J'ai déjà fait allusion à ce livre récemment : Remettre dans le le bon sens la doctrine catholique sur l'immigration. Un article de Matthieu Bock-Coté et un entretien de l'auteur.
Laurent Dandrieu pose une question simple : le culte actuel, suicidaire, de l'Autre immigré qu'entretient l'Eglise romaine lui est-il consubstantiel, auquel cas l'Eglise est le plus grand danger pour l'Occident ?
L'intérêt est qu'il essaie d'y apporter une réponse théologique catholique.
Et cette réponse, comme la mienne, est tout aussi simple : non. Les catholiques ne sont pas condamnés par leur foi à accepter ou à favoriser l'invasion migratoire musulmane.
Les errements ont commencé il y a soixante ans, sur deux mille ans de christianisme. Faisons donc une comparaison avant/après cet égarement.
Islam
Avant : l'islam est l'anti-christianisme. Le dieu unique des musulmans est un dieu de soumission, celui des chrétiens est un dieu d'alliance. Mahomet est un guerrier sanguinaire et pédophile promettant des récompenses charnelles, c'est l'anti-Christ. Les convergences qu'on peut trouver sont fallacieuses : leur Jésus est le contraire de notre Jésus, leur Marie est le contraire de notre Marie. Les musulmans condamnent la Trinité, l'Alliance leur est une horreur et ils appellent à tuer les chrétiens.
Le chrétien a donc le devoir de combattre l'islam et de convertir les musulmans, et aussi de les combattre, au besoin de les tuer, la mort dans l'âme, si leur violence rend nécessaire cette contre-violence.
Le catéchisme de l'Eglise autorise l'auto-défense et l'Etat à prendre en charge la défense collective.
Cela n'empêche pas une certaine fascination pour le fanatisme musulman, mais elle reste très minoritaire.
Après : on tombe dans le « dialoguisme ». Le dialogue pour le dialogue sans esprit de vérité ni de réciprocité. On s'invente de fausses convergences au nom d'un vague monothéisme et un imam peut prier au Vatican en appelant la malédiction sur les mécréants sans provoquer de sanction. Aussi douloureux que cela soit à constater, c'est le comportement d'hommes qui ont perdu la Foi, fussent-ils prêtres, évêques, cardinaux ou papes, en Celui qui disait « nul ne vient au Père que par Moi ». Alain Besançon, cruel et pessimiste, juge que cette Eglise là est déjà soumise à l'islam et toute prête à s'y convertir.
Ce suicide par soumission graduelle justifie l'attitude des musulmans face à ce « dialogue » de dupes : « Tout ce qui est à moi est à moi. Tout ce qui est à toi est négociable ». Ils auraient tort de se gêner.
Immigration
Avant : Saint Augustin et Saint Thomas d'Aquin sont d'accord. La charité est due à tous les hommes mais, comme les possibilités de chaque homme sont limitées, il doit choisir au profit de qui il exerce sa charité et le choix est simple : les cercles concentriques, plutôt ma femme que mon cousin, plutôt mon cousin que mon voisin, plutôt mon voisin que l'inconnu etc. Il faut accueillir l'étranger, éventuellement au détriment de soi-même, mais pas au détriment des siens : l'injonction de charité est personnelle, pas collective. L'étranger oui, mais les miens premiers servis.
Saint Martin ne donne que la moitié de son manteau. Charité n'est pas suicide.
Après : l'immigration est envisagée exclusivement du point de vue de l'immigré. L'Autre est investi d'une mission prophétique : faire advenir le monde sans frontières (c'est dit clairement dans certains textes officiels du Vatican). Comme toute croyance de ce type (par exemple, tuer tous les riches pour faire advenir le royaume de Dieu), c'est un milllénarisme, une hérésie condamnable.
L'Eglise actuelle reconnaît encore en théorie le droit des nations à réguler l'immigration mais s'oppose en pratique à toute mesure en ce sens.
L'Eglise moderne : bête en politique à manger du foin
Le comportement face à un immigré relève de la morale personnelle, donc de l'Eglise. Le comportement face à un million d'immigrés relève de la politique, donc pas de l'Eglise.
Les exploits depuis cent cinquante ans de l'Eglise romaine en politique ne sont pas glorieux : ralliement injustifié à la république française, abandon des Cristeros au Mexique, sous-estimation du nazisme (rappelons que les membres de l'Action Française étaient privés des sacrements mais pas les nazis encartés !) ... Pas de quoi se vanter. Seul l'anti-communisme de Jean-Paul II échappe à cette critique.
Cela montre un jugement politique pour le moins défaillant. Alors, si les mitrés pouvaient fermer leurs grandes gueules sur l'immigration, qui est un problème politique, cela nous ferait de l'air. Et cela leur libérerait du temps pour s'occuper de leurs ouailles plutôt que de celles des autres.
Le jugement politique sur l'islam, vous le connaissez : l'islam est une religion violente et conquérante, ennemie de tout ce qui n'est pas elle, et dont il faut se protéger à tout prix.
Le jugement politique sur l'immigration de masse, c'est Victor Hugo qui l'a porté : « le jour où la misère de tous saisit la richesse de quelques-uns, la nuit se fait, il n'y a plus rien. Plus rien pour personne ». Quand on transforme un pays prospère en pays de traine-savates par injection massive de traine-savates, cela ne profite, sur le long terme, à personne. La chute de l'empire romain n'a profité à personne, même pas aux barbares, bien au contraire.
Alors, vous savez qu'il faut penser de la combinaison des deux, l'invasion migratoire musulmane.
La bonne théologie
Comme d'habitude, on s'en sort en faisant de la bonne théologie.
Premier point : le catholique doit obéissance, dans des conditions très encadrées, au clergé en matière de foi et de morale. Hors de cela, notamment en politique, l'avis du pape ou de votre curé n'est pas plus contraignant que celui du balayeur du coin. Toute obéissance au-delà de la morale personnelle, comme ce connard (désolé, faut que ça sorte) de Koz et tant d'autres, n'est que cléricalisme et ne vaut pas un pet de lapin.
Vous êtes tout à fait libre d'exprimer votre désaccord politique avec le pape François et vous n'avez pas besoin, comme certains catholiques mal à l'aise, de tordre ses propos pour les rendre plus intelligents qu'ils ne sont. Non, il arrive au pape François de dire des conneries criminelles (la guerre civile en Europe est bien un crime), c'est dommage mais c'est ainsi. Priez pour lui mais ne mentez pas, ne vous mentez pas.
Saint Louis, tout saint qu’il était, n’a jamais confondu la piété filiale qu’il devait au pape avec la soumission politique.
Ensuite, l'inscription de l'Evangile dans la vie passe en pratique par les vertus cardinales : prudence, justice, tempérance, courage.
Prudence : est-il prudent d'accueillir des millions d'immigrés dont on a des raisons de penser qu'ils apportent de la violence ?
Justice : est-il juste d's'occuper de millions d'immigrés alors que les populations autochtones souffrent (chômage, mal-logement, misère, ...) ?
Tempérance : on peut vivre en refusant le travail bon marché offert par les clandestins et essayer de les aider à rester dans leur pays.
Courage : préférer les solutions à long terme à l'achat à court terme d'une bonne conscience que constitue l'accueil sans retenue d'immigrés sans perspective. Laurent Dandrieu cite un abbé italien, spécialiste des migrations, qui tient des propos sanglants : il appelle l'idéologie immigrationniste « une caricature de l'amour ». Les oreilles du pape François ont du siffler genre Boeing au décollage.
Revenons sur la parabole du bon Samaritain, qui sert tant à justifier le délire immigrationniste.
Le bon Samaritain secourt un étranger que les autres passants avaient laissé pour mort et l’emmène à l’auberge à ses frais.
Mais si l’étranger, au lieu d’être un, avait été cent, le devoir du bon Samaritain était de prévenir les autorités.
Si le bon Samaritain avait des raisons de penser que l’étranger était un terroriste ou un fauteur de troubles potentiel, son devoir était de prévenir les autorités.
Si le bon Samaritain avait à peine de quoi nourrir sa famille, son devoir était de faire appel aux autorités.
Dans L’éducation d’un prince chrétien (saine lecture), Erasme fait à ce prince un devoir supérieur à tous les autres de rechercher la paix, mais il, précise : la bonne paix, durable et stable, la paix qu’il faut peut-être établir par le combat, pas la lâcheté à court terme du « Fous moi la paix, ne me parle pas de ce qui me dérange ». Cette bonne paix, précise-t-il encore, est mise en danger par l’acquiescement à la cohabitation de populations incompatibles (comme quoi nos problèmes ne sont nouveaux que pour les ignorants).
L'Eglise romaine, en ne pratiquant pas les vertus cardinales s'agissant de l'invasion migratoire, se met du coté des puissants : les passeurs, les mafias, les exploiteurs, les esclavagistes, les tueurs et les terroristes. Peu importent les mots, les faits sont là : quand on encourage l'immigration sans restriction, c'est bien le Malin qu'on aide.
Allons, il n’est pas besoin de discuter plus avant. Quand on prend du recul, quand on sort de soi-même, quand on ne cherche pas à tout prix à s’acheter une auréole pour briller aux yeux du monde médiatique, quand on met les choses en perspective, quand on se remémore les précédentes vagues migratoires de l’histoire, quand on regarde l’islam dans sa vérité, il est évident que la politique migratoire préconisée par l’Eglise est criminelle.
Que faire ?
Ne pas hésiter à expliquer à votre curé ou à votre évêque pourquoi vous jugez illégitimes et vous désapprouvez telle ou telle de ses déclarations politiques sur l'immigration.
Choisir soigneusement ses associations caritatives : préférer l'Ordre de Malte ou Aide à l'Eglise en Détresse ou L'Oeuvre d'Orient, qui aident les chrétiens d'Orient et les autochtones, au Secours Catholique, gangrené d'irénisme migratoire.
Et prêcher encore et encore les hommes qui se cherchent et les chrétiens qui doutent. Oui, l'Eglise d'aujourd'hui est en grave défaut d'intelligence et de courage, un défaut criminel, mais, non, ce crime n'est pas irréversible, pas consubstantiel à l'Eglise, parce que ce n'est pas une question de doctrine mais de politique et parce qu'il y a dans l'histoire de l'Eglise toute la réflexion et tous les exemples qu'il faut pour arrêter ce crime et même le réparer dans la mesure du possible.
En conclusion
L’islamisation de l’Europe offre une chance extraordinaire à l’Eglise, une bouée de sauvetage face aux progrès de l’athéisme : être le rempart spirituel contre cette islamisation, aider les brebis perdues à revenir au bercail catholique et évangéliser les musulmans.
Si les clercs de l'Eglise romaine croyaient encore que le Christ est le messager de la Vérité, et pas le Coran, et pas Mahomet, ils prendraient tout naturellement à leur compte cette mission.
Le pape François nous tympanise avec les franges de la société. Hé bien, allons-y dans ces franges, mais pas celles des pays lointains, celles du péri-urbain cher à Christophe Guilluy. Allons évangéliser ces âmes perdues, qui ont pour seul défaut d'être des âmes de blancs. Allons évangéliser Melun-Sénart, Hénin-Beaumont, Carpentras ... Si ces gens ont abandonné l'Eglise, l'Eglise leur a peut-être donné des raisons pour cela, non ? Elle ferait bien d'y réfléchir, plutôt que de délaisser ces gens.
Des culs-bénis (le journal La Croix, par exemple) font une moue dédaigneuse face aux catholiques culturels, ceux que j'appelle les christianistes, les défenseurs des crèches non-croyants. Mais au lieu de prendre cet air de supériorité mielleuse qui donne envie de balancer des claques dans leurs tronches de cakes (désolé, faut que ça sorte), pourquoi ces messieurs n'essaient pas de transformer l'adhésion culturelle en attirance religieuse ? C'est une autre paire de manches que de critiquer, hein ?
Au contraire, l'Eglise fait le choix véritablement suicidaire de ne s'intéresser qu'à l'Autre d'ailleurs (Rousseau : « Tel aime les Tartares pour ne pas avoir à aimer son voisin») et d’être l’allié objectif de l'islamisation, et l’un des plus virulents. Elle risque d’être entraînée dans le discrédit qui frappe les immigrationnistes (le Brexit, Trump, Orban, ça ne vous dit rien ?). Ce mépris est, hélas, déjà bien installé. Beaucoup d’Européens ne savent pas gré à l’Eglise d’avoir des convictions fermes, ils lui en veulent, à raison, de claironner des convictions politiques erronées et criminelles et de bénir ce qui tue l’Europe.
Tout espoir en l’Eglise est-il perdu pour autant ? Non, pour quatre raisons :
1) Le cœur de la mission de l’Eglise est spirituel, pas politique. Elle peut se tromper en politique, mais elle peut aussi se détromper, parce que cela ne la met pas en cause fondamentalement.
2) Comme dans n’importe quelle organisation, le changement de génération joue : de jeunes évêques prennent le contrepied des vieux croutons soixante-huitards.
3) L’africanisation du clergé a du bon : il ne faut pas trop raconter de conneries lénifiantes aux chrétiens d’Afrique sur l’islam, ils ont une idée assez nette et souvent personnelle des réalités de la chose.
4) Surtout, comme j'espère vous avoir laissé l'apercevoir, il y a tout ce qu'il faut dans la théologie pour prendre la bonne direction.
Ce n’est pas en s’alliant avec l’islam, comme certains imbéciles le croient, que l’Eglise retrouvera son autorité perdue en Europe, mais en le combattant. Est-ce que cela arrivera ? J’ai assez bon espoir.
Le jour n’est pas loin où les chrétiens se comporteront en Europe comme une communauté opprimée et voudront se défendre et être défendus. Les pontes de l’Eglise finiront par se soumettre à leurs ouailles. Comme toujours. Mais combien en auront-ils perdus d'ici là ?
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Addendum du 25 janvier :
L’accueil délicat des convertis catholiques venus de l’islam (merci Curmu)
Devant ces cas concrets qu'il connaît bien, le clergé ne peut prétendre de bonne foi ignorer que l'islam n'est pas une religion de paix.
Il faut beaucoup de mauvaise foi et beaucoup mentir à soi-même et aux autres pour maintenir l'illusion de la non-violence de l'islam.
mardi, janvier 24, 2017
Eglise et immigration : le grand malaise (L. Dandrieu)
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