dimanche, décembre 31, 2017

L'imposture Macron ne charme pas Ivan Rioufol, ni moi

Politiquement, je pense d'Emmanuel Macron ce que je pense de tous ses prédécesseurs depuis Giscard : un traitre qui, au nom de « l'Europe, l'Europe, l'Europe », sacrifie la France, son peuple, sa souveraineté, son histoire et son avenir, vus comme des boulets hérités du passé qui empêchent la marche vers la modernité radieuse de la fusion universelle.

Comme c'est un béjaune besogneux et fayoteur, élevé sous cloche, à l'abri des intempéries, il est plutôt moins coupable que ses prédécesseurs qui, ayant plus d'expérience de la vie, n'ont pas l'excuse de la naïveté idéologique.

Humainement, c'est un petit con narcissique et verbeux, plus séduisant que ses deux prédécesseurs. Il a de petites qualités qui brillent seulement par contraste avec MM. Hollande et Sarkozy.

Bref, pas de quoi fouetter un chat. Le changement dans la continuité, l'immobilisme à fond la caisse avec des enjoliveurs neufs et le volant en moumoute. Rien de nouveau sous le soleil depuis quarante ans.

C'est pourquoi je vous en parle si peu. Ce blanc-bec à grosses chevilles et à grosse tête ne m'intéresse pas. Il n'arrive même pas à m'énerver comme le faisait Hollande. Et puis, c’est une marionnette dont on voit les fils, s’il n’etait pas si arrogant, il ferait pitié.

Comme Rioufol, je peux écrire (Rioufol et Bernat, les macronosceptiques) :

« Je ne suis pas macronien. Je me sens pleinement solidaire des ploucs et des boulets, c'est-à-dire de ceux qui ne sont rien. »

Edouard Husson fait une analyse ravageuse de la politique européenne d'E. Macron (même s'il se montre, en conclusion, exagérément optimiste : les oeillères d'Emmanuel Macron l'empêcheront de saisir les bonnes occasions) mais il ne perd pas de vue qu'il est dans la continuité de la désastreuse politique française :

2017 : l’année où l’organisation européenne des années 1990 s’est effondrée

Addendum :

Le phénomène Macron et le vieillissement français


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Célébré par les médias comme une icône, le président néo-bonapartiste Macron, préféré des retraités aisés et des amateurs de télé, est parfaitement adapté à un pays riche, peu actif, vacancier, héritier, coutumier, plaisancier. C’est le jeune animateur de maison de retraite dont nous avions bien besoin. Les plus optimistes en feront une espèce de Poutine à la française. Poutine arriva au pouvoir au même âge (la quarantaine), rassura les vieux, les traditionnels, tança les corporatismes, stabilisa ce qu’il put, et découpla son pays de la mauvaise volonté de puissance (ou de la volonté d’impuissance) américaine avec les écarts et les réactions que l’on sait. Pour le cas Macron, dans un pays plus riche et peu ambitieux géopolitiquement, la donne est plus simple. Les bourgeois moliéresques sont contents, parlent de leur foie gras, de Noël au Mexique, des travaux de la salle des bains et des vacances de février au ski ; les jeunes, de plus en plus sympathiques et victimes, se résignent ou s’en vont. Plus personne ne parle de politique, les discours sur la droite et la gauche faisant comme si elles – la gauche et la droite ! La gauche et la droite ! - n’avaient jamais existé, et ce simulacre de pays réel goûte un repos virtuel mérité en skiant, rachetant les œuvres complètes de d’Ormesson et en scandant « je t’aime » dans la rue. Tout ce Johnny sent le ranci, mais qu’y faire ?

La dérive du pays reflète une entropie matérialiste, sybarite même mais récurrente ici, quand on s’est trop agité avec les idées : on a eu les Bonaparte puis Pétain, puis de Gaulle, enfin on élit le gringalet énarque idole des belles-mères (et pour cause) pour se concilier les impuissances et célébrer le Mammon mondialisé.

Pour ceux qui ne comprennent encore rien à ce qui se répète depuis deux siècles dans un pays-tourniquet qui donne le tournis aux ex-amateurs de sensations fortes, on citera encore Tocqueville :

« Le despotisme élève des barrières entre eux et les sépare…il leur fait une sorte de vertu publique de l’indifférence. Le despotisme, qui est dangereux dans tous les temps, est donc particulièrement à craindre dans les siècles démocratiques. »

Et comme dans la crêperie où j’achevais et postais mes textes je n’entendais que des monologues sur les foies gras, les blagues sur Hulot, les droits sociaux et toujours ces vacances au ski, je rajouterai ces lignes du maître :

« Ce que je reproche à l’égalité, ce n’est pas d’entraîner les hommes à la poursuite des jouissances défendues ; c’est de les absorber entièrement dans la recherche des jouissances permises. »

Le rapport au fric et à Rothschild ne devrait énerver personne après la monarchie de Juillet, Napoléon III, la troisième république et tout le reste. Il correspond à ce que Tocqueville appelle le matérialisme honnête une fois qu’on a balayé les simulacres de politique politicienne (celle qui amène à l’isoloir marron puis aux benzodiazépines) :

« Ainsi, il pourrait bien s’établir dans le monde une sorte de matérialisme honnête qui ne corromprait pas les âmes, mais qui les amollirait et finirait par détendre sans bruit tous leurs ressorts. »

Moi je trouve que Macron devrait changer ses slogans, leur donner un ton célinien : « pour une France sans âme et sans ressort. Les mécontents dehors. » Il ajoutait Céline que la féérie ce serait pout une autre fois.
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