Voici ce que j'écrivais en 2007 (12 ans déjà) :
Le retour du blog de JP Chevallier
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Il s'agit là de l'opinion de JP Chevallier et je suis agnostique sur le sujet. Par contre, il est vrai que ce raisonnement correspond très exactement à ce qui s'est passé pour l'A380, que j'ai suivi de près.
1) Les Européens hésitaient à lancer l'A380.
2) Boeing a fait semblant de préparer un très gros porteur.
3) Les Européens ont répondu qu'ils ne pouvaient pas laisser le monopole du marché des très gros porteurs aux Américains. Ils ont méprisé les « financiers » (il faut déjà être un peu bêbête pour prendre le mot « financier » pour une insulte) qui leur conseillaient de ne pas lancer l'A380, trop risqué.
4) Aussitôt l'A380 fermement lancé, les Américains ont remisé leur projet de gros-porteur (avec le recul, on sait qu'il n'a jamais été sérieux) et se sont mis au Dreamliner, qui fait depuis un tabac.
5) L'A380 est une catastrophe financière et commerciale, il ne rapportera jamais un sou, bien heureux si il ne coule pas la boîte, et gèle les capacités d'investissement et d'innovation d'EADS pour quelques années.
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Suis-je supérieurement intelligent ou doté d'une boule de cristal méga-atomique ? Hélas non. J'ai juste de la culture aéronautique.
Les Américains nous ont fait le même coup dans les années 60 avec le projet SSST (dont on apprendra ensuite qu'il n'a jamais été sérieux lui non plus) pour nous encourager à lancer le dispendieux gouffre Concorde (surnommé « gobe-millions » par Mongénéral) pendant qu'ils préparaient en douce le 747.
Il suffisait de s'en souvenir. Visiblement, c'était au-dessus des capacités des millionnaires dirigeants d'Airbus. Ils auraient mieux fait de me donner les millions.
Bien sûr, on pourriez me dire qu'à force de prédire des catastrophes, certaines finissent par arriver. Mais, tout de même, ça n'était pas mal vu (je suis assez content de moi !).
Pour bien enfoncer le clou, un article d'Aéro Buzz :
Airbus annonce l’arrêt de l’A380
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Cette sortie de piste de l’A380 est d’autant plus douloureuse qu’elle survient au moment où, non seulement Boeing, mais le monde entier, commémore le cinquantième anniversaire du premier vol du 747. Cinquante ans après, le Jumbo jet de Seattle continue à se vendre. Boeing a enregistré en 2018, 24 commandes nettes et réalisé 6 livraisons. Désormais, Boeing ne produit plus que des cargos. Les quadriréacteurs gros-porteurs n’ont pas la côte. Les compagnies leur préfèrent les gros biréacteurs, voire les monocouloirs à long rayon d’action [dont Boeing s'est fait une spécialité].
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Bien sûr, Airbus ne va pas faire faillite l'année prochaine. Mais, dans cette industrie à cycles longs, il faut raisonner à 20 ans, et, à cet horizon, les nuages s'amoncellent et Airbus risque de perdre son rang.
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