lundi, août 08, 2016

Erodgan, premier dictateur «national-islamiste»

Erodgan, premier dictateur «national-islamiste» ? [Le point d'interrogation est de trop.]

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Soit la population est tombée dans le piège des mots et de la démonstration de fermeté du pouvoir face à un putsch d'ailleurs fort mal monté et soigneusement éventé (via les Russes et peut-être même les Iraniens) ; soit - je penche plutôt pour cette seconde hypothèse -, en regardant ces images, nous prenons (bien trop tard) la mesure de la force de l'imprégnation islamiste de la société turque. L'AKP est au pouvoir depuis 2002. Il lui aura fallu moins de 15 ans pour transformer une société profondément laïque et tournée vers l'Occident (l'armée turque étant la garante sourcilleuse de cette laïcité!!) et aspirant à un rapprochement avec l'Europe en un peuple fortement islamisé (surtout dans ses couches populaires mais aussi désormais dans une partie de ses élites) ; un peuple que sa «frustration européenne» a convaincu que l'avenir était pour lui à l'Est, vers l'Asie (notamment centrale), vers le Moyen-Orient et vers un islamisme assumé comme véhicule d'une stratégie d'influence régionale et globale offensive.


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La Turquie est donc en train de s'autonomiser radicalement et durablement par rapport au monde occidental et de faire renaître le rêve ottoman sous la férule d'un véritable dictateur qui fait croire à sa population médusée et admirative, qu'il sauve la démocratie en déracinant ses plus profonds soutiens. C'est aussi clairement une victoire massive des Frères musulmans (dont le parti politique du président est une émanation) qui va sans doute provoquer à moyen terme un appel d'air politique considérable dans toute la région, mais aussi en Europe. Mis en échec en Tunisie et en Egypte notamment, les Frères ont trouvé leur nouveau «champion» et Erdogan est en train de constituer en Turquie un pôle d'attraction au service de cette confrérie internationale toujours très influente et agissante qui ne manquera pas de faire des émules. [Le drame est que, désormais, la Turquie est un salopard de cheval de Troie islamique au coeur de l'OTAN].

[…]

Les Occidentaux, qui pensaient que Recep Erdogan mettait en place en Turquie une démocratie islamique sur le modèle de la démocratie chrétienne, déchantent. Comment expliquez-vous que la plupart des analystes n'aient pas vu la vraie nature du régime nationaliste, autoritaire et islamiste du nouveau sultan ?

[Le journaliste qui pose cette question est soit un con soit un un faux naïf : il ne manque pas de Cassandre qui étaient parfaitement lucides et qui ont annoncé les choses.]

Notre aveuglement [même commentaire : « notre aveuglement » ? Qui est « nous » ? Les gens qui nous gouvernent, indignes et incompétents ? Car il ne manque de Français qui ne se sont pas du tout aveuglés sur la Turquie et sur l'islamisme. Mme Galacteros ne fréquente pas assez de Français de base, qui ont plus de bon sens et de vision que les hautes sphères qui lui sont habituelles où, par manque d'oxygène à ses altitudes élevées, le cerveau s'atrophie] est confondant de naïveté et évidemment dangereux. Nous tenons, chez nous comme ailleurs, l'islamisme pour un inoffensif courant politico-religieux ; nous n'osons pas lui tenir tête au prétexte qu'il serait le légitime refuge des nouveaux «damnés de la terre» [là encore, parlez pour vous]. Et fait aggravant, nous ne pouvons pas concevoir que notre ethnocentrisme ignorant et pontifiant ait fait des ravages et provoque encore des réactions épidermiques dans lesquelles s'engouffrent l'autoritarisme et/ou et l'islam conquérant. Nous sommes face à un énième démenti de cette double faiblesse de jugement qui nous perd et nous aveugle face à la réalité du monde. Nous ne voulons pas voire la faillite manifeste de l'utopie du «Regime change» qui n'a provoqué que chaos et désolation et ouvert la voie à la pénétration massive de l'offensive islamiste.
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