dimanche, juillet 21, 2019

L'oeuvre sans auteur

Je ne comprends pas pourquoi ce film de 3h a été coupé en deux parties. C'est maladroit. Les spectateurs auraient très bien supporté de voir ce film d'une seule traite.

Sinon, vraiment très bien. Le méchant nazi est un pouième caricatural, puisqu'il pratique l'eugénisme jusque dans sa propre famille. Mais il est très intelligent (c'est une des finesses de ce film d'avoir fait du nazi le personnage le plus intelligent).

Ce film montre aussi la terreur qu'est un médecin sans conscience (les jeunes médecins d'aujourd'hui me terrifient : ce sont des petites bourgeoises, travailleuses et cupides, qui font carrière, sans culture, sans imagination, bref sans humanité. Dans 20 ans, elles n'auront aucun scrupule à m'euthanasier, avec les meilleures raisons du monde, pleines de compassion, bien entendu).

Les autres personnages sont attachants. On tombe évidemment amoureux de Paula Beer. Le personnage de la mère aurait peut-être mérité un développement.

Par le réalisateur de La vie des autres, c'est aussi original. Il y est question de nazisme, de communisme, d'art contemporain.

Je me permets de citer le Figaro : « Donnersmarck réussit le pari subtil de concilier un mélodrame grand public avec une réflexion très personnelle sur l’art et l’histoire ».

Et cette déclaration du réalisateur lui-même : « Le niveau de culture mondiale a baissé. Il y aura toujours du cinéma, mais il ne changera plus vraiment le regard. Car pour cela, il faut deux choses : des films qui apportent quelque chose de nouveau et la soif du grand public. Quand vous voyez le nombre de distributeurs en difficulté parce qu’ils traitent d’autre chose que de super-héros ou de Cinquante nuances de Grey, vous mesurez le changement qui s’est produit en une douzaine d’années ». Bref, comme je vous le répète, nous vivons dans la société de l'abrutissement et nous sommes tous touchés.

Le film parle aussi de l'euthanasie nazie et de l'avortement. Ce qui fait bizarre juste après l'affaire Vincent Lambert et alors qu'on nous serine matin, midi et soir que l'avortement est le premier droit de la femme, celui qui surpasse tous les autres, le plus intouchable.

La fin est ... Vous verrez bien.
Addendum : visiblement, je ne suis pas le seul à avoir apprécié ce film.

Some Thoughts on a Fine New Film 'Never look Away'

Et comme cette photo est extraite d'un passage pas du tout scabreux (je ne peux pas m'expliquer sous peine de dévoiler une partie des péripéties), je me permets. Sûrement que les puritains Google et Facebook ne comprendront rien et excluront ce billet (mais je les emmerde à pied, à cheval et en voiture) :






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