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Mon pauvre vieux, avec un jugement pareil, vous allez vous faire allumer par « les intelligents », « les raisonnables », « les adultes » (par contre, « les humbles », y en a pas lourd) de ce blog.
Tous ces gens sont bien hypocrites. Ils diraient « Je déteste les Gilets jaunes parce qu'ils remettent en cause le fonctionnement d'une société où je suis plutôt du bon côté du manche », ça aurait au moins le mérite de la franchise. Et cette franchise pourrait laisser place à un peu d'empathie, qui manque beaucoup ici.
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Moi aussi, comme Zonzon et Aurélien Marq, je suis fier des gilets jaunes : j'ai entendu (et souvent lu, puisque je n'ai pas la télévision) des propos idiots ou absurdes, mais, dans l'ensemble, c'est remarquable de bon sens et pertinence, venant de gens qui n'ont pas l'habitude des médias et ne sont pas des experts tamponnés. On aimerait que les pontes fassent aussi souvent preuve de bon sens.
Je suis frappé de la violence des propos de gens qui gagnent, quatre ou cinq fois plus (voire beaucoup plus encore) que les gilets jaunes. Les sachant pas spécialement courageux (litote), je juge que c'est l'effet d'une peur sociale intense, la frousse, la chiasse, comme Atlantico hier, la grande peur des bien-pensants.
Edouard Husson m'a ouvert les yeux sur la répression : est-ce volontaire de la part du gouvernement ? La réponse d'Husson est simplissime et lumineuse : les arrestations en masse ont lieu le matin, les casseurs arrivent le soir. Donc oui, il y a bien une double volonté du pouvoir de réprimer violemment les gilets jaunes et de laisser faire les casseurs. Question réglée.
Réglons aussi le cas du discours macronien d'hier (encore un commentaire laissé chez P. Bilger) :
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C'est très simple de comprendre le discours d'E. Macron :
1) les Gilets jaunes demandaient à payer moins d’impôts et "que faites-vous de notre argent ?" => la technocratie perd du pouvoir (moins de taxes = moins de pouvoir) et doit rendre des comptes.
2) Macron distribue de l'argent : la technocratie gagne du pouvoir (plus de distribution = plus de pouvoir).
1 et 2 sont donc politiquement opposés.
Ceux qui disent que 1 et 2 sont équivalents sont soit des imbéciles qui voient pas plus loin que le matériel (alors qu'il y a évidemment dans la révolte des Gilets jaunes un enjeu de pouvoir : qui est le souverain ? Les Français d'en bas ou les technocrates d'en haut ?), soit des hypocrites (qui soutiennent Macron sans l'assumer).
Il n'est pas innocent que la limite des 80 km/h, ressentie dans toutes les campagnes comme une brimade par les urbains, ait été maintenue.
Donc Macron n'a rien réglé sur le fond et sans doute ne le pouvait-il pas, puisque c'est ce qu'il est, ce qu'il représente (le technocrate, français renié, mondialisé), qui pose problème.
Je ne sais pas ce qui va se passer dans les semaines qui viennent. Mais dans les mois qui viennent, c'est très clair : les problèmes non réglés vont resurgir, probablement sous une autre forme.
C'est le trilemme de Pareto. Lorsqu'un pays affronte un problème grave, il resurgit de loin en loin, chaque fois plus grave que la précédente jusqu'à ce que :
1) La classe dirigeante règle le problème.
2) On change de classe dirigeante jusqu'à ce qu'une classe dirigeante règle le problème.
3) Le problème n'est pas réglé, la classe dirigeante n'est pas changée : le pays disparaît.
Le problème de fond, c'est le mondialisme, en France dans sa manifestation européiste, et encore plus précisément, l'Euro.
Macron est le parfait représentant du 3) : il ne veut pas régler le problème (qui, pour lui, n'en est pas un) et ne veut pas partir.
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David Desgouilles pose la question de fond, le mondialisme tendance européiste, mais y apporte une réponse trop gentille :
Macron a-t-il choisi la France ? Le président sort le chéquier, Bruxelles ne va pas aimer.
Yves Mamou est beaucoup plus sévère. Emmanuel Macron pourrait financer les promesses aux gilets jaunes en faisant des économies sur la politique migratoire. S'il ne procède pas ainsi, c'est qu'il fait semblant d'avoir entendu les Gilets jaunes mais qu'en réalité, il est bien décidé à continuer comme avant, en étant juste un peu plus hypocrite :
Pourquoi Bercy aura du mal à financer les mesures promises aux gilets jaunes
Où en sommes nous ?
Le mouvement des Gilets jaunes va probablement faiblir, ne serait-ce qu'à cause de la fatigue, mais comme le problème de fond (qui est le souverain ? Le peuple français ou les technocrates mondialisés à travers leur marionnette Macron ?) n'est pas réglé, il reviendra d'une manière ou d'une autre.
Pour Alain de Benoist, les Gilets jaunes ont déjà gagné.
Notons que beaucoup d'acteurs comprennent bien la lutte de pouvoir engagée :
Ce député LREM nous explique que le référendum d'initiative populaire est dangereux car les Français pourraient choisir de mettre fin à l'immigration !— Jordan Bardella (@J_Bardella) 11 décembre 2018
Ils sont totalement conscients que leur politique est contraire à la volonté du peuple mais l'impose à marche forcée. #cynisme pic.twitter.com/8q1tHKFRYs
La probabilité que le coeur de la contrainte européiste, la prison des peuples, à savoir l'Euro, soit remis en cause, augmente à mesure que le temps passe (c'est le point Macron, analogue du point Godwin).
Je serais Gilets jaunes, je mettrais en avant comme principal revendication un vrai référendum d'initiative populaire (c'est-à-dire sans validation parlementaire).
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