Petit texte plein d'intérêt de Luc Ferry pour l'institut Montaigne. Il démontre par là qu'il est meilleur penseur que ministre.
Je vous en donne le titre : Le syndrome du gyroscope. Mondialisation et dépossession démocratique.
Pour lui, la mondialisation à l'extérieur, la médiatisation à l'intérieur, règne du marché et règne de l'audimat, sont les deux faces d'une dépossession de la démocratie, dont l'impuissance grandissante de l'Etat est un symptôme.
L'Etat est de plus plus incapable de maîtriser un monde complexe et pourtant c'est vers lui que nous nous tournons pour faire vivre la collectivité. Cela génère la montée du sentiment démocratique actuel le plus puissant : la peur.
Pour Ferry, les victoires de Bush et Chirac aux dernières élections, basées sur la peur, ne sont pas des accidents.
Montée des sentiments de frustrations et de peurs liée à l'impuissance de l'Etat, vous retrouvez là un thème qui m'est habituel.
A la question que je pose : "Comment faire vivre une communauté dans une société de plus en plus individualiste ?", il ajoute "et dans un monde de plus en plus complexe et menaçant."
Il latte un bon coup les alter-mondialistes, en disant qu'ils ont bien compris les racines de la peur contemporaine, d'où leurs succès, mais qu'ils y apportent des réponses délirantes : soit nostalgie, aisément réactionnaire (l'antisémitisme d'une bonne frange des écolos est bien connues) soit utopie.
Or, pour Ferry, l'utopie est génératrice d'impuissance ou de totalitarisme. Il faut travailler sur le présent, "travailler aux interstices" pour plus de d'égalité et de justice.
Plutôt que d'avoir un Etat qui se mêle de tout, mal ; avaoir un Etat qui concentre son énergie.
Je ne vous résumerai pas ce papier d'une trentaine de pages, je me contente de vous dire : il vaut le coup d'être lu. Ceux qui ne s'intéressent pas à ces sujets ne liraient pas un résumé de toute façon, ceux qui s'y intéressent peuvent bien y consacrer vingt minutes.
Lien : Le syndrome du gyroscope
samedi, décembre 18, 2004
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