dimanche, janvier 12, 2020

Le Vatican des espions (M. Riebling)

Le Pape Pie XII a été victime de la propagande communiste avec la pièce (puis le film du communiste Costa-Gavras) Le vicaire, le faisant passer pour le « pape d'Hitler ».

Il est vrai qu'Hitler a beaucoup joué de l'anti-communisme pour s'attirer des soutiens, mais il est absurde de croire (comme l'ont fait certains prélats allemands) qu'une idéologie aussi violemment anti-chrétienne pouvait être vu avec indulgence au Vatican.

Film pour film, Le pourpre et le noir est beaucoup plus près de la vérité.

Pie XII a peut-être (c'est difficile de juger ce qui aurait pu se passer) eu tort de penser qu'une parole publique trop forte contre le nazisme aurait plus d'inconvénients que d'avantages et de favoriser l'action secrète. Evidemment, il craignait de renforcer les persécutions, contre les juifs et contre les chrétiens.

Mais le jour où il supprime le mot « juif » d'un discours est aussi le jour où il décide que le Vatican doit tout faire pour favoriser l'assassinat d'Hitler. Ce n'est donc pas un hasard si des catholiques participent à toutes les tentatives.

Josef Müller, bavarois, membre de l'Abwehr, fait la liaison entre le Vatican et les divers comploteurs. Arrêté en 1943 (il est remplacé par Hans Bernd Givesius), cet homme au physique de bon père de famille s'est révélé être en acier trempé. Entre deux séances de torture, il fait l'exercice qu'il peut dans sa cellule pour ne pas perdre la forme.

Epargné au pied de l'échafaud en avril 1945 pour servir d'intermédiaire avec les vainqueurs, il fonde la CSU après-guerre.

Les complots catholiques contre Hitler n'ont pas cessé de toute la guerre. Hélas, certains ont sans doute joué dans la main d'Hitler, en justifiant l'inaction des puissances contre lui (Halifax était informé en partie en 1939-40).

Pour qu'ils aboutissent, il a manqué deux choses :

1) la concentration des efforts. Ces complots voulaient à la fois assassiner Hitler et préparer l'après. Deux objectifs, c'était un de trop.

2) la seule technique d'assassinat politique sûre : l'attentat-suicide. Bien des catholiques étaient prêts au martyre, mais pas au suicide. Dommage.




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