dimanche, juin 30, 2019

Boris' Churchill moment ?

This is your ‘Churchill moment’ Boris - if youhave what it takes.

« Prorogue parliament » : on traduit souvent par « proroger le parlement » mais c’est un faux-ami. Ce n’est pas le parlement que l’on proroge mais les vacances parlementaires (ça peut avoir ce sens politique en français aussi, mais c'est ambigu). Autrement dit, dans les faits, le parlement est suspendu. C’est une décision prise par la reine sur l’avis du conseil privé.

Le scénario idéal est donc le suivant : Boris Johnson Premier Ministre demande à la reine de suspendre le parlement, qui a failli à sa mission de mettre en oeuvre la décision démocratique du Brexit, et gouverne par décrets jusqu’à ce que le Brexit soit un fait accompli, sachant que les lois relatives au Brexit existent déjà, ce qui manque c'est l'accord négocié sur les conditions du dit Brexit.

La campagne médiatique contre cette prorogation est déjà prête : « anti-démocratique », « dictatoriale » etc.

Ce scénario me semble tout à fait légitime. L’auteur a parfaitement raison de souligner que, par exemple, Churchill a été imposé au parlement, plus que réticent, par des manoeuvres de couloir.

Je ne sens pas Boris Johnson (de son vrai nom Alexander. Déjà, un type qui préfère se faire appeler Boris plutôt qu'Alexander ...). Pour mettre en oeuvre ce scénario, il faut un caractère décidé et des convictions fermes qui me semblent aux antipodes de ses coquetteries de vieux séducteur.

La comparaison churchillienne a ses limites : quand Winston accède au pouvoir, ça fait sept ans qu'il maintient le cap de l'anti-germanisme nazi, contre vents et marées, au risque de sa carrière et de sa réputation. Johnson n'a jamais montré un tel caractère.

Bref, le scénario le plus probable, c'est que Johnson n'ait pas les couilles de proroger le parlement, qu'il s'enlise dans des discussions avec un parlement aux 3/4 hostile au Brexit et que, pour sauver la face, il accepte un BRINO, Brexit In Name Only.

Autrement dit, qu'il réussisse, faux Leaver, là où Theresa May, vraie Remainer, a échoué : à baiser les Anglais.

Notons, petit piment, que la situation juridique est exactement à l'inverse : la loi décidant le Brexit étant votée, si plus rien ne se passait d'ici la fin du délai, le 31 octobre, le Brexit sans accord de sortie deviendrait effectif.

Mais là, encore, je ne sens pas Boris-Alexander capable de jouer cette carte.





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