lundi, janvier 09, 2017

Emploi et immigration : un billet décapant d’Eric Verhaeghe

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Pourquoi un entrepreneur aide un clandestin

Bien sûr, il y a le bla-bla bobo récurrent sur les 5 ou 6 millions de chômeurs en France qui rêvent chaque matin de travailler et qui supplient la terre entière de les faire sortir du chômage, mais le méchant capitalisme leur refuse ce droit. Et puis il y a la réalité des entrepreneurs quand ils cherchent quelqu’un pour prendre un job dans leur entreprise. Les uns ne reçoivent jamais de réponse parce que le boulot est d’emblée trop ingrat, les autres en reçoivent trop, parce qu’ils attirent des cohortes d’hurluberlus qui n’ont aucune véritable envie de travailler mais adorent se persuader du contraire et jouer ensuite aux victimes du « système ».

Alors, quand un candidat (ou une candidate, le genre ne fait ici rien à l’affaire) se présente, qu’il correspond aux besoins, qu’il est motivé, quand l’entrepreneur sent que ledit candidat va lui régler ses problèmes, il ne s’occupe ni de sa religion ni de sa couleur de peau, ni de savoir s’il a ou non des papiers, il le recrute aussi sec. Parce que l’entreprise a besoin de ce recrutement pour vivre.
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Et cette réponse à un commentaire :

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Je pense que vous ne mesurez pas l’état de la situation. Le Grand Remplacement ne commence pas, il est achevé.
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Je trouve ce témoignage courageux, il y a de quoi se mettre tout le monde à dos.

Je suis perplexe. Je ne peux pas témoigner directement de ce que raconte Eric Verhaeghe, mais j’ai une fouletitude de témoignages indirects, non seulement d’employeurs, mais aussi d’employés peu qualifiés, qui font clairement le choix d’en ramer le moins possible. J’ai même des témoignages positifs en sens inverse : des employés peu qualifiés français, qui ont trouvé un emploi facilement, n’ont pas râlé, se sont accroché, et ne sont pas restés non-qualifiés très longtemps, mais bon, il faut en vouloir pour y arriver, et aussi avoir un peu de jugeote.

Il est certain que les cinq millions de chômeurs sont très loin d’être cinq millions d’employés potentiels.

Mais je me demande, sans du tout nier le phénomène décrit par Eric Verhaeghe, s’il n’y a pas un effet de loupe, lié aux grandes villes .

De plus, c’est une vision très parcellaire de l’immigration : certes, il y a  des immigrés qui remplacent les Français qui ne veulent pas trop se casser la nénétte (c’est normal, c’est étudié pour : cela fait partie du plan pour faire des Français des moutons sous assistance publique), mais il y a aussi les immigrés (souvent de vagues plus anciennes) qui n’en rament pas une et qui pourrissent notre pays (et aussi ceux qui travaillent et pourrissent quand même notre pays). Le bilan de l’immigration est très négatif pour notre pays, mais il y a des gens pour qui il est positif.

Il faut se replacer dans le contexte historique : jusqu’à la fin des années 70, le PCF est très hostile à l’immigration maghrébine (discours de Marchais, bulldozerisation de foyers Sonacotra) qui concurrence les ouvriers français. Avec les exploits du mitterrandisme, le PCF vire à 180° : les salauds de pauvres français, étant malgré tout en voie d’embourgeoisement, il investit les maghrébins comme le nouveau prolétariat. Il se retrouve en cela d’accord avec un certain patronat français, genre Bouygues, dont la montée en gamme est le cadet des soucis (il y a d’autres patrons qui voudraient monter en gamme, ceux-là apprendront à quitter la France). Plus profondément encore, les patrons ont compris que les musulmans n’ayant pas la culture de la liberté, et donc de la contestation, des Français, ils étaient un salariat plus malléable (piquer sa crise ou se faire sauter, ce n’est pas la même chose que d’organiser une grève). Voir cet article sur la RATP.

Comme dit Eric Verhaeghe, tout cela nécessite une sérieuse explication avec les Français, y compris avec les patrons.

Mais le plus probable, c’est que cette explication ne viendra pas et que c’est la réalité qui nous bousculera. En effet, le système actuel n’est possible qu’à deux conditions :

1) que l’immigration ne change pas de façon désagréable le pays.

2) qu’on puisse payer les feignasses à rien foutre dans un relatif confort.


Pas la peine que je vous fasse un grand dessin pour comprendre que, que sur ces deux points, il y a de l’eau dans le gaz. Depuis plus de dix ans, je prévois la banqueroute de l’Etat français entre 2015 et 2020, j’ai la tentation de repousser ces dates, mais, pour l’instant, je m’y tiens.

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