mardi, décembre 17, 2019

Libres réflexions sur la peine de mort (JL Harouel)

Vous savez ce que je pense de la peine de mort (ici, ici et ici).

JL Harouel considère que faire de l'abolition de la peine de mort un absolu (elle est désormais inscrite dans notre constitution) est progressivement destructeur de toute possibilité de vivre en société. Il est donc important de comprendre la fétichisation de l'abolition.

Harouel commence par l'ignoble Dernier jour d'un condamné à mort. Ignoble car manipulatoire : Hugo efface totalement le crime et sa victime pour nous apitoyer sur le criminel. Procédé très efficace employé par Badinter dans ses plaidoiries : parler du crime et de la victime le moins possible, dans l'idéal pas du tout. Considérer le crime comme une chose accomplie, à rejeter dans un lointain passé, une page à tourner, n'ayant aucun rapport avec le criminel et son procès, et, bien sûr, avec la justice.

Significativement, Badinter parle quelquefois dans ses interviews des proches de la victime mais jamais de la victime elle-même, comme si elle n'avait jamais existé.

Péguy, avec sa perspicacité habituelle, a dévoilé le vilain petit secret de Hugo (qui est aussi celui de Badinter) : « M. Hugo aime les assassins ».

Harouel, fidèle à sa ligne (ici et ici), voit les racines de cet amour des assassins dans une forme particulière d'anti-christianisme, la gnose.

La peine de mort est chrétienne (en voulant rendre abolitionniste le catéchisme, Jorge Bergoglio (1) prouve, s'il en était encore besoin, qu'il n'est pas chrétien). En effet, pour un chrétien, l'homme est à la fois infecté par le Mal et responsable de ses actes, ce qui justifie que certains soient mis à mort par la société. La justice des hommes, quoiqu'imparfaite, est une exigence d'ici-bas et Saint Thomas d'Aquin dit que le juste se réjouit du châtiment du criminel.

Jésus sur la croix ne dit pas aux deux larrons que leur peine est injuste. Il dit au bon larron qu'en se repentant, il sauve son âme. C'est la dignité du criminel : en étant puni, de devenir un signe que la justice passe ; en se repentant, de sauver son âme.

Les Etats pontificaux, tant qu'ils furent indépendants, pendant mille ans, appliquèrent la peine de mort sans hésiter. Et pour que les choses soient bien claires (« Rendez à César .. »), le pape avait des tribunaux d'Eglise, qui ne pouvaient pas prononcer la peine de mort, et des tribunaux d'Etat, qui le pouvaient.

Bref, l'abolition dogmatique de la peine de mort ne peut s'envisager que dans des sociétés déchristianisées et devenues anti-chrétiennes.

La religion des droits de l'homme qui, très rapidement, en 50 ans, s'est substituée en occident à toutes les religions et pseudo-religions est une idéologie de suicide collectif (2).

L'absolutisation de l'Autre nous empêche de défendre quoi que ce soit qui nous appartienne, territoire, culture, coutumes, histoire, ordre, justice etc.

L'appareil judiciaire au sens large, avec ses cours et ses conseils, en combattant toutes les discriminations, y compris les plus légitimes, comme entre le coupable et l'innocent, entre l'étranger et l'autochtone, se révèle un instrument très efficace de ce suicide collectif (au moins, Harouel ne tourne pas autour du pot). Le plus gros facteur d'insécurité dans nos pays est, tout simplement, l'appareil judiciaire (les Français le sentent d'ailleurs instinctivement, mais c'est très bien documenté. Dernièrement, dans un livre de Philippe Bilger).

De cette préférence des magistrats pour les assassins , on en trouve tous les jours les preuves. Tenez, pas plus tard que ce matin :



Bien sûr, le fait que ce laxisme pro-criminel soit toujours argumenté juridiquement n'a aucune importance : c'est le métier des amoureux des assassins d'argumenter juridiquement. N'empêche que ce n'est pas juste, au sens le plus élémentaire du mot justice.

Et l'avortement ? En toute logique, si la vie du criminel est sacrée, encore plus celle du bébé dans le ventre de sa mère. Mais c'est un raisonnement que ne fait pas la religion des droits de l'homme : comme le communisme, les catégories de la logique et du bien et du mal, ici et maintenant, ne la concernent pas. Ce qui la concerne c'est le but : en l'occurrence, une société de l'indifférenciation.

Les sources de la religion des droits de l'homme ? La gnose et le millénarisme, bien sûr (voir les billets en lien au tout du début du présent billet).

Harouel déplore que l'Eglise se soit convertie à cette religion des droits de l'homme. Elle trahit sa mission spirituelle et bascule dans l'hérésie pure et simple, et aussi dans l'insignifiance (quoi de plus insignifiant que le pape actuel qui répète ce que disent tous les perroquets de la bien-pensance médiatique ?).

Harouel remarque que beaucoup de clercs catholiques utilisent désormais une technique typiquement gnostique : prendre des bouts du Nouveau Testament totalement détachés de leur contexte, de leur histoire (notamment, de leur histoire juive) et de leur interprétation, pour justifier tout et, surtout, n'importe quoi. Typiquement, la parabole du Bon Samaritain pour justifier l'immigrationnisme sans frein ou « aimez vous les uns les autres » pour justifier n'importe quelle vie désordonnée au nom de la primauté des sentiments.

Ensuite, Harouel explique qu'il ne faut pas avoir honte d'être anti-abolitionnsite et passe en revue les arguments : dissuasion, non-récidive, protection des policiers. Il y a aussi que, contrairement aux absurdes et mortifères thèses rousseauistes, le Mal est en l'homme et qu'il y a des criminels irrécupérables (Stendhal et Freud étaient partisans de la peine de mort au nom de cet argument). En dehors de tout contexte religieux, les scientifiques montrent que la pulsion de mort est en l'homme et que, pour certains hommes, elle procure un plaisir inextinguible (par exemple, chez les tueurs en série, comme Dutroux qui va bientôt être remis en liberté par la « justice »  belge).

Mais l'argument le plus fort, c'est la justice vraie, celle du Décalogue, de l'humanité depuis des milliers d'années : il y a des crimes si abominables que seule la mort du criminel peut être à la hauteur du crime, réparer l'ordre cosmique blessé par la mort de l'innocent et rétablir le criminel dans son humanité (3).

D'ailleurs, certains criminels eux-mêmes l'ont reconnu. Cette ordure (4) de Badinter qui aime les assassins pensait que Pompidou allait accorder sa grâce à Buffet et à Bontems parce que c'était « un humaniste » (preuve que Badinter n'a rien compris à l'humanisme : l'humanisme vrai n'est pas l'ennemi de la justice). Pompidou a refusé et c'est tout à son honneur. Buffet, lui, avait refusé de signer son pourvoi en cassation.

L'exemple le plus connu est Jacques Fesch. Jeune meurtrier d'un policier veuf, laissant derrière lui une orpheline, il est condamné à mort. En prison, il lit beaucoup, se convertit et mène une vie exemplaire, au point que l'Eglise songe à en faire un Bienheureux. Le président Coty refuse sa grâce. Il a toujours considéré que sa mise à mort était juste.

L'abolition de la peine de mort détruit toute l'échelle des peines, qui veut qu'en face chaque crime il y ait une punition à hauteur de la gravité du crime. Cette destruction est le vrai but poursuivi par les idéologues anti-pénaux.

N'ayez pas peur de vous dire partisan de la peine de mort : cela signifie que vous préférez la vie des innocents à la vie des assassins. Vous rétablissez l'ordre du monde mis à mal par la préférence pour les assassins. Il n'y a aucune honte à cela, bien au contraire.

Il ne s'agit pas d'aimer la peine de mort mais d'aimer la justice.

Enfin, Harouel remarque que l'obsession de l'abolition est circonscrite à un cercle de blancs aisés (5) post-chrétiens, que ça ne fait pas grand monde mais que ça suffit à détruire une civilisation déboussolée.


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(1) : je devrais l'appeler pape François, puisque, pour le meilleur et surtout pour le pire, il est pape. Mais ça me fait mal à un double titre : qu'il soit pape, et de profaner le beau nom de François, un des saints les plus attachants.

(2) : j'ajoute que le suicide est aussi individuel. La rombière immigrationniste, le juge laxiste, ont tort de penser qu'ils seraient bien traités par les immigrés, par les criminels, si ces derniers prenaient le pouvoir. Il n'y a qu'à voir comment l'Algérie a traité les porteurs de valise après l'indépendance. Jean Raspail a déjà tout dit dans la Camp des saints.

(3) : oui, une erreur judiciaire est possible, mais ainsi va la justice des hommes. Ou alors, il faut renoncer à toute justice sous prétexte qu'une erreur est possible (ce qui est d'ailleurs la position des laxistes). Evidemment, cet absolutisme est fallacieux.

(4) : il me semble qu'il est légitime d'appeler ainsi quelqu'un qui a travaillé toute sa vie au triomphe de l'injustice.

(5) : les moins aisés sont plus confrontés à la criminalité et ne peuvent pas se permettre le laxisme. Encore un cas d'enfoirés bourgeois (plus bourgeois que les Badinter, y a pas) qui s'achètent une belle âme au détriment de toute la société. La trahison des élites est vraiment généralisée.


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