J'ai souffert d'un gros biais de confirmation en lisant ce livre, j'y retrouve toutes les obsessions de ce blog !
Un directeur de chaine de télévision nationale, à qui on demandait ce qu'était l'identité de la France, a répondu « la déclaration universelle des droits de l'homme », sans, à l'évidence, réaliser que sa réponse était absurde. L'universel ne peut, par définition, pas constituer une identité.
Soit on est tout le monde, soit on est soi. Entre universel et identité, il faut choisir.
Là est le grand crime (car c'est un crime) de notre classe dirigeante : entretenir exclusivement (suivant en cela cet enfoiré de Victor Hugo) l'absurdité que la France serait universelle et, donc, lui dénier, par la force de la logique, toute identité.
Avec une telle prémisse, nos gouvernants ne peuvent rien protéger de ce qui fait la France, ils sont même condamnés à la brader dans tous ses aspects : territoire, peuple, langue, culture, histoire. Et c'est bien ce que nous voyons concrètement et quotidiennement : tout est liquidé, territoire, peuple, langue, culture, histoire, souvent sans contrepartie, avec juste la jouissance nihiliste de la destruction.
Victor Hugo avait au moins le mérite de la franchise : il a proclamé plusieurs fois que la France devait disparaître, s'effacer dans l'Humanité. Cela permettait au moins de se protéger de ce fou furieux. Notre classe dirigeante criminelle n'est point si honnête.
On nous casse les couilles avec les prétendues « valeurs républicaines » censées nous définir. Aucun peuple ne peut se définir par ses valeurs. C'est absurde. Je m'étonne même qu'il se trouve une masse conséquente d'imbéciles pour raisonner ainsi. Vous prenez n'importe quel peuple dans l'histoire et vous voyez que ses valeurs ont varié, et parfois très vite.
Les Américains du Sud et ceux du Nord ne partageaient pas les mêmes valeurs, ils n'en étaient pas moins tous des Américains. Et les Allemands de 1945 sont passés très vite du nazisme au soviétisme, d'un coté, au libéralisme de l'autre, sans jamais cesser d'être des Allemands. Joseph Darnand était-il moins français que Jean Moulin ?
Mustapha Kemal a admirablement résumé ce qu'est l'identité d'un peuple : « Nous les Turcs ne ressemblons qu'à nous-mêmes ».
Or, par le Grand Remplacement et par l'acculturation (ce que Renaud Camus nomme le Petit Remplacement), notre classe dirigeante s'efforce depuis cinquante ans de dissoudre le peuple français et elle y est parvenue dans une large mesure : la citation de Kemal transposée à la France de 2020 est largement absurde. Etre Français est, de plus en plus, une simple situation administrative.
Pour résumer le problème, citons Paoli : « L’américanisation de la France déplorée par Régis Debray et son islamisation partielle procèdent en fin de compte du même phénomène : un pays qui n’a plus de référent commun devient l’objet de toutes les dérives. »
La révolution des fous
A l'origine de cette folie universaliste suicidaire ? Les fous de la révolution, qui se seraient bien vus exporter la révolution ... jusqu'en Chine. Et pourquoi pas en Inde aussi ? Je ne rigole pas, il y a vraiment des députés qui ont dit ça à la tribune.
Nul doute que, chez ces esprits brouillons, fiévreux et abstraits, bouillonnants de théories délirantes, le pouvoir soit monté à la tête, loin des réalités concrètes qu'il implique habituellement. Ce phénomène de délire de gens qui n'étaient pas préparés pour le pouvoir a été fort bien décrit par Taine.
Nous avons versé dans une pathologie narcissique absurde. La France avait vocation à se fondre dans l'humanité, mais, réciproquement, chaque homme avait vocation à devenir français. Imagine-t-on le gouvernement chinois proclamant que chaque homme a vocation à devenir chinois et quelle serait notre réaction ? Qu'il suffit de poser le pied sur le sol chinois pour avoir le droit, à brève échéance, de devenir chinois ?
La néfaste IIIème république
La IIIème république n'a pas été néfaste dans tout ce qu'elle a fait, mais elle a été fondamentalement néfaste en figeant et en institutionnalisant notre délire narcissique universaliste, dans un positivisme anti-clérical tout aussi délirant (il faut lire Comte et Buisson, c'est à tomber sur le cul. On se demande véritablement s'ils étaient sains d'esprit).
Cela nous a donné l'horrible (horrible pour la France) messianisme colonial, qui n'est pas pour rien dans nos ennuis actuels. Si la colonisation a été un phénomène européen, nul pays ne s'est senti une mission civilisatrice au point de la France.
La IIIème république a pérennisé la vérole universaliste. De cela, nous souffrons toujours une grave blessure, qui pourrait bien être mortelle.
Je songe à Jean Dutourd : « Sous l'ancien régime, il arrivait que les Français fussent malheureux mais la France n'était pas menacée. Sous la république, c'est l'inverse : il arrive que les Français soient heureux mais la France est sans cesse en danger ».
Dans le désert spirituel
Nous vivons dans un désert spirituel, la religion républicaine a tué la religion catholique puis s'est écroulée sous le poids de son absurdité.
Ne reste plus qu'un extrémisme égalitariste purulent détruisant toute possibilité de vie en société, puisque même les différences le plus naturelles, comme celles entre les sexes, y sont combattues.
Petite pause comique :
Les héritiers de la trahison
Nos politiciens sont les héritiers de cette trahison universaliste de la France. D'ailleurs, ils ne parlent jamais de la France, ils évitent à tout prix ce beau nom. Ils parlent sans cesse, avec des tremolos dans la voix, de la « raiepublique » et, « dans c'pays », l'histoire a commencé en 1789. Ce sont des traitres, que nous avons grand tort de ne pas traiter suivant leurs mérites.
L'atroce « l'immigration est une chance pour la France » n'est que de l'universalisme en sens inverse : toujours cette idée que les hommes sont interchangeables, qu'on peut les balader un peu partout sur notre planète.
Mais progressisme et individualisme sont exclusifs. Soit on est individualiste radical et on considère que tous les choix individuels se valent, de la femme en burqa à la lesbienne de la Gay Pride, soit on est progressiste et on considère qu'il y a un sens de l'histoire et la femme en burqa va disparaître.
Notez bien, une fois de plus, que l'individualisme radical détruit toute possibilité de vie en société, ce que ses penseurs assument sans se poser la question de savoir si, par hasard, la vie en société ne serait pas un besoin fondamental de l'homme.
Certains juifs (Attali, Minc) continuent à vouloir détruire la France pour lui faire payer sa catholicité historique. D'autres (Zemmour, Finkielkraut), plus intelligents, ont bien compris que le catholicisme a perdu ses crocs et que l'ennemi (mortel) des juifs, c'est l'islam.
Dans cette rubrique de la rémanence historique, on peut se demande si les cathos à babouches qui penchent violemment vers l'islam (vu de l'extérieur, c'est souvent ahurissant) ne le font pas par communion judéophobe.
Briser le tabou universaliste
Puisque l'universalisme nous tue, il faut briser ce tabou pour nous sauver.
Un Français est un blanc de culture française. Il peut y avoir des Français non-blancs, mais à condition qu'ils restent une infime minorité, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et qu'ils adoptent la culture française, ce qui n'est pas non plus le cas.
Si des millions de blancs, même pacifiques (au moins au début) s'installaient au Mali, trouverait-on ça très bien, parce que le racisme, c'est mal ? Et dire qu'il y a trop de noirs à la télévision sénégalaise ?
Cette transposition permet de se rendre compte à quel point notre idéologie volontairement aveugle aux races des autres (mais obsédée raciale dès qu'il s'agit de mettre en accusation les blancs) est folle.
Donc, oui, il faut revenir à ce qui est naturel depuis que l'humanité existe : une politique d'immigration et de remigration par pays. Tous les hommes ne sont pas nos amis. C'est particulièrement difficile pour les Français, qui n'ont pas la fibre raciste, mais il faut savoir ce qu'on veut : préserver abstraitement et égoïstement sa belle âme ou sauver notre pays.
Le relativisme, voilà l'ennemi
Un bébé ne naît pas dans un monde neuf. Il arrive dans un monde déjà vieux et il en hérite. C'est cela la vérité d'un peuple, qui fait que les êtres humains ne sont pas interchangeables. Pour un Français, la France n'est pas un pays parmi d'autres, c'est son pays.
Paoli cite un couple de bobos parisiens dont le fils a fait ses études aux Etats-Unis. Celui-ci veut revenir en France. Ses parents, pour expliquer sa décision, ne sont capables de nommer que des causes matérielles, comme si tout le non-matériel n'existait pas. Paoli en a été frappé.
Il se fait un petit plaisir au passage en étrillant Régis Debray, le penseur qui comprend toujours tout avec 30 ans de retard (en cela, il est le pendant intellectuel de Jean-Pierre Chévènement). Anti-gaulliste, sous De Gaulle, il écrit un très gaulliste A demain De Gaulle 30 ans plus tard. Sbire du Mitterrand de SOS Racisme, il écrit contre le multi-culturalisme 30 ans après.
Un peu comme Sartre, quand on s'est autant trompé, on devrait avoir la décence de la fermer.
Aujourd'hui, Debray critique l'américanisation. Il est bientôt temps !
Zemmour l'a très bien expliqué l'autre jour face à Cambadelis : ces gens là ont une conception fausse de l'homme (rousseauiste et universaliste, ce qui nous ramène à notre sujet). Ils font donc de mauvaises analyses et prennent de mauvaises décisions, puis ne peuvent que constater 30 ans plus tard la justesse de ce que leur disaient ceux qui avaient la bonne conception de l'homme (conservatrice et enracinée) dès le départ, sans être écoutés.
Ensuite, comme ils ne se remettent pas en cause, ils repartent pour un cycle de 30 ans d'erreurs.
A propos de Jean-Pierre Chevènement : en tant que ministre de l'intérieur, il a été tenté de faire avec les musulmans ce que Napoléon a fait avec les juifs, c'est-à-dire les contraindre par des questions à se mettre en conformité avec la société dans laquelle ils vivent, mais, faute de courage, la question « Faut-il tuer les apostats ? » a été retirée, vidant l'exercice de sa substance.
Comme Debray, Chevènement est une fausse valeur.
Psychanalyse d'une trahison
Pour les intellectuels français (je pense plutôt qu'il s'agit des bourgeois. Paoli est plus restrictif que moi), le salut vient toujours de l'Autre. Soit qu'on le colonise, soit qu'on est colonisé par lui : c'est toujours la même logique, la France ne doit pas compter exclusivement sur elle-même.
Le seul homme politique du XXème siècle qui a tenté de compter sur les seules forces de la France, De Gaulle, a été trainé dans la boue par tous les intellectuels, de Sartre à Revel, dont l'anti-gaullisme était le seul point commun.
Paoli dresse la trop longue liste des fascinations étrangères de notre intelligentsia (là encore, je dirais au sens plus large, de notre bourgeoisie).
Il insiste sur la Collaboration : elle est la plus enthousiaste dans les milieux intellectuels et artistiques (voir Arletty par exemple). A contrario, au printemps 1941, dix mille mineurs du Nord font grève plusieurs semaines.
Il faut rappeler la visite de Goering à Paris, le 17 janvier 1942 (la date importe : la Wehrmacht vient d'échouer devant Moscou et les Etats-Unis d'entrer en guerre). Il n'y a pas beaucoup d'absents dans le tout-Paris qui se presse pour le saluer. Les intellectuels français montrent un appétit de soumission, qu'on retrouve aujourd'hui vis-à-vis de l'islam, qui n'est pas entièrement justiciable du débat d'idées.
Quand cet enculé de BHL met en accusation toute la France, c'est bien plutôt son milieu pourri qu'il devrait accuser. C'est la même technique d'amalgame que les militaires en 1940 : plutôt que d'assumer ses fautes, on met en accusation tout le pays.
Pour Paoli, l'anti-intellectualisme des Gilets jaunes est parfaitement justifié : les intellectuels français ont, tout simplement, trop trahi, depuis trop longtemps.
De Gaulle
De Gaulle a rétabli la grandeur perdue de la France en restant ambigu sur l'universalisme.
Mais nous avons toutes les raisons de penser qu'il n'était pas universaliste.
Etrangers dans mon pays lui-même
Comme Paoli, je suis absolument effarés de constater comment, en deux générations, les Français ont été acculturés.
C'est bien simple : quand je discute avec des jeunes, dont certains ont fait des études, je m'aperçois qu'ils ne connaissent vraiment pas grand chose de la France, de sa langue (quel massacre !), de sa culture, de son histoire, quant à sa religion ... à part les croisades sous le jour le plus noir et l'inquisition ... Et Kevin n'est pas un prénom plus français que Mohammed.
Paoli est clair : ou on aime un pays et ce qui le constitue ou on ne l'aime pas et l'on n'est pas obligé d'y vivre. La France n'est pas à tout le monde, elle est aux Français de coeur.
Plus que la grandeur de la France, c'est sa beauté qu'il faut exalter (il n'est pas anodin que les Destructeurs, dont Macron, s'acharnent à la bousiller à coups de zones commerciales, d'immeubles laids et d'éoliennes. Ici comme ailleurs, ils veulent rendre le naufrage irréversible. Toujours le nihilisme).
Beauté physique, beauté littéraire.
La beauté de la France, vaste programme !
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