Il est assez rare que je dise du bien de Chirac, mais, sur la Turquie, pour une fois qu'il va à contre-courant de l'opinion, il a été à la hauteur.
Depuis quelques temps, on entend des arguments indignes. Mettons de coté De Villiers. On sait d'expérience que ceux qui, en politique, se réclament de la religion et des "valeurs" sont les plus hypocrites.
Mais un éditorialiste a écrit : "Les Turcs ne sont pas de la même pâte que nous." C'est proprement stupéfiant, à l'inverse d'une longue tradition française, de Montaigne à Camus, en passant par La Déclaration universelle des droits de l'homme, qui considère que les hommes peuvent avoir des histoires et des cultures différentes, qu'ils sont néanmoins des hommes, précisément, de la même pâte.
L'espoir de l'adhésion de la Turquie, c'est l'enrichissement mutuel à travers le long processus qui la précède : la Turquie qui se démocratise et se modernise, l'Union Européenne qui accroit son rayonnement.
La France déçoit. Elle ferait bien de se rappeler son histoire et de s'en montrer à la hauteur.
Comme il est loin le temps où la France était un symbole de liberté, de force et d'ouverture.
Rue de l'Odéon, il y a une plaque qui dit "A Thomas Paine, Anglais de naissance, Américain d'adoption, Français par décret de l'Assemblée Nationale" A cette époque, la France n'avait pas froid aux yeux, ni peur de son ombre, ni peur des étrangers. Elle avait tellement confiance en elle qu'elle croyait que le monde entier allait venir se jeter dans ses bras. On disait : "Chaque homme a deux patries : la sienne et la France."
Quand elle retrouvera cette générosité, la France sera capable de proposer un processus d'adhésion à la Turquie à la fois ambitieux dans on but et ferme dans ses principes.
samedi, décembre 18, 2004
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