lundi, octobre 02, 2017

Pendant ce temps, en Syrie ...

Trouvé sur Antipresse :

Un dragon tombé dans une guerre qui n’existe pas?

En toute hypothèse, il faut des renforts aux Américains sur ce front de l’Est. C’est pourquoi ils font venir d’Hassaké (province kurde de l’extrême Nord-Est syrien) plusieurs convois d’armement nocturnes, provenant de leurs bases irakiennes et composés chacun de 150 à 200 semi-remorques, pouvant donc transporter, chaque fois, des chargements de 5 à 6000 tonnes.
Mais il faut également aux Américains plus de renseignement militaire de terrain, compte tenu de l’intrication très mouvante des belligérants. On sait qu’ils donnent l’ordre à leurs supplétifs français de l’opération Chammal d’y contribuer. Une 4x4, aussi banalisée que possible, fonce alors droit vers le sud, sur l’autoroute Hassaké - Deïr ez-Zor. Elle tombe dans une embuscade presque banale d’une équipe de l’EI, armée de missiles antichars. Un seul suffira. Le véhicule n’avait sans doute pas son amân.
Un oubli? Une négligence coupable des donneurs d’ordres? Toujours est-il qu’à son bord se trouvait une équipe kurde tout juste formée par des instructeurs français, dont l’un d’eux eût le malheur de devoir les accompagner, espérant sans doute lui-même grader. C’est très vraisemblablement ainsi que périssait l’adjudant G. (nom connu de l’auteur), soldat d’élite du 13e Dragons, laissant une veuve et une orpheline, qui soufflera bientôt sa première bougie sans lui.
Le premier communiqué militaire de la «coalition» annonçant l’information (n° 20170923–02) a été émis par l’état-major américain, prenant de court les Français. Il est rédigé en des termes pour le moins laconiques:
« ASIE DU SUD-OUEST - Un militaire français au service de la Coalition a été tué lors d’un incident lié à une situation de combat, au Moyen-Orient, le 23 septembre. Le nom du militaire et les circonstances entourant son décès seront divulgués à la discrétion des autorités nationales compétentes.» 
On remarquera que le mot «France» n’y apparaît même pas! Daté en premier lieu du 23 septembre, ce communiqué américain a ensuite été postdaté au lendemain 24, afin de ne pas donner l’impression que le gouvernement français se contentait de relayer les communiqués de sa hiérarchie du Pentagone.
Cela étant dit, ce soldat français n’avait aucun droit, pas plus que ses collègues américains et autres, de fouler le sol syrien, raison pour laquelle la France utilisera dans son propre communiqué officiel l’euphémisme de «Levant» pour ne pas attirer l’attention sur sa présence illicite en Syrie, le lieu de sa mort. Imaginons un instant que la famille endeuillée se décide à intenter un procès en responsabilité au gouvernement français. Compte tenu de cette infraction caractérisée au droit international mais également national, c’est Emmanuel Macron lui-même qui en porte l’entière responsabilité. Ça ferait désordre.
Deux jours plus tard, c’est au tour du général Assapov de périr dans des conditions assez similaires, à Mazloum, même si ce sont vraisemblablement des mortiers de 120 mm d’origine turque qui ont été cette fois utilisés. Pour qui aurait des doutes, la porosité du «Conseil militaire de Deir ez-Zor» et des jihadistes est totalement avérée: le propre frère du routier Ahmed abu Khawla al Diri travaillait pour le compte de l’EI encore très récemment.




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