Jean-Yves Le Gallou a l'habitude de dire que la France est la « Corée de l'ouest », par référence bien sûr à celle du nord plutôt que du sud. C'est de plus en plus difficile à nier.
On se doutait bien que le Grand Président Manu était très échangiste (comme tous les tyrans, il adore la jeunesse, plus facile à manipuler) :
Et même Le Point a été choqué par les propos récents du Grand Timonier :
L'explication théorique de la dérive tyrannique du macronisme est assez simple :
« Il faut s'adapter » : que se cache-t-il derrière cet impératif omniprésent ?
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Pour Lippmann (1889-1974), il n'y a pas de peuple constitué qui soit souverain, contrairement à ce que prétend la théorie de la souveraineté populaire. On a affaire à des masses, apathiques, hétérogènes, atomisées. Au lieu de le déplorer, il faut l'accepter et adapter notre manière de faire la démocratie à cette nouvelle donne. Il ne faut donc plus recueillir le consentement des masses, mais le fabriquer avec l'aide des médias (au sens large). D'où l'idée d'une place centrale de la communication et de la «pédagogie des réformes» pour faire accepter le «cap». Le citoyen d'un monde mondialisé extrêmement complexe est forcément dépassé. Il doit donc laisser place à l'expert. Il faut entraîner l'opinion publique dans la bonne direction. Comme dans le libéralisme classique, il y a, chez Lippmann, une hiérarchie entre l'opinion publique et les représentants, mais ce qui est nouveau, c'est l'alliance des représentants avec les experts dans l'objectif de «rééduquer» ces masses et les adapter à leur nouvel environnement.
[…]
Le discours néolibéral n'admet qu'un cap unique, qui annihile l'agon politique (la joute oratoire où s'affrontent des thèses opposées dans l'Antiquité grecque, NDLR). Il faut nous adapter, sinon nous allons disparaître, sinon la France sera balayée. Ça n'est même pas discutable: nous sommes soumis à une injonction morale qui renoue avec une forme de transcendance. Lippmann le dit: dans une démocratie mûre, il n'y a plus de conflits de valeurs, il n'y a que des phénomènes de consentement ou de résistance. D'où l'opposition conservateurs-progressistes qui vient remplacer le clivage droite-gauche. D'où l'idée, surtout, qu'il n'y aurait qu'une seule fin de l'histoire et que toute tentative de la discuter nous ferait prendre du retard. Or mon livre raconte aussi comment l'une des plus grandes figures de la philosophie américaine, John Dewey (1859-1952), a déconstruit un à un les ingrédients de ce «nouveau» libéralisme. Peut-être que l'heure est venue de redécouvrir ses contre-propositions.
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Ca m'inquiète, bien entendu, mais, en même temps, cela me fascine : j'ai l'impression de voir en action Le discours de la servitude volontaire tel que je le lisais dans ma jeunesse.
Je connais un certain nombre d'imbéciles qui ont voté Macron au premier ou au deuxième tour (comment les baptiser autrement ? La dérive de Macron était prévisible et prévue - je rappelle que Hollande avait dit « Macron, c’est moi en mieux », c’est-à-dire en pire, et Valls « Il n’a aucun frein intérieur ») et je pense que la plupart, dans la même configuration que 2017, recommenceraient sans comprendre qu'ils sont manipulés par une fausse alternative.
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