Journaliste à Ottawa au Canada et fondateur d’une importante revue culturelle, Richard Bastien mène une réflexion sur les rapports entre foi et raison. Pour appuyer son analyse du post-modernisme nihiliste, l’auteur a publié un essai présentant les fondements de la pensée de cinq auteurs catholiques anglophones dont l’influence est très vive aujourd’hui : Newman, Chesterton, Lewis, Kreeft et MacIntyre. Tous ont grandi au sein d’une culture protestante adaptée au monde sécularisé. C’est dans ce contexte qu’ils ont découvert la richesse d’une tradition catholique à l’aise avec les acquis scientifiques de la modernité, mais non moins soucieuse de préserver les « vérités éternelles ». Ils nous révèlent que ce dont notre monde a le plus besoin, ce n’est pas tant de réformes économiques ou politiques, mais d’une cure spirituelle. Extrait :
La plupart des théologiens protestants étaient, et demeurent encore aujourd’hui, fermement convaincus que la conception catholique de la nature humaine repose sur une interprétation des Saintes Ecritures radicalement faussée par les philosophies païennes. A leur avis, même après avoir été baptisé, l’homme séparé de Dieu est pieds et poings liés au péché et ne peut absolument rien pour son salut. Sans le savoir, ces réformateurs protestants – que l’on ne confondra pas avec les anglicans – ont ouvert la voie au matérialisme scientifique, qui affirme que l’homme fait intégralement partie du monde naturel et ne peut donc s’affranchir du déterminisme “universel” régissant le monde de la nature. Admettre l’existence du libre-arbitre équivaut, dans cette optique, à nier l’universalité du principe de causalité, et donc des lois scientifiques. Il convient de signaler, en passant, que la négation de l’existence du libre arbitre fait partie intégrante de la foi musulmane qui affirme que Dieu est la cause exclusive de tout ce qui arrive. Les conceptions de la nature humaine de l’islam, du matérialisme et du protestantisme semblent donc plus étroitement apparentées qu’on ne le croit généralement. Et, en regard du libre arbitre, ces conceptions semblent toutes également éloignées de la conception classique et catholique.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire