HARCÈLEMENT SEXUEL : L’EXCEPTION SEXUELLE ?
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La loi de 2002, dite « de modernisation sociale », avait été accueillie comme un progrès considérable par les mouvements féministes. Parmi les évolutions applaudies, figurait pourtant ce que les juristes appellent le « renversement de la charge de la preuve », mettant le présumé harceleur en demeure de prouver sa bonne foi. Ce qui faisait dire à Catherine Le Magueresse, juriste, présidente de l’Association Européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail : « Beaucoup de victimes [la confusion est constante entre victimes et plaignantes] étaient découragées par la loi, car c’était à elles d’apporter la preuve des faits. Désormais, l’accusé aussi devra donner des preuves de son innocence ! ».
Quel progrès, en vérité. Ce qui faisait dire à François Fillon, alors Ministre des Affaires sociales, en séance parlementaire du 19 décembre 2002 : « Dans quel autre domaine accepte-t-on que l’accusé soit seul amené à fournir les preuves de son innocence ? Il n’y en a pas ! ». Il est vrai que, relus après la campagne des élections présidentielles de 2017, ces propos prennent une résonance particulière. Il reste que cette prise de position était courageuse.
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La prise en compte de la violence psychologique par les tribunaux est un progrès essentiel : elle suppose la reconnaissance d’une violence invisible. De même, le fait que le harcèlement devienne, à la faveur d’une actualité, un débat de société est une avancée que nous saluons qu’il ne s’agit surtout pas d’éluder : on voit d’ailleurs se rallier à la cause, avec le #TousConcernés, des hommes aussi révoltés que les femmes par le comportement de leurs pairs. Mais lorsque la psychiatrie et la psychologie se caricaturent elles-mêmes et envahissent le prétoire, contaminant jusqu’au discours des avocats, exigeant que le sentiment d’avoir été victime suffise à obtenir une condamnation et que la délation devient une compétition nationale, toutes les dérives sont à craindre.
Ce sont ce terrorisme intellectuel et cette pression « victimologique », cette « Dictature de l’émotion », qui avaient poussé le législateur à satisfaire, en 2002, les revendications féministes en élargissant à outrance le champ du harcèlement sexuel.
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Le drame de cette histoire, c'est que le retournement des mots, des règles et des valeurs n'est pas une malheureuse exception, il est en train de devenir la règle.
Détournement de sens, par Jacques Sapir
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Fatiha Agag-Boudjahlat vient de nous livrer un petit livre, soigneusement recherché et référencé, qui sera de la plus grande utilité dans les débats et les combats politiques qui s’annoncent. Sa thèse générale est que nous sommes confrontés à ce qu’elle appelle un « grand retournement » du sens des mots, mais aussi du sens des principes, qui constitue une attaque mortelle contre la République et la Démocratie. Ce « grand retournement » conduit des intellectuels que l’on pourrait croire éclairés, à tolérer, voire à justifier une racialisation des rapports sociaux. Ce « grand retournement », par le biais de l’ivresse intellectuelle que produit l’absolutisation du relativisme, aboutit à justifier l’injustifiable, à prôner un retour aux heures les plus sombres de l’humanité.
Pourtant, ce « retournement » se fait, en apparence du moins, avec les meilleures intentions du monde. Il se pare de couleurs de l’antiracisme pour épouser un racialisme forcené ; il se déguise des atours d’une pseudo lutte des classes mais c’est pour cacher un retour aux sombres guenilles du nazisme qui faisait justement des « races » ou des groupes ethniques, le sujet de cette lutte. Il va puiser dans une critique de la modernité des arguments pour chercher à renvoyer les hommes, mais surtout les femmes, dans le plus tragique des archaïsmes.
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Affaire Merah : un procès décevant !
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Loin d’être abattue par son malheur, résiliente, [Mme Ibn Ziaten mère d'un des militaires assassinés par Merah] a fondé une association qui porte le nom de son fils pour favoriser l’intégration des jeunes des quartiers difficiles. Elle bénéficie de l’aide des pouvoirs publics et s’est vue décerner plusieurs décorations. C’est évidemment un exemple. Mais de quoi ?
Elle est musulmane, sans excès, et son voile discret ressemble effectivement à celui de nos grands-mères en deuil. Peut-on parler d’assimilation ? Elle demeure profondément marocaine en même temps qu’elle est française. Sans doute la voie qu’elle incarne soulève-t-elle l’espoir, mais on ne peut éviter deux questions : n’est-elle pas une exception ? Peut-elle devenir la règle ? Même en la félicitant pour ce qu’elle fait, et en l’écoutant lorsqu’elle conseille à la France d’être moins naïve, on peut néanmoins se demander ce que feraient cette femme et sa famille, qui ont deux allégeances, si un conflit opposait ces dernières.
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Je me suis aussi posé, sans méchanceté, car Mme Ibn Ziaten mérite le respect, la question de Christian Vanneste.
Petit rappel de la litanie raciste d'Houria Bouteldja à une Insoumise amnésique
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[Mme Obono, député France Insoumise (quel joli oxymore, ce nom pour un parti politique soumis à une religion anti-française dont le nom signifie lui-même Soumission)]sait, c'est que Madame Bouteldja est une « une camarade militante antiraciste qu'elle respecte ».Toute la bouffonnerie, l'hypocrisie, la sottise, la perversion et la dangerosité de l'antiracisme dévoyé sont contenues dans cette lamentable palinodie.
Pour assister Madame Obono à son effort pénible de réflexion sur les déclarations de sa camarade militante antiraciste, rien de tel qu'un pot-pourri, le mot n'est pas trop mal trouvé, des saillies les plus obscènes de cette dernière. Sur notre pays: «Il faut dénationaliser l'histoire de France…. Je crois qu'il faut faire exploser cette identité française… » Après la mort de Merah: « Mohamed Merah c'est moi. Le pire c'est que c'est vrai. Comme moi, il est d'origine algérienne, comme moi il a grandi dans un quartier, comme moi il est musulman.… Comme moi, il sait qu'il sera traité d'antisémite s'il soutient les Palestiniens colonisés, d'intégriste s'il soutient le droit de porter le foulard. Mohamed Merah c'est moi et moi je suis lui. Nous sommes de la même origine et surtout de la même condition. Nous sommes des sujets postcoloniaux. Nous sommes des indigènes de la république… Je dis ce soir, je suis musulmane fondamentale. » Il faudra demander à la députée Insoumise si sa camarade antiraciste qu'elle respecte, ne faisait pas ici l'apologie d'un assassin terroriste.
[…]
Mais trêve de persiflage. Pardonnez ma faiblesse, mais, sur l'échelle de Richter de ma colère, j'avoue en vouloir moins à cette députée indigne qu'à tous ces petits marquis et grands seigneurs de l'intellect qui auront fait la courte échelle à la haine raciale la plus débridée. Des éditions «La Fabrique» d'Eric Hazan à Médiapart en passant par le Bondy blog. Et pour le dire plus nettement, j'en veux davantage encore aux donneurs de leçons antiracistes élégants qui n'ont pas bougé un doigt judiciaire contre Madame Bouteldja tandis qu'ils martyrisaient Georges Bensoussan ou Pascal Bruckner ou encore Pierre ou Paul pour un mot de travers. Le procès reste à instruire de ces apprentis chasseurs de sorciers, minables autant que pérorant, qui auront donc réussi à transformer en deux générations une immigration originellement pacifique en chaudron bouillonnant.
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Mais, dites moi ? Un monde où tous les principes, les valeurs et les mots sont inversés, un monde où l'humilité, la modestie, la finesse sont insultées, un monde où l'envie, la grossièreté, la hargne, l'insulte sont exaltées, n'est-ce pas cela qu'on appelle l'enfer ?
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