La première interprétation que je fais du score élevé d’Emmanuel Macron, c’est un bras d’honneur de la France qui va bien à la France qui va mal. « Vos préoccupations, vos problèmes, on s’en fout. Pour nous, tout va bien et on veut que rien ne change, que le politiquement correct et le bisounoursisme continuent comme avant. Certes, il y a des choses qui vous grattent mais tant que cela ne nous touche pas personnellement, démerdez vous tous seuls » .
Comme dit David Desgouilles, c’est la France des « on est gentil » contre la France des « on est chez nous ». Mais pour être « gentil », il faut avoir les moyens financiers de vivre une vie protégée.
Les jeunes plébiscitent Le Pen et Mélenchon, les cadres votent Macron
Macron-Le Pen ou le retour fracassant de la lutte des classes
Il n'y a d'ailleurs pas chez Macron et ses électeurs que de la gentillesse, ou plutôt, de la fausse gentillesse. Il y a aussi un intense mépris de classe, celui du marionnettiste de Macron pour les sans-dents. Les expéditions de Macron en France profonde ressemblaient à Tintin au Congo.
Seulement voilà, et, ce coup-ci, c’est Christophe Guilluy qui le dit : la France des très mécontents est sur la trajectoire pour devenir majoritaire et, si cette majorité ne trouve pas d’expression politique du fait du dysfonctionnement des institutions et de la médiocrité des hommes, la situation va devenir politiquement dangereuse, ouverte à toutes les folies, le score de Mélenchon le prouve.
En tout cas, Berlin est content. Le gauleiter qui avait sa préférence est en bonne voie d’être élu.
A l'Elysée, où l'on n'a aucun souci de la France, on doit bien se marrer d'avoir réussi à couillonner les Français, avec l'aide involontaire de cet âne de Fillon.
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Nota 1 : je pense que Marine Le Pen a peu de chances d’être élue. Elle a fait une campagne atone, sans thème majeur, quasi sans polémique. Mais il reste le scénario Galam, l’élection par surprise.
Nota 2 : ce vote où les Français ont refusé de prendre leur destin en mains (ce qu’aurait signifié un gros score de Le Pen, de Fillon ou, dans un autre genre, de Mélenchon) me conforte dans mon analyse. La France ne maitrise plus son destin : les choses, bonnes ou mauvaises, plutôt mauvaises pour le moment, nous sont imposées de l’extérieur et le seront de plus en plus.
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