Ce qui est bien dans ce livre, c'est que l'auteur va directement au cœur du problème : l'écologisme est une haine morbide de de la condition humaine. C'est un animisme archaïque qui pousse sur les ruines du monothéisme chrétien, qui, lui, avait la bonne idée de mettre l'homme au centre juste après Dieu.
Les manifestations grotesques de l'écologisme dans la bourgeoisie urbaine (veganisme de petites dindes bourgeoises, carbophobie de moutons, vélos de crétins, trottinettes d'idiots, Teslas d'abrutis, « petits gestes » d'imbéciles ...) ne sont pas tant risibles que pitoyables, elles témoignent d'une idéologie grosse de misère, de génocides et de massacres.
Priver les gens d'hydrocarbures et d'électricité nucléaire, donc de chauffage, de transport, d'engrais, de médicaments, de plastiques et en fait d'industrie, est un programme génocidaire qui fait passer les nazis et les communistes pour de gentils amateurs.
Même le début de commencement d'application, à travers l'absurde « bilan carbone », est catastrophique.
L'écologisme est la méga-
croyance de luxe qui permet à la bourgeoisie urbaine de réaliser son plein potentiel d'égoïsme nihiliste. J'aimerais bien qu'elle se détruise elle-même en foutant la paix aux autres. Hélas, ce n'est pas du tout dans ses intentions.
La marâtre et le condition humaine
Roucaute démontre aisément que la nature (sans majuscule, merci) n'est pas une gentille mère malmenée par le méchant homme, qui lui serait extérieur, mais une tueuse en série, en très grandes séries, qu'il est vital pour l'homme de dompter. Maitrise que l'homme, plongé dans cette nature dangereuse, est légitime à rechercher.
L'auteur dresse une liste fort longue, mais très instructive, de toutes les espèces d'hominidés anéanties par les caprices de la nature, les variations climatiques.
A cette époque, je ne vrombissais pas au volant à moumoute de ma peccamineuse voiture hydrocarburante. Roucaute confirme mon innocence : parmi les causes probables de ces variations climatiques génocidaires, le CO2 n'est jamais envisagé, aucune donnée n'allant dans ce sens. Beaucoup plus probablement, les cycles de Milankovitch de variation de l'axe de rotation de la Terre et les flux solaires (la grosse boule de feu là haut dans le ciel a une influence prépondérante sur les variations climatiques, étrange, non ?).
Il insiste aussi sur les éruptions volcaniques, qui semblent être le principal facteur d'évolutions brusques du climat (les variations de l'axe de rotation de la Terre sont beaucoup plus lentes). Les éruptions majeures durant l'histoire humaine (même pas la peine de remonter plus loin) ont eu chacune la puissance de milliers de bombes atomiques et ont envoyé chacune des km3 de cendres dans l'atmosphère.
Virus, bactéries, animaux : nos ennemis.
Roucaute continue à dresser la liste des ennemis naturels de l’homme. Il y a un passage intéressant sur les cancers et tumeurs détectés sur les hommes préhistoriques, signe que ces maux ont existé bien avant les méchants produits chimiques fabriqués par le tout aussi méchant homme industriel.
L’auteur s’en donne à cœur joie sur le thème « les animaux, nos ennemis ».
Les ressources naturelles n'existent pas
Roucaute est un des rares que je lis à avoir bien compris que le concept de « ressources naturelles » est erroné. Il n'existe pas de ressources données par la nature en stock fini. Il n'existe que des choses sans intérêt tant que l'ingéniosité humaine ne leur trouve pas un usage.
L'âge du silex n'a pas fini par manque de silex, l'âge du bois n'a pas fini par manque de bois, l'âge du charbon n'a pas fini par manque de charbon (à supposer qu'il soit fini) ... C'est contre-intuitif pour les naïfs, mais l'âge du pétrole ne finira pas par manque de pétrole et l'âge du nucléaire ne finira pas par manque d'uranium.
Le slogan « Des ressources finies pour un monde fini » (variante : « La croissance infinie dans un monde fini est impossible ») a l'apparence du bon sens, mais ce n'est que cela, une apparence. La réalité, c'est « Tout est à disposition de l'ingéniosité de l'homme, qui est infinie ».
Roucaute rappelle (ceux qui s'y intéressent le savent déjà, les autres ne veulent pas le savoir) que les réserves prouvées de pétrole ne cessent de croitre, on a dépassé les 40 ans de consommation, on va vers les 50 (les réserves prouvées ne dépassent guère 50 ans parce qu'il est inutile d'explorer plus, ça ne veut pas dire que nous manquerons de pétrole dans 50 ans).
Quand le pétrole conventionnel sera épuisé, dans un siècle ou deux, peut-être, il restera les sources dites non-conventionnelles (production à partir du charbon, des algues ou de la photosynthèse artificielle). Bref, la fin de l'âge du pétrole n'est pas en vue.
Julian Simon disait que la seule vraie menace pesant sur l'humanité était la dépopulation : moins d'hommes, moins d'ingéniosité, moins d'inventions.
Roucaute fait une liste de toutes les techno-bactéries qui sont en train de révolutionner le traitement des déchets. Non seulement l'industrie n'est pas polluante par rapport à ce qu'elle produit mais il y a des espoirs fondés qu'elle ne soit plus polluante du tout.
Le carbone, notre ami
Roucaute n'emploie pas le mot « carbone » comme substitut à « dioxyde de carbone ». Il parle du carbone en général. Bien sûr, il trouve cette obsession carbonique des neuneus stupide et très nuisible. Il rappelle que le carbone sous toutes ses formes est indispensable à la vie, que plus il y a de dioxyde de carbone, mieux c'est.
Dominer la nature pour sauver l'humanité
Résultat des courses ? On estime qu'il y a 12 000 ans, à la fin de la dernière glaciation, les hommes étaient 500 000. Pour la générosité de mère nature, vous repasserez.
Pour l'homme, dominer la nature, ce n'est pas un caprice, c'est une nécessité vitale. Cesser de dominer la nature, c'est mourir.
Les sectaires de Gaïa les plus cohérents l'admettent et assument implicitement d'être génocidaires. C'est par exemple le cas de notre ami Bill Gates : quand il dit que la population terrestre idéale, c'est 500 millions, il est sous-entendu qu'on passe de 7 millards à 500 millions par un gigantesque génocide.
Le sarcastique et les mortifères
Je trouve le ton très sarcastique de Roucaute désagréable (c'est dommage car ce livre regorge d'informations intéressantes qui auraient été mieux mises en valeur par un ton plus neutre). Je comprends que c'est une manière d'exprimer à la fois son profond mépris et sa grande inquiétude.
Contrairement à certains naïfs qui s'opposent aux écologistes en considérant qu'ils sont de gentils zozos, Roucaute a compris le potentiel mortifère de l'écologisme.
Non, les vegans, les anti-spécistes, les carbophobes, les trottinetteurs, les vélotaffeurs, les teslanautes ne sont pas gentils, ils portent la mort en eux. Ils ont d'autant moins d'excuses que l'idée que l'homme est un intrus sur cette terre, qu'il doit réduire au minimum son impact et, finalement, disparaître est de plus en plus explicite.
L'écologisme, le veganisme, l'anti-spécisme sont des idéologies d'extermination de l'humanité.
Oui mais ...
Roucaute fait trop confiance à la technique. La technique, c'est aussi un moyen destruction de l'humanité, le nucléaire civil et la bombe atomique, la guérison génétique et le transhumanisme ... C'est pour cela que Roucaute a été un de ces salauds qui ont fait la publicité du délire covidiste et qu'il a donné dans tous les panneaux (la muselière qui protège, la piquouse qui sauve ...).
Bref, un con.
Pourquoi ? C'est simple : comme les écolos, Roucaute refuse la condition humaine. Les écolos la refusent en disant que la nature est bonne, Roucaute la refuse en disant que la technique va nous sauver de tout, même des dangers imaginaires.
Décidément, il est bien difficile en Occident de penser juste : la condition humaine est éprouvante et rien ne nous en sauve (en ce monde).
Je suis très inquiet que les débilités écologistes soient désormais considérées comme des choses allant de soi, comme naguère la dangerosité du COVID, et qu'il soit considéré comme incongru de rire du « bilan carbone » comme il l'était de rire des simagrées magiques des hypocondriaques, la muselière, les confinements et les gestes de crétins.
L'homme blanc (car c'est le seul qui prend vraiment au sérieux ces conneries) est mu d'une pulsion suicidaire qu'il me semble très difficile d'arrêter. Je ne suis inquiet ni de la contamination, ni du climat, mais de ça, je suis très très soucieux.