'agriculture étatisée que davantage de centralisation étatique. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'Emmanuel Todd appela "la chute finale".
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