L'UERSS a longtemps encouragé les régionalismes pour détruire les Etats-nations européens. Elle continue un peu, mais beaucoup moins qu'avant, pourquoi ? Pourquoi a-t-elle lâché la Catalogne en rase-campagne ?
Pour une raison très simple : jusqu'à il y a peu, la fracture était entre les Etats-nations qui défendaient (très mollement) leur souveraineté et l'UERSS qui l'attaquait. Dans ce combat, les régions étaient une arme de l'UERSS contre les Etats-nations.
Aujourd'hui, les Etats se sont séparés des nations et des peuples et se sont mis du coté de l'UERSS. C'est flagrant avec Macron et Rajoy. Dans cette nouvelle configuration, la fracture passe entre les Etats et l'UERSS d'une part, les peuples et les nations d'autre part. Les régionalismes, qui présentent, du point de vue tyrannique de l'UERSS, le risque d'une démocratie de proximité, sont devenus beaucoup moins intéressants pour elle.
Pour ma part, je persiste à penser que le bon niveau de résistance à l'UERSS est celui des vieilles nations européennes.
L'UERSS pourra toujours compter sur la bourgeoisie française, jamais en retard d'une trahison dès que l'essentiel, c'est-à-dire son patrimoine, est menacé, comme en 1871 quand la Commune voulait défendre Paris au risque de le voir détruit avec tout le joli immobilier qu'il y avait dedans ou en 1940, quand Edouard Herriot les larmes aux yeux suppliait le GQG de déclarer sa bonne ville de Lyon ville ouverte.
Les 76 % de Macron à Versailles, fief de la Manif Pour Tous, suffisent à montrer où sont les vraies priorités de la bourgeoisie française, quand il faut choisir entre le portefeuille et les idées, entre ses intérêts et le pays.
La majorité des grands hommes français récents sont issus de la bourgeoisie mais en opposition plus ou moins forte avec leur classe d'origine.
Quel rapport avec l'indépendance catalane ?
Le marché de l'immobilier étant ce qu'il est, la logique sociale conduit de plus en plus à une séparation territoriale : la bourgeoisie et sa domesticité, à la ville et dans la périphérie proche ; le peuple, à la campagne et dans la périphérie lointaine.
Malheureusement ou heureusement (je ne sais pas), ce découpage est imparfait : il n'y a pas de campagnes sans villes, ni de villes sans bouts de périphérie lointaine. Mais il arrive que la ségrégation soit assez avancée pour que la tentation de découper suivant les pointillés existe. C'est le cas de la Catalogne.
Mais je crois la bourgeoisie française taraudée par une crainte inconsciente. Elle fait un complexe de supériorité : la France est un pays trop petit pour une élite si merveilleuse, d'où son investissement idéologique dans les « machins » supra-nationaux. En même temps (comme dirait l'autre), elle fait un complexe d'infériorité de ne pas être anglo-saxonne, de rester périphérique par rapport aux vrais maître du monde.
Tout cela pour dire quoi ? Que la bourgeoisie française se jettera toujours plus violemment dans les bras de l'UERSS, pour donner des gages de grandeur internationale.
Un motif d'espoir ? Si la ville l'a souvent emporté sur la campagne, il est arrivé en 1871 que la campagne l'emporte sur la ville. Certes, la campagne avait à ce moment là la bourgeoisie de son coté. Mais tout de même, la campagne peut l'emporter sur la ville, car les bourgeois des villes ne sont pas si sûrs d'être à l'aise dans la mondialisation. Ce n'est pas impossible. C'est très difficile, mais pas impossible.
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